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Conseil municipal du 28 Novembre – 17.1 : égalité femmes-hommes – Caroline
Conseil municipal du 28 Novembre – 17.1 : égalité femmes-hommes – Caroline

Conseil municipal du 28 Novembre – 17.1 : égalité femmes-hommes – Caroline

Monsieur le Maire, Madame l’adjointe au Maire, chers collègues,


Merci pour cette présentation.

Nous tenons d’abord à saluer la qualité de ce document et, au-delà, l’implication réelle des nombreux agents qui œuvrent dans la collectivité pour faire avancer cet enjeu clé qui consiste à viser l’égalité entre les femmes et les hommes, à travers les politiques que la collectivité met en place et dans les relations de travail au sein de la collectivité.

J’invite tous mes collègues à lire avec attention ce document, parce qu’il permet de lire les actions que l’on peut mettre en place à travers ce prisme de l’égalité femmes-hommes, et que c’est aussi cela qui participe du changement culturel nécessaire. Bon, évidemment, ce document s’attarde davantage sur les réussites que sur ce qui fonctionne moins bien, mais tout de même, c’est un bon début.

Notre propos sur ce rapport tiendra plus du commentaire un peu décalé que de l’analyse de son contenu. Parce qu’il nous semble nécessaire d’illustrer en quoi c’est bien un changement culturel global qui est nécessaire, si nous voulons vraiment avancer sur cette question.

Lors du précédent Conseil Métropolitain, nous avions essayé, à l’occasion d’une délibération qui concernait Tisseo, de mettre en lumière ce qui, dans ce qui fait notre époque, contribue à légitimer ou en tout cas à invisibiliser l’infériorisation persistante des femmes par rapport hommes. Et à faire porter aux femmes la responsabilité de cela.

Ces mécanismes, ce sont des manières de penser, des comportements, des croyances, des discours, propres à notre époque. Ces mécanismes s’inscrivent dans une culture, qui est ancrée chez les hommes, même inconsciemment, mais aussi chez les femmes, chez nous toutes ici, chez moi.

Le procès de Mazan, qui s’achève ces jours-ci, est une illustration paradigmatique de cette culture, ou, pour le dire plus simplement, un miroir grossissant de la violence masculine « ordinaire ». Au-delà du sordide, du caractère exceptionnel de ce « fait divers », ce procès nous aide à ouvrir les yeux sur les effets délétères de cette culture.

Lors de la présentation du documentaire réalisé par le collectif Cassons les injonctions à propos de la campagne contre les VSS de Tisseo, dont je parlais il y a un instant, les organisatrices ont proposé au public présent un temps de réflexion en petits groupes, pour essayer d’identifier ce qui, dans nos réactions, dans nos manières de nous comporter, participe parfois de cette culture qui, appliquée au thème spécifique que sont les violences sexistes et sexuelles, est appelée « la culture du viol ». C’est-à-dire tout ce qui, dans nos fonctionnements tend à tolérer, banaliser et parfois même à excuser ces violences.

Il nous parait particulièrement riche d’adopter cette démarche,  qui de chercher ce qui en soi participe, à notre corps défendant parfois, à entretenir des clichés et donc des dominations. Parce que la prise de conscience de notre propre responsabilité est une condition nécessaire pour aller vers un changement.

La campagne d’affichage à visée interne qui est présentée dans ce rapport, intitulée « comment reconnaitre et faire face au sexisme au travail » est à cet égard intéressante. Parce qu’elle apporte à toutes et tous une lecture différente de comportements que l’on peut avoir tendance à considérer comme anodins.

Ce que l’on vise est bien un changement culturel majeur : ce n’est pas un objectif simple à atteindre, le chemin sera long, mais il est indispensable. Si les actions que l’on met en place n’ont pas pour ambition de transformer les normes sociales et culturelles, par la sensibilisation, l’éducation, on continuera indéfiniment à se cogner à un plafond de verre.

Pour terminer, et étant donné que le fil rouge de ce Conseil concerne les impacts des décisions que vous avez prises pour faire face aux annonces du gouvernement, il nous semble particulièrement important de rappeler ici que parmi les salariés qui travaillent dans le monde associatif, les femmes sont surreprésentées, puisqu’elles représentent 69% du total de l’emploi associatif. Par vos décisions donc, vous allez contribuer à dégrader les conditions de travail de nombreuses femmes, et donc, indirectement, à faire reculer cet objectif d’aller vers plus d’égalité.

Cela signifie que les mesures que vous vous proposez de mettre en place et de commencer à faire voter aujourd’hui, et en particulier la baisse drastique des subventions attribuées au secteur associatif, auront pour conséquence de toucher davantage les femmes.