Nous exprimons notre profonde indignation face aux tags racistes et néonazis inscrits sur le portail de La Chapelle ce week-end. La Chapelle est un lieu de culture et de militantisme, nous réaffirmons notre soutien à cet espace et à celles et ceux qui l’animent. La culture et la liberté d’expression ne peuvent être laissées sous la menace de l’extrême-droite.
Il y a quelques jours à peine, nous commémorions les 80 ans de la libération d’Auschwitz, rappelant la nécessité impérieuse de lutter contre l’antisémitisme et toutes formes de haine. Voir apparaître des croix gammées dans notre ville et des inscriptions telles que « la France aux Français » ou « Toulouse ville de FAF » dans l’indifférence des pouvoirs publics, est intolérable. Il ne suffit pas de commémorer, il faut agir !
Pourtant, à ce jour, il n’y a eu aucune condamnation publique de la part de Jean-Luc Moudenc et son équipe municipale ou même de la Préfecture.C’est inacceptable : le silence des institutions face à un tel acte est un signal désastreux envoyé à celles et ceux qui combattent le racisme et le fascisme.
Nous exigeons également qu’une investigation sérieuse soit menée afin d’identifier les auteurs de ces tags. Ils semblent signés par les groupes hooligans Camside et Youth Tolosa. Nous devons vérifier si un lien est effectivement établi avec ces groupes, s’ils s’inscrivent clairement dans une logique de haine et de violence et, si c’est le cas, en demander la dissolution.
Ces faits s’inscrivent dans une tendance plus large et très inquiétante. Nous rappelons que diverses conférences d’extrême-droite se sont tenues dans nos salles municipales. Il y a quelques jours, la conférence du groupe fémo-nationaliste Némésis, connu pour ses attaques à caractère raciste, n’a été déplacée que parce que la salle municipale qui leur était prêtée avait été rendue inutilisable dans la journée. Et, comme l’ont révélé Médiacités et Streetpress, le directeur de cabinet lui-même aurait aidé à trouver une solution de remplacement pour que la conférence se tienne. Nous avions pourtant interpellé plusieurs jours avant la mairie par courrier afin de comprendre comment de tels groupes parviennent à louer nos salles. Aucune réponse ne nous a été apportée à ce jour.
Cet événement s’inscrit également dans la lignée des actions du groupe identitaire toulousain Furie Française, qui a notamment tagué les locaux d’Utopia 56 (association humanitaire, de mobilisation citoyenne et de défense des droits des personnes en situation d’exil et de migration) et tenté de faire annuler des ateliers de lecture pour enfants animés par des drag-queens. Face à ce dernier événement, Jean-Luc Moudenc avait adopté une position ambivalente inacceptable, cédant en faisant annuler l’une des lectures prévues à la Médiathèque Cabanis tout en promettant de demander au ministre de l’Intérieur la dissolution de Furie Française. Cette dissolution a-t-elle effectivement été demandée ? Nous souhaitons savoir où en est ce dossier.
La liste des compromissions et des silences de Jean-Luc Moudenc vis à vis de l’extrême droite s’allonge, dans un hasardeux jeu électoral en vue des municipales 2026 dont personne n’est dupe.
Toulouse ne peut rester indifférente face à ces actes haineux. L’histoire nous a appris que le silence et l’inaction face à de tels agissements peuvent avoir des conséquences désastreuses, nous devons agir maintenant.
Nous appelons donc la mairie de Toulouse à :
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- Condamner publiquement et sans ambiguïté ces actes antisémites, racistes et néonazis.
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- Mettre en place des mesures concrètes pour lutter contre l’extrême-droite à Toulouse.
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- Répondre à nos interrogations concernant l’utilisation des salles municipales par des groupes extrémistes.
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- Clarifier sa position sur la demande de dissolution de Furie Française.
Nous demandons également à la Préfecture de se saisir de cette affaire.
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