Photos : Odile Maurin et Caroline Honvault sur le campement des fortune des mineurEs isoléEs instaléEs sur les allées Jules Guesdes le 19 septembre 2022. @GroupeAMC
Une semaine après l’évacuation du dispositif d’accueil de l’EHPAD des Tourelles, géré par la Mairie de Toulouse, une centaine de mineurEs isoléEs est laissée à l’abandon, toujours dans la rue, sur les allées Jules Guesdes. M. Moudenc, Maire de Toulouse, considère qu’il s’agit là d’une bonne nouvelle pour la République, nous estimons au contraire que c’est une situation indigne pour notre ville et notre pays, contraire aux plus fondamentaux des droits Humains. Nous sommes choqués de voir la Mairie se défausser de ses responsabilités aussi rapidement, en jetant des enfants et des jeunes à la rue, tout en refusant toutes démarches pour trouver une issue à ce problème.
Ces jeunes ont besoin d’un logement, mais surtout de solutions leur permettant de vivre dignement le temps des procédures de régularisation. La loi n’est pas à la hauteur de ce problème de société qui ne pourra que s’accentuer dans les années à venir. Pourtant, des solutions locales existent : mise à dispositions de locaux vides, concertation avec les associations qui œuvrent auprès de ces jeunes, et a minima jusqu’à la plus élémentaire mesure d’urgence et de dignité, comme la réparation des sanisettes à proximité du campement (que nous espérons par ailleurs provisoire).
Nous demandons que l’ensemble des acteurs concernés par cette situation, à savoir la Mairie de Toulouse, le Département et la Préfecture de la Haute-Garonne, et en premier lieu l’Etat, ouvrent les discussions avec les jeunes concernés, et leurs représentants, les associations impliquées dans le dispositif d’accueil des Tourelles. La solution de relogement est la plus urgente à régler !
Soutenant les principes républicains égalitaires et de justice pour tous, nous suggérons que soient mises en place les mêmes solutions que celles proposées aux réfugiés ukrainiens, notamment les titres de séjour provisoires. Cela permettrait à ces jeunes de pouvoir mener une vie normale en accédant aux études ou à l’emploi, le temps que leurs démarches administratives aboutissent.
Nous saluons le travail extraordinaire fait par les associations qui soutiennent et accompagnent ces jeunes, mais nous estimons que les pouvoirs publics, et surtout la Mairie, doivent prendre leur responsabilité et ne pas se défausser sur ces acteurs associatifs. Il est du devoir de Maire de Toulouse d’agir avec volontarisme pour résoudre ce problème urgent.