Monsieur le Président, chers collègues
Alors, je souhaite m’excuser auprès de mes collègues toulousains, mais je vais reprendre des éléments que nous avons développés au CM du 28 novembre. Parce qu’il nous semble important que les élus des autres communes entendent aussi nos alertes et même, plus globalement, un autre son de cloche sur les choix faits par la majorité, pour faire face au contexte budgétaire.
Parce que c’est essentiel ce qui se passe là.
Cette délibération porte sur la convention signée avec l’association Festival du livre de jeunesse et l’attribution d’une subvention, mais mon propos portera sur toutes les délibérations qui sont concernées par des réductions annoncées des moyens attribués.
Parce qu’en effet, vous avez fait le choix de traiter toutes les associations, institutions et évènements culturels selon une même règle, pour déterminer les montants des subventions.
Cette règle consiste à appliquer un forfait, c’est-à-dire à verser une proportion égale à 60% de l’enveloppe attribuée l’année dernière. L’attribution du reste de l’enveloppe restant quant à elle incertaine, conditionnée à la réalité de l’impact des mesures de la loi de finances quand elle sera votée, et à d’autres critères dont on ne connait pas la nature.
Ce procédé nous parait injuste et dangereux, parce qu’il va avoir des conséquences majeures pour les associations et opérateurs concernés.
Des effets immédiats d’abord : parce que face à ce qui est pour l’instant une baisse qui pourrait aller jusqu’à 40% du soutien de la collectivité, face à un contexte de grande incertitude, ces acteurs vont bien évidemment devoir revoir à la baisse leurs ambitions et leurs actions.
Des effets liés à cette absence de visibilité ensuite, en termes de relations entre structures, qui vont se considérer en concurrence les unes par rapport aux autres, pour tenter d’obtenir un complément de subventions d’ici à juin. Ce qui n’est pas propice à la coopération, pourtant indispensable pour porter des projets.
Des effets sur leurs relations vis-à-vis de notre collectivité également, puisqu’elles sont poussées à faire allégeance, à se montrer excessivement soumises, pour être bien vues et espérer un complément de subventions.
Par ailleurs, si ces mesures affichent un traitement égal de tous les partenaires, elles n’en sont pas pour autant justes, parce que l’égalité n’est pas l’équité. Appliquer une règle uniforme à tous, sans prendre en compte les spécificités de chaque opérateur, peut conduire à des conséquences très différentes selon les structures, selon leur taille, leur santé financière, etc.
Ce qui est en cause ici, c’est le fait que ce choix procède d’une décision unilatérale de votre part : c’est donc bien un problème de méthode que nous dénonçons : il aurait été évidemment plus pertinent d’impliquer les structures en amont des décisions, de proposer des discussions qui auraient permis de mieux appréhender l’impact de ces mesures sur chacune d’elle.
Mais ce choix n’a pas été fait parce que nous le savons maintenant, c’est ce qui est ressorti des échanges en Commission, lors de la Commission Culture notamment, le problème est bien plus profond. Le problème est que vous maltraitez avec constance ces acteurs que vous ne considérez que comme des prestataires.
En conclusion, nous redisons ici que cette stratégie constitue une erreur politique majeure. En fragilisant ainsi tout l’écosystème constitué par les acteurs qui participent à la vitalité de notre territoire, vous risquez de déclencher une crise plus grave encore que celle que vous prétendez gérer.
Caroline Honvault