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Conseil Métropolitain 8 février 2024 : 11.2 Izards Trois Cocus : modification du champ d’application du droit de préemption urbain – Intervention Odile
Conseil Métropolitain 8 février 2024 : 11.2 Izards Trois Cocus : modification du champ d’application du droit de préemption urbain – Intervention Odile

Conseil Métropolitain 8 février 2024 : 11.2 Izards Trois Cocus : modification du champ d’application du droit de préemption urbain – Intervention Odile

Monsieur le Président, mesdames, messieurs, chers collègues,  

Cette délibération, dont le but est de permettre d’exercer un droit de préemption urbain sur le zonage du stade Rigal aux Izards, est caractérisée par le manque de transparence. Les élus que nous sommes n’ont eu droit qu’à un schéma illisible qui ne permet absolument pas d’apprécier la modification demandée. Et malgré nos demandes légitimes d’un plan détaillé et lisible, aucune réponse.  

De même, nous nous sommes inquiétés au mois de décembre du programme de renouvellement urbain sur ce quartier des Izards qui prévoyait l’abattage de 65 arbres. Une nouvelle fois, la collectivité veut remplacer par 2 arbrisseaux pour chaque arbre abattu sachant que la moitié de ces nouveaux arbres meurt dans les premières années et que les qualités écologiques de ces arbres, c’est-à-dire l’ombre portée, les capacités d’évapotranspiration qui permettent de lutter contre les ilots de chaleur, la captation du carbone, prendrons des dizaines d’années pour rendre un service équivalent à celui des arbres abattus. Là encore, nous avions interrogé la majorité, demandé à connaître précisément l’état sanitaire, l’essence, l’âge et la localisation de chacun de ces arbres mais nous n’avions obtenu des réponses que le jour du conseil et pour seulement 13 arbres, montrant d’ailleurs que certains arbres déclarés comme malades ne l’étaient pas tous, selon un botaniste consulté.  

Qu’est-ce que la métropole a donc à cacher pour mener une telle guerre de tranchée et d’obstruction au travail des élus de l’opposition mais aussi à persister à ne pas organiser les conditions pour une vrai co-construction des politiques du quartier avec les habitants ?  

En effet, si la majorité a donné le sentiment de se convertir à la participation citoyenne en multipliant les opérations en ligne type Je Participe, et en parlant d’instances participatives, elle continue à délivrer l’information à compte-goutte, à ne pas répondre aux questions légitimes des citoyens, des associations participantes et des comités de quartier pour finir par, de toute façon, trafiquer les résultats ou s’asseoir sur l’avis populaire, comme avec la Jonction Est. Il est vrai que leur nouvelle appétence pour la démocratie participative a étrangement coïncidé avec les résultats électoraux d’Archipel Citoyen qui a failli lui ravir la mairie de Toulouse. On fait mieux comme engagement sincère…  

Sur ce projet, les habitants, les associations et le comité de quartier ont posé de nombreuses questions sans jamais obtenir l’ensemble des réponses. De même, le choix du renouvellement urbain et de la démolition de nombreux logements s’est fait sans permettre une participation réelle des premiers concernés, la participation n’étant dans ce cadre-là qu’une énième opération de communication de la majorité. 

De même, alors que le rôle des élus d’opposition est bien de suivre, contrôler l’action de la majorité, de s’opposer si nécessaire et de faire des propositions, ces trois premières années de mandat démontrent que la majorité n’entend pas laisser l’opposition jouer son rôle et que, partant de là et au-delà des belles déclarations, la majorité s’oppose au fonctionnement démocratique de cette instance.  

Nous avions pourtant renouvelé à l’occasion de cette délibération nos questions précises sur le sort des 65 arbres du quartier. Toujours sans réponse. Et concernant le stade Rigal, nous n’avons toujours aucune information précise ni aucun plan qui justifierait qu’il faille abattre un chêne magnifique et en excellent état, malgré les affirmations de la majorité, pour faire un terrain de boules aux normes. Comme si les boulistes n’appréciaient pas, après une bonne partie, de pouvoir se mettre à l’ombre d’un bel arbre. 

Et ne parlons pas des commissions métropolitaines qui sont censées être des lieux de débat sur les projets de délibération présentés, des lieux où chacun des élus peut poser des questions, et normalement toutes les questions nécessaires pour se forger un avis sur les délibérations et pouvoir voter en conscience et de manière totalement éclairée. Cependant, pour l’opposition, qui reçoit des centaines voire des milliers de pages à étudier 5 jours avant les commissions, il y a matière à de nombreuses questions, voire à des demandes de modification des délibérations. Ce que nous ne pouvons, dans les faits, pas faire.  

Dans une démocratie qui fonctionne, ceux qui sont majoritaires n’ont rien à cacher et sont transparents sur les choix qu’ils font et ils sont en capacité d’argumenter et de défendre, quelles que soient les questions et les points que soulèvent leurs opposants.  

Est-ce que les organisations politiques et les élus qui ont signé le pacte de gouvernance sont attachés à un fonctionnement démocratique des collectivités locales et, en l’occurrence, du conseil de la métropole et des commissions thématiques qui précèdent ce conseil ?  

Au final, entre les barbouzeries à la Arribagé et les conflits d’intérêt avec les faits de corruption de Fourcassier, le modèle de démocratie, de sérieux et de rigueur que Jean-Luc Moudenc et son équipe tentent de vendre a décidément du plomb dans l’aile.