Monsieur le Président, Chers collègues,
Ce document est désormais une habitude, et c’est une bonne chose, parce qu’il permet de s’informer sur les avancées des actions mises en œuvre par la Métropole pour favoriser l’égalité femmes-hommes, aussi bien en interne qu’à l’extérieur. Ces avancées sont incontestables, et c’est bien rassurant. Il faut saluer l’implication des nombreux agents qui travaillent dans différents services pour faire avancer ce sujet. Et l’implication sincère et volontariste de Mme Escudier.
Lors du conseil municipal de Toulouse, nous avons déjà dit un certain nombre de choses, notamment une inquiétude.
Une inquiétude liée au constat d’un manque apparent, dans les politiques métropolitaines en faveur de l’égalité femmes-hommes, telles qu’elles sont présentées dans ce rapport. Ce manque concerne les actions visant à favoriser la connaissance par les femmes pour avoir la maîtrise de leur corps. Donc, toutes les actions visant à informer sur la contraception, la sexualité, le droit à l’avortement, etc. Et c’est embêtant parce que cet aspect est un pilier important de l’émancipation des femmes. La collectivité devrait soutenir des actions qui visent cela, et communiquer dessus. C’était l’objet du vœu que nous avions proposé lors du précédent Conseil, mais que vous avez refusé de mettre à l’ordre du jour, Monsieur le Président, qui proposait que Toulouse Métropole lance une campagne pour rappeler le caractère fondamental du droit à l’avortement.
Aujourd’hui, nous voudrions mettre la lumière sur un autre aspect, qui n’apparaît pas dans ce document. L’égalité femmes hommes passe par des actions au niveau des agents et dans les politiques publiques mises en place. Mais cela passe aussi par une recherche d’égalité dans les instances politiques.
Or, sur cet aspect, il semble qu’il y ait encore quelques marges de progression.
En effet, si on part du tableau des indemnités qui nous a été envoyé avec la convocation, que constate-t-on ?
Nous sommes ici 134 élus métropolitains, soit 77 hommes et 57 femmes (il y a en fait 78 noms d’hommes, si vous regardez, parce que figure encore celui de François Piquemal qui a démissionné l’année dernière).
Sur les 20 vice-présidences, seules 5 sont occupées par des femmes.
Si on prend ces vice-présidences et les conseillers siégeant au bureau, soit le haut du tableau, on compte 51 hommes et 17 femmes.
Concernant les présidences de commissions, sur 15, il y a 9 hommes et 6 femmes.
Enfin, dernier chiffre : si on fait la somme des indemnités perçues par des hommes, on obtient le nombre de 1 484 421 euros, soit une moyenne annuelle (en net perçu), de 19 031 euros (1585 par mois).
Pour celles perçues par les femmes, le total est de 720 924 euros (1053 par mois), soit à peu près la moitié de celles perçues par les hommes, et une moyenne, pour les femmes de 12 647 euros.
C’est assez implacable comme résultats. En creux, cela dit bien qu’il y a encore des résistances pour laisser de la place aux femmes. On en a déjà parlé ici, ou en conseil municipal de Toulouse, je sais que l’argument que vous avancez pour expliquer cela est que les femmes ne souhaitent pas prendre de responsabilités, qu’elles donneraient moins de temps à leur mandat et que c’est cela que reflèteraient ces chiffres et situations.
Nous considérons que ce discours n’est pas acceptable, ni entendable. S’il peut être vrai que les femmes sont contraintes de consacrer moins de temps à leur mandat, les raisons sont liées à des réalités sociétales globales. Et comme agir sur ces réalités n’est pas forcément simple au sein de cette instance, la méthode à adopter est bien d’adapter nos manières de travailler pour que les femmes puissent prendre toute leur place.