Monsieur le Maire
Je me permets de revenir sur la première décision qui concerne l’action de défendre les intérêts de la Mairie dans une affaire qui concerne l’interdiction d’un meeting fin octobre 2023. Meeting co-organisé par la CGT et Palestine vaincra contrairement à ce qui est indiqué dans le document.
Cette réunion concernait la libération de Georges Abdallah, plus ancien prisonnier de France, dont la justice à ordonné la libération très récemment. C’était une soirée vous l’avez interdite pour motif de trouble potentiel à l’ordre public au dernier moment ne laissant à la CGT aucune possibilité de recours. C’était une période où de nombreux rassemblements ont été interdits pour les mêmes motifs remettant en cause la liberté d’expression.
Alors c’est intéressant car chaque année cette réunion / débat a lieu et il n’y a jamais eu aucun problème les années précédentes ou suivantes. C’est intéressant à double titre au vue de l’actualité, puisque le trouble à l’ordre public est plutôt généré par vos conseillers qui s’amusent à venir bordéliser des réunions et pour le cas qui concerne Samir Hajij tentent de créer des polémiques stériles et de jeter de l’huile sur le feu en faisant croire qu’ils se sont fait tabasser là où simplement la personne perturbatrice s’est fait sortir de la salle pour que la réunion puisse se tenir. Finalement ces personnes distillent l’idée que les syndicats seraient violent là où ils tiennent des réunions publiques pour la paix.
Et comme vous avez tenté de créer une polémique stérile en 2023 sur cette réunion Samir Hajij en fait de même aujourd’hui dans un but malhonnête. Alors monsieur le Maire, on peut comprendre que vous vous soyez fait flouer, je vous accorde le bénéfice du doute. Aujourd’hui la CGT a eu une parole d’apaisement et une demande de dialogue à votre égard. C’est tout à leur honneur. Vous vous présentez comme un démocrate, si tel est vraiment le cas, retirez votre tweet, et reconnaissez en tant que maire que vous vous êtes trompé et excusez vous. Acceptez la demande de rencontre de la CGT.
La bourse du travail de Toulouse est l’une des plus anciennes de France. Elle a été inaugurée le 17 juillet 1892 par le maire, votre prédécesseur Camille Ournac, en compagnie de son adjoint Honoré Serres et de son conseiller municipal à l’instruction publique, un certain Jean Jaurès.
Depuis lors, c’est un lieu essentiel pour le syndicalisme, celui de la défense des droits des travailleurs et des travailleuses dans les entreprises, celui de la défense de leurs conditions de vie, de leurs libertés et de leur dignité dans une société plus juste.
Dans un article paru dans la Dépêche de Toulouse, daté du 27 mai 1888 ; évoquant la classe ouvrière, Jean Jaurès écrit : « Le plus puissant instrument de progrès qu’ils aient saisi, c’est le droit de s’associer, de se syndiquer […] « ce que le patronat aurait de mieux à faire, ce serait de reconnaître hautement le droit syndical […] faute de reconnaître que le droit de se syndiquer, comme tout autre droit, a son principe dans la liberté et la dignité de l’homme, on arrive à méconnaître les conditions les plus élémentaires de la dignité humaine. ».
M. Moudenc, ne méconnaissez pas les conditions élémentaires de la dignité humaine, un principe qui va au-delà des frontières, au nom duquel, et c’est heureux, continuent de s’animer les travées de la Bourse du travail.
Elle en a vu passer la bourse du travail des ténors et des militants de causes humbles, les Jean Jaurès ou Henri Krasucki, de grandes féministes comme Marie-France Brive, Abraham Serfaty, marocain lui aussi et plus vieux prisonnier politique du Monde.
C’est le toit des sans toits, des sans droits, des sans logis. Ce fut celui des exilés espagnols, celui de la Résistance, celui des Justes.
Ce n’est pas un simple bâtiment art déco bien placé au centre Toulouse et disposant d’un potentiel immobilier assorti à un joli prix au m2.
Sachez que loin des petites histoires à dormir debout que vos conseillers municipaux racontent pour tenter de masquer d’inavouables calculs, c’est l’Histoire, la grande, qui vous jugera. Elle vous regarde, elle vous voit.