Monsieur le maire, chèrEs collègues
Les moustiques tigres sont un fléau qui s’installe progressivement sur toute la France ; sur Toulouse, ils sont arrivés à partir de 2010 ; rappelons que ces charmantes bestioles pullulent de mai à novembre et que seules les femelles piquent, afin de pondre jusqu’à 200 œufs toutes les deux semaines pendant les 4 à 6 semaines de leur durée de vie ; la ponte des œufs ne se fait pas forcément dans l’eau mais à proximité d’une zone pouvant accueillir de l’eau, chaque œuf étant capable de résister à la sécheresse pendant 3 à 9 mois jusqu’à être dans des conditions favorables pour éclore. Ayant moi-même investi depuis plusieurs années dans différents pièges à moustiques et pièges à ponte, je n’ai trouvé que 2 solutions réellement efficaces : les moustiquaires, que j’ai adoptées, et transformer son jardin en zone bétonnée, ce à quoi j’ai un peu de mal à me résoudre, surtout maintenant qu’on vous a convertis à la déminéralisation des sols, d’ailleurs faites attention, c’est quand même une des premières étapes vers le wokisme.
Mais concernant le moustique tigre, n’importe quelle source de verdure suffit malheureusement à fournir un hébergement pour la ponte.
Et cette saleté de moustique, outre les boutons énormes et les démangeaisons qu’il provoque, a cette fâcheuse faculté de pouvoir transmettre des maladies exotiques d’un humain contaminé à l’autre, comme la dengue, zika et le chikungunya.
Alors comment lutter contre le moustique tigre sans tout raser au lance-flammes, histoire de garder des îlots de verdure apportant de la fraîcheur, surtout avec notre cher dérèglement climatique, que semblent contester certains climatosceptiques dans cette salle ?
Les pièges à ponte, c’est une bonne chose : ça permet de limiter un peu la croissance de la population, et ça présente l’avantage de ne nécessiter aucune source d’énergie. Mais ce n’est pas suffisant, et il est un peu dommage de ne se limiter qu’à 2 quartiers.
Pulvériser des produits insecticides, nous sommes toutes et tous d’accord pour dire que c’est quand même moyen bof, question respect de l’environnement, tout ça.
Il existe une solution qui semble avoir fait ses preuves : le lâcher de mâles stériles. C’est une solution à moyen terme plutôt qu’à court terme, et c’est une solution onéreuse (1100 euros pour 1 million d’insectes pour les chinois, mais plutôt 100 à 200 euros par hectare en Italie), mais c’est une solution qui a une bonne efficacité. Lors d’un essai sur le terrain en Chine dans une étude, les scientifiques ont ainsi observé un taux de piqûre des femelles réduit de 80%, et donc tout autant de moustiques potentiels en moins. Des essais ont eu lieu dans l’Hérault, en Occitanie, avec des résultats satisfaisants.
Toulouse, déjà capitale de l’aéronautique, pourrait se diversifier dans les escadrilles de moustiques mâles stériles : après tout, ça vole en faisant du bruit, ça enquiquine les gens qui habitent à proximité, on peut trouver certaines analogies…