Pendant que se déroule ce conseil de la métropole, les terribles nouvelles s’empilent. La situation internationale retient notre attention comme elle a retenu celle de tous les membres de cette assemblée.
Toulouse est jumelée avec Tel Aviv et dispose d’un accord de coopération avec Ramallah, ce qui souligne les liens forts, et qu’il faut encore approfondir, avec cette terre qui est hélas aussi une terrible zone de conflit.
Un nouvel épisode dramatique de ce conflit vient de s’y déclencher et une nouvelle page de barbarie est hélas en train de s’écrire.
Je veux d’abord dire notre effroi, notre douleur et notre compassion devant les images de massacres de civils innocents, d’enfants abattus à bout portant, de femmes éventrées, de familles entières martyrisées, de jeunes qui s’étaient paisiblement retrouvés pour danser. Cette attaque terroriste, menée par des groupes armés dirigés par le Hamas, est un crime de guerre totalement abject qui nous plonge dans l’effroi. Nous pensons à toutes les familles de ces victimes, à celles qui sont précipitées dans l’angoisse d’un proche enlevé et dont nous souhaitons avec force et émotion la libération immédiate.
Parce que toutes les vies comptent, toutes, sans exception et sans hiérarchisation, je veux également dire notre compassion pour toutes les victimes palestiniennes sous les bombardements, ces hommes, ces femmes, ces enfants, affamés, assoiffés, privés de tout et traités d’animaux, par l’actuel ministre de la défense israélien. Ces propos relèvent de la déshumanisation et doivent également être fermement condamnés.
Le projet politique et l’orientation du Hamas est un projet d’islamisation de la société, un projet qui est nocif évidemment pour les israéliens et pour les palestiniens. C’est une organisation terroriste qui a toujours été opposée aux progressistes du Proche-Orient, une organisation hostile à tout compromis de paix et qui veut la fin de l’Etat d’Israël.
Quant à la voie politique choisie par le gouvernement israélien, un gouvernement d’extrême droite, c’est une « politique imbécile »,un euphémisme selon les mots de Eli Barnavi, l’ancien ambassadeur d’Israël en France: elle n’est bonne ni pour les palestiniens, ni pour les israéliens.
Pour terminer je ferai volontiers miens les propos du Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guttieres : « Il est temps de mettre un terme à ce cercle vicieux de massacres, de haine et de polarisation. Seule une paix négociée qui répond aux aspirations légitimes des Palestiniens et des Israéliens, en accord avec une solution à deux États, pourra apporter une « stabilité à long terme ».
L’horreur des événements récents est la preuve absolue et irréfutable qu’il n’y aura pas de répit, pas d’éradication de ces violences insupportables, sans la création d’un Etat palestinien reconnu, comme le réclame depuis des décennies l’ONU. Soutenir une autre position que celle-là, c’est accepter l’horreur et le malheur sans fin.
Dans ce contexte, Président, je pense qu’en France, nous devons débattre sans instrumentaliser. Notre seule boussole doit être la recherche effrénée du chemin vers la paix. Toute tentative d’hystériser le débat et de l’importer en France à des fins politiciennes serait irresponsable et vain.
J’arrête ici sur la situation internationale pour m’exprimer un seul sujet métropolitain, celui des mobilités sur lequel je formulerai quelques propositions concrètes.
La démographie de l’aire urbaine de Toulouse est impétueuse. Sa population s’accroît de 17 600 habitants supplémentaires par an, l’équivalent d’une ville comme Balma.
La conséquence est limpide : embouteillages massifs, pollutions, cancers.
Elle nous est aussi rappelée aussi à chaque inondation, à chaque tempête et même des tornades, des méga feux de forêt, la sécheresse, la pénurie en eau. Un basculement approche et l’on ne peut plus tergiverser. Il faut faire reculer massivement les émissions de gaz à effet de serre, dont la voiture prend une part non négligeable.
Convaincre de renoncer à la voiture pour les transports du quotidien ne peut pas relever de l’appel à la « bonne conscience » ou à la « sélection par l’argent », je fais ici référence à une certaine conception de la ZFE. Il faut une mobilisation de toute la société.
Il faut une offre alternative de transport compétitive : voyager en transport en commun doit être plus rapide, plus efficace et moins cher que de voyager en voiture.
Les choses semblent bouger. E. Macron annonce un plan à 700 millions d’euros pour 13 RER métropolitains avec une connexion intermodale aux autres réseaux.
C’est évidemment insuffisant et nous demandons à ce que le budget soit revu à la hausse. Il faut pour cela mettre davantage à contribution le secteur économique, notamment par l’augmentation conséquente du VM.
Vous même semblez avoir récemment changé d’avis sur ces sujet et nous nous en félicitons.
Mais il faut passer de la parole aux actes.
Nous proposons concrètement :
1/ d’accélérer immédiatement le cadencement des trains pour avancer concrètement sur le dossier du RER, comme le propose l’association rallumons l’étoile.
2/ d’engager rapidement des travaux massifs pour déployer un véritable système multimodal combinant RER cadencé, métro, bus en site propre, voies vertes.
3/ de créer un établissement public local qui portera la maîtrise d’ouvrage et le financement du RER, à l’image de ce qui s’est fait pour la LGV avec le GPSO, un établissement public associant tous les acteurs concernés, l’Etat, la SNCF, Tisseo, les EPCI concernées, le Conseil Régional et le Conseil Départemental. Cet établissement public sera la garantie que les fonds alloués seront répartis sur l’ensemble du réseau et ne seront pas consacrés à boucher le trou de financement de la 3e ligne de métro.