Monsieur le Maire
Vous nous proposez de voter le renouvellement de l’engagement de la Mairie de Toulouse à propos de l’accueil des réfugiés.
Je dois dire que je suis un peu confuse et désorientée: je lis dans la délibération que “l’accueil et l’intégration des personnes réfugiées ne seraient pas possible sans la mobilisation des élus et des collectivités locales : accompagnement au quotidien, scolarisation des enfants, apprentissage du français ou actions de parrainage” et je suis en complet accord avec cela. Je lis ensuite que la Mairie s’engage à “garantir l’accès au logement : développement et coordination de dispositifs d’hébergement accompagnés” Encore mieux! Nous allons bien sûr voter pour cette délibération.
Mais d’un autre côté je vous lis dans la Dépêche et je vous écoute ce matin de manière longue très longue pour justifier votre positionnement, d’ailleurs c’est vrai qu’il faut du temps pour essayer de faire passer un tel discours comme acceptable, et je vous vois faire quelque chose de scandaleux et d’inhumain et j’espère que ces propos ne sont pas partagés par l’ensemble des élus de votre majorité: insinuer qu’il y a des enfants à la rue qui méritent d’être aidés et d’autre non parce qu’ils seraient en situation irrégulière.
Vous persistez et signez. “Toutes les situations humaines ne sont pas identiques”.
Vous parlez du poids croissant de l’extrême droite mais c’est ce genre de discours, le vôtre, qui la favorise pas le notre ! Vous êtes en train de parler de préférence nationale, est ce que vous vous rendez compte de ce que vous dites? C’est vous qui tenez un discours anti immigration digne de l’extrême droite. C’est vous ici qui la favorisez en disséminant son discours
Monsieur Moudenc vous avez opposé légalité et humanité. Mais vous avez tort. Vous avez fait un rappel à la loi permettez moi d’en faire de même, parce que vous mentez, ou en tout cas vous choisissez ce qui vous arrange, et je ne peux pas vous laisser raconter n’importe quoi
La loi française prévoit que « toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation. » (article L.345-2-2 du Code de l’Action Sociale et des Familles)
Le Conseil constitutionnel, dans sa décision du 6 juillet 2018, a considéré la fraternité comme un principe à valeur constitutionnelle, en se fondant sur les articles 2 et 72-3 et le préambule de la Constitution. De ce principe découle “la liberté d’aider autrui dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national”.
Monsieur Moudenc, chaque vie est égale. Un enfant à la rue est un enfant à la rue.
Vous avez parlé de droit à l’école, mais il n’y a pas de droit à l’école sans sommeil.
Aller à l’école, avoir un toit, se nourrir dignement est un droit UNIVERSEL et INALIÉNABLE
Monsieur Moudenc, vous pouvez nous faire voter toutes les chartes possibles, bourrées de vœux pieux auxquels vous ne croyez même pas. Mais la réalité de votre politique c’est l’inhospitalité et le manque total de compassion pour les gens qui souffrent. Arrêtés anti-bivouac, expulsions et pressions sur les enseignants, vous faites preuve de beaucoup de zèle en termes de répression, on préfèrerait vous voir en faire autant pour trouver des solutions pour ces familles. Cela fait plus d’un mois que je vous ai écrit pour alerter la situation. Aucune réponse. Les choses bougent enfin un peu, mais ce n’est pas grâce à vous, loin s’en faut.
Je vous rappelle vu que vous semblez avoir la mémoire courte la délibération Toulouse Ville Amie des Enfants que vous nous avez présenté en 2021
Monsieur Moudenc, vous laissez des gosses dormir à la rue, des nourrissons, des femmes enceintes, plutôt que laisser faire les parents et les enseignants qui eux, ne font que faire preuve d’humanité, vous les traitez de délinquants. Les écoles sont utilisées comme des espaces refuges parce que l’Etat et la Mairie sont défaillants.
Oui, les réfugiés, même s’ ils ne rentrent pas dans votre charte ont le droit à un toit.
Oui, la Mairie peut faire, pour toutes les familles à la rue. C’est le rôle du CCAS dont VOUS êtes responsable. J’espère que nous aurons la possibilité d’avancer ce soir lors du vœu que nous proposons, et que vous agirez enfin, que vous ne chercherez pas à vous défaussez comme vous avez l’habitude de le faire. Permettez moi d’exprimer de gros doutes vu les propos scandaleux que vous venez de tenir.