Conseil Municipal de Toulouse du 27 mars 2025

Bonjour les gens !
Il fait beau, il fait chaud, il fait très chaud, il fait trop chaud, il fait beaucoup trop chaud, mais comme le dit le célèbre philosophe djidjibé, “Eh oui, l’été il fait chaud et l’hiver il fait froid !”. Mais quand même, il a fait chaud le vendredi 20 juin dans la salle des Illustres, au Capitole. Fenêtres grandes ouvertes toute la journée, et un air chaud qui venait nous aérer un peu à défaut de nous rafraîchir.
N’empêche qu’on s’habitue petit à petit à cette chaleur normalisée alors que ça devrait nous interpeller, telle des forces de l’ordre scrupuleuses lors d’une distribution illicite de tracts sur un marché de plein vent. Parce que sinon on se retrouve avec des phrases à la con comme celle sus-citée de notre brillant philosophe, semblable à celles qu’on peut entendre venant de piliers de comptoirs agrémentées de “Bah on a connu ça quand on était jeunes on n’en est pas mort, hein !”. Parce que s’habituer au dérèglement climatique, c’est déjà commencer à l’accepter et à se résigner.
DONC : vendredi 20 juin, nous fûmes convoqués pour 9h30 dans la salle des Illustres sise place du Capitole dans le bâtiment du même nom. Côté AMC, c’était effectif réduit : sur nos 5 membres, il manquait Agathe et Jamal. Donc ce sont Maxime, Caro et Aymeric qui portèrent vaillamment la parole du groupe.
Et c’est parti pour ce conseil : 9h44, le Patron agite sa clochette, en rappelant qu’il ne faut pas commencer trop en retard parce qu’on a un ordre du jour roboratif (c’est vraiment le mot qu’il a employé, on se doit de le souligner, parce que “roboratif”, on ne l’entend pas assez dans la vie de tous les jours, quand même. Mais par contre, si on s’en tient à la définition, c’est “qui redonne des forces” ; nous on aurait plutôt dit “indigeste”, en vrai).
Le Patron commence par souhaiter un bon anniversaire avec un jour de retard à Jean-Michel Lattes, et le fait applaudir par la salle, en rapport avec le jugement rendu en début de semaine qui acquitte son adjoint. Il en profite bien évidemment aussi pour taper sur son opposition parce que certaines et certains d’entre nous ont osé mentionner le fait qu’un procès était en cours (sans porter de jugement toutefois, mais ça, il l’omet). Il se félicite du succès des véloToulouse, avec jusqu’à 42 700 utilisations par jour, et il cherche à mettre la pression en fin d’intervention pour rappeler que la demi-finale de rugby a lieu à 21h et dit : « il ne tient qu’à vous que l’on puisse voir le match ce soir ».
Autrement dit « nous faites pas chier, hein ».
Il a dit tout un tas d’autres choses, mais nous on est gentils, on vous met la version condensée.
La météo prévoit 37° pour la journée : pour le moment toutes les fenêtres sont ouvertes, mais la journée risque d’être compliquée. Et il y a déjà des moustiques qui nous tournent autour.
Les textes complets de nos interventions / vœux sont disponibles ici sur notre site.
Les liminaires s’enchaînent : pour une fois, et en raison de l’absence d’Agathe qui devait faire la seconde partie du liminaire, Maxime fait le liminaire seul.
Puis Pluplugas prend la parole pour parler majoritairement de François Piquemal, qui on le rappelle n’est plus conseiller municipal depuis plusieurs années déjà, et s’offusque que Médiacités, qui a sorti quelques jours avant une enquête soupçonnant une entorse par le Patron aux règles de financement de campagne électorale, soit un media de gauche et qui ose les critiquer.
Le Patron reprend ensuite la parole, et à 11h05 on peut commencer les votes, mais sans le Maire, qui s’absente : c’est donc Marion Lalane de Laubadère qui anime tout le début du conseil municipal.
11h30, on commence le chapitre 4 sur le budget avec l’inénarrable Sacha Briand, ça va prendre du temps ; 11h42, après 15 minutes de discours sachounisant, Marion annonce qu’on débute 1h30 de débat. Et le patron revient prendre sa place pour animer le conseil. Michèle attaque : « fin 2024, vous nous avez fait voter un budget insincère ; début 2025, vous avez fait voter la stabilité des taux, et essayé de faire croire que les impôts n’augmentent pas depuis 2015, ce qui est faux » ; Caro prend la parole pour un certain nombre d’éléments qu’on se permet de reprocher, avec toute notre outrance et notre irrespect d’oser ne pas être d’accord avec eux. Sachounet répond longuement pour sortir entre autres que personne n’a sorti sa fiche d’impôt 2014 et de 2024 pour prouver que ça avait augmenté.
On finit à 12h45 et on repart sur les votes.
On vote contre le budget, qui est donc fort logiquement adopté.
On arrive à la délibération 4.11, Maxime intervient pour dénoncer le renouvellement de la concession pour 9 ans à une entreprise privée de 3500m² de parking en plein centre à 5 minutes du métro, à un tarif ultra-concurrentiel de 50 euros par mois la place, et ce sans aucune contrepartie (végétalisation, photovoltaïque,…) tout ça le jour où on nous dit qu’il faut prioriser la désartificialisation de la ville et trouver 13km² à débitumiser d’ici 2050. Cherchez l’erreur…
On avance sur les votes, et on arrive à la délibération 4.17, sur laquelle Maxime intervient, pour proposer que dans les cahiers des charges des cessions de foncier public à des entreprises privées, on puisse demander à discuter en profondeur du plan de mobilités de celles-ci, d’aménagements vélo et végétalisation sur site, etc. Réponse de Sachounet : “z”auront qu’à mettre leurs vélos pliants dans le métro les salariés !”. Hauteur de vue toussa toussa…
Les débats et les votes se poursuivent : à 13h40 on débat de l’ISDAT, et Caroline prend la parole à la suite d’Hélène Cabanes pour défendre cette structure.
Fin du chapitre 4, à 13h44, après quoi on peut prendre la pause repas, pour un déjeuner roboratif (là, ça marche, l’utilisation du mot, parce que franchement c’est pas dégueu et en plus cette fois y’a une vraie alternative végétarienne !).
Reprise à 14h55, et intervention de Caroline sur la 5.2 (“Festival de Toulouse 2025”) ; 20 minutes après, on est sur la 6.1, sur les subventions aux associations, et Caro pousse un coup de gueule légitime sur la façon dont on se fait caricaturer.
On commence à mourir petit à petit de chaud dans la salle, toutes fenêtres ouvertes, il fait au moins 35°. Mais c’est normal, vu qu’en été il fait chaud et qu’en hiver il fait froid, on est un peu cons quand même.
15h40 : Maxime intervient sur la 8.1 sur « mes idées pour mon quartier », et tacle au passage le Patron sur la consultation de la Jonction Est. Ce dernier prend la parole en précisant que c’est un sujet qui concerne la métropole (donc AUCUN LIEN AVEC LUI HEIN !), mais que quand même, il devait répondre, et donc il se re-félicite d’être passé de 96% de « non » à 56% de « non » en voyant ça comme une victoire, alors qu’en fait c’est toujours « non ». Puis Maxime donne une leçon de démocratie à la droite, en disant que les budgets participatifs c’est bien gentil, mais que participer au budget ça serait mieux (super punchline).
17h : délibération 14.4, intervention de Maxime sur les subventions aux associations socioculturelles pour parler du collectif Job et du fait que ce soit la seule qui se voie réduire sa subvention de 40%. Puis sur la 15.13, Caroline prend la parole pour taquiner un peu pluplugas sur ses propos de ce matin sur Médiacités, et sur le fait que « tout le monde fait ça, de faire bosser des employés municipaux ». Et qu’en fait non, tout le monde ne fait pas ça. Et que les informations de Médiacités ont été reprises par plein d’autres media (Libération et La Dépêche, entre autres).
17h30 : intervention de Maxime sur la 20.1 sur l’autopartage. Il fait des propositions à la majorité, et Maxime Boyer et Pierre Trautmann disent qu’ils les étudieront : ça reste un des sujets sur lesquels il y a un vrai dialogue entre majorité et minorité, avec des personnes de bonne volonté, et ça fait du bien.
17h39 : intervention d’Aymeric sur la laïcité, et le fait qu’il n’y a pas à subventionner les cultes de façon équilibrée, juste de rester neutre. Jean-Paul Bouche répond posément (très, très, très posément ; il prend son temps pour bien poser chaque mot, on sent qu’il n’aime pas se presser), en rappelant qu’on n’est plus en 1905 mais en 2025. Bon, il a son style, hein, Bouche, pour parler, mais il se fait rappeler à l’ordre par la sonnerie, il demande s’il peut continuer, mais le Patron lui dit qu’il faut accélérer, y’a match ce soir.
Ce qu’il répond laisse Isabelle, Michèle, et plein d’autres complètement bouche bée. Maxime prend la parole pour répondre (ça lui faisait envie, il en avait l’eau à la bouche). et renvoie Bouche à la loi et à la formation qu’on a toutes et tous, en tant qu’éluEs,eue sur la laïcité : “la République ne subventionne aucun culte” dit clairement la loi. Le Patron ne peut pas rester bouche cousue, il répond donc : non, il n’y a pas eu de subvention, il y a eu perte de recette, mais pour le délégataire du MEET, pas pour la collectivité (il fait la fine bouche, c’est vraiment jouer sur les mots), avec qui on a eu une discussion (vu qu’on le paye…) mais donc que c’est pas vraiment illégal. Face à des gens aussi bouchés, on n’insiste pas, ça ne sert à rien.
Y’aurait encore plein d’autres jeux de mots pourris à faire, mais on garde ça pour la bonne bouche.
Puis on prend l’autoroute pour voter en masse plein de chapitres. Et on arrive à la 35.5, « Toulouse + fraîche », avec un temps de débat stratégique (donc en gros, pendant la conférence des présidentEs de groupe d’avant conseil, on a demandé plus de temps pour ce débat), et Maxime qui prend la parole pour nous. Longue intervention, super intéressante : le programme annoncé est beau, mais on se demande comment ça va être possible, surtout la partie des 670 000 arbres avec le stress hydrique que l’on va connaître de plus en plus. Et puis les 13km² à débitumiser, faut nous expliquer où ils les trouvent…
Maxime en profite pour rappeler au Patron qu’il eût été bien que ce plan ambitieux soit porté par lui, qui est théoriquement en charge de la commission “écologie en ville”, dans laquelle en 6 ans il n’aura JAMAIS mis les pieds.
Clément Riquet lui répond du mieux qu’il peut, et là on a une masterclass de Maxime qui fait une réponse que vous devez absolument aller voir sur la vidéo du conseil (avec ce lien, vous arrivez au début de la présentation de Clément Riquet) : il dit que Clément Riquet et François Chollet sont convaincus de leur sujet, pas de souci, mais que dans la chaîne alimentaire, ils sont tout en bas. C’est les adjointures à gros budget qui doivent penser écologie spontanément au quotidien pour que les choses avancent enfin au bon rythme. Il souligne qu’ils veulent faire un square par quartier, mais que ce sont les mêmes qui soutiennent le projet de Jonction Est, qui va bitumer l’équivalent de 500 squares ; donc ils se gargarisent de créer 20 squares d’un côté et en détruisent 500 de l’autre : les calculs sont pas bons, Kevin.
Michèle et Hélène enchaînent aussi. On a un vrai débat de qualité, avec de bonnes idées et de vrais positionnements, et ça fait du bien.
18h50, délibération 37.1 : intervention de Caroline sur le CCAS.
18h57 : fin de l’ordre du jour, et petit événement : on a eu une délibération proposée par Annamaria Tripicchio Rogier, c’est sa première depuis son arrivée au conseil municipal en remplacement de Laurence Arribagé. On ne voudrait surtout pas faire de remarque désagréable, hein, mais l’opportuniste en quête de pouvoir qui a été élue avec nous et a rejoint la majorité au bout d’un an pour faire augmenter ses indemnités n’a JAMAIS rien présenté en conseil. Comme quoi elle est aussi efficace dans l’opposition que dans la majorité.
Et on passe donc aux vœux.
Alors on va pas tous les prendre un par un, hein, parce que nos collègues socialistes, depuis qu’on est à moins d’un an des élections, se sont dit que tiens, ça serait bien de faire des vœux, et donc il nous en font 3 chacun par conseil alors que pendant 5 ans c’était le silence absolu. On va juste évoquer le premier de Vincent Gibert “pour un débat démocratique digne et apaisé” : la majorité propose des amendements, dont un qui liste plein de choses qu’ils reprochent à l’opposition. Vincent fait une contre-liste de tout ce qu’on peut leur reprocher aussi. Marion demande s’il accepte les amendements, Vincent répond que oui, sauf leur liste. Elle ne comprend pas. Pluplugas, qui est arrivé au pas de course, peine à reprendre son souffle, et argumente pour tenter de convaincre qu’il faut laisser les exemples pour justifier ce vœu. Donc comme d’hab, ils pourrissent volontairement le débat, le vœu est retiré.
Il y a 2 vœux des socialistes que le Patron refuse en les invitant, par contre, à les présenter au prochain conseil métropolitain : c’est couillon, hein, parce qu’on a reçu l’ordre du jour du prochain conseil métropolitain vers 17h, durant le conseil municipal, et qu’il sait donc pertinemment qu’il est trop tard pour déposer les vœux, la date limite est passée.
Le 4ème vœu est de François Briançon pour la dissolution d’un groupe de hooligans d’extrême-droite. Le saint émilion reprend la parole pour reprendre son dada habituel et mettre sur le même plan des protestations « extrémistes » (d’après lui) écologiques. Bah donc non, quoi. Mais il insiste, hein ; Hélène (Cabanes) prend la parole pour répondre à sa provoc à deux balles habituelle. Elle lui remet dans la gueule le fait qu’il mette sur le même plan et sur un pied d’égalité des actions violentes pouvant entraîner la mort et des manifestations pacifiques. C’est le Patron qui intervient pour calmer le jeu, proposant de voter le vœu de François Briançon en l’état, sans les amendements, et que la majorité proposera un vœu de condamnation de “l’extrême-gauche” au prochain conseil (sachant que pour eux, l’extrême-gauche, ça va de la vraie extrême-gauche jusqu’au PS).
Vœu n°5 sur le jumelage avec Tel Aviv, porté par Hélène Magdo. Elle dit clairement que le gouvernement d’extrême-droite d’Israël commet un génocide en Palestine. Interventions de plusieurs personnes, de droite comme de gauche, pour contester ce vœu sur un sujet sensible qui divise. Au niveau de notre groupe, les votes sont divisés : Agathe et Jamal, par procuration, votent pour, Caro et Maxime contre, et Aymeric décide de ne pas prendre part au vote, ne voulant pas voter contre mais trouvant le moment malvenu alors que Tel Aviv est sous les bombes iraniennes.
Vœu n°7 de la majorité réclamant à l’Éducation Nationale plus de postes d’enseignants : on est pour sur la démarche, mais on critique l’hypocrisie de Marion qui s’abstient face à l’éducation nationale au lieu de voter contre. Elle répond « vous savez, on n’est pas obligés de voter de façon pavlovienne ». C’est bizarre, c’est pourtant exactement ce qu’ils font depuis le début du mandat quand il s’agit de nos propositions.
Vœu n°8 présenté par Aymeric en suppléance de Maxime, sur la dépollution du périmètre de Fondeyre pollué par une usine SEVESO. Nous proposions l’aide de la mairie et l’information et la transparence pour les habitantes et habitants. Ils ont totalement réécrit le vœu pour dire que tout allait bien et que l’Etat faisait son boulot. Nous le retirons donc.
Vœu n°11 présenté par Caro sur la mise à disposition d’une assurance multirisque habitation pour les foyers modestes. Les amendements proposés par Bertrand Serp rajoutent des éléments déjà faits par la métropole. On décide d’accepter les amendements malgré leur caractère d’autocongratulation, vœu voté à l’unanimité.
Vœu n°12 pour l’accès au changement de prénom à l’état civil pour les personnes trans, initialement porté par Agathe, présenté par Caroline. Malgré l’avancée de la loi, il existe des demandes abusives (comme réclamer un certificat médical pour justifier la demande de changement), des remarques scandaleuses et humiliantes. La majorité retire la phrase indiquant que la transidentité était une demande légitime et suffisante. Bon, déjà ça c’est naze, mais ils ne s’arrêtent pas là : ils proposent des amendements expliquant que tout va bien, en vrai, et ils refusent d’accélérer la procédure, alors qu’aujourd’hui, pour une simple validation de changement de prénom, les personnes trans attendent environ 6 mois.
On retire le vœu.
Au fil des heures, depuis 18h30, on voit plusieurs personnes changer de place : le soleil passe directement à travers les fenêtres et vient aveugler et faire transpirer les personnes exposées. La composition de la salle du conseil a donc évolué petit à petit.
On passe aux questions orales, il y en a plusieurs.
La première, initialement portée par Maxime (qui a dû quitter le conseil avant la fin), reprise par Caro sur des contrôles d’identité abusifs constatés à plusieurs reprises lors de distributions de tracts. Résumé de la réponse de mimilion nonault : c’est de leur faute, ils font un truc interdit, et les policiers font bien leur boulot. Mais le plus cocasse, c’est qu’il nous dit que le problème dans notre question, c’est la question elle-même, et qu’il se bat pour que la police municipale puisse faire des contrôles d’identité (alors qu’encore en 2024 la Cour des Comptes et la Défenseure des droits ont critiqué l’efficacité de la pratique et relié contrôles d’identité et discriminations).
Ben on aimerait bien qu’ils fassent preuve d’autant de zèle sur les stationnements sur pistes cyclables.
3 autres questions sont prévues, sont posées ou retirées, et à 20h16, fin du conseil : on sent que certains se sont bridés dans leurs réponses pour le sacro-saint match de rugby.
Prochain rendez-vous : le conseil métropolitain du 26 juin au MEET.

