Monsieur le Président, chers collègues
Nous nous réjouissons de votre rétropédalage sur la gratuité des premiers dimanches du mois sur laquelle nous n’avons eu de cesse de vous alerter sur ces effets dévastateurs pour l’accès à la culture. Mais je crois que vous n’avez en fait toujours pas compris, la nouvelle copie de cette actualisation des tarifs est toujours insuffisante, et clairement, vous pouvez mieux faire. Et surtout, c’est l’essence même de votre politique culturelle qui transpire des deux délibérations sur lesquelles nous nous abstiendrons. Une politique culturelle qui se traduit par une entrave à l’accessibilité des musées, qui je le rappelle sont des équipements publics, destinés à accueillir le plus grand nombre de personnes et par un cadeau qui est fait, encore une fois, à une catégorie de personnes qui n’en n’a pas vraiment besoin.
Premier regret bien sûr, un maintien de l’augmentation des tarifs qui entraînera très certainement une baisse de la fréquentation pour les familles les plus modestes ; j’utilise du conditionnel car vos adjoints à la culture se refusent à communiquer pour le moment les chiffres de fréquentation des deux établissements concernés, le Museum et le Quai des Savoirs, et, c’est assez drôle, communiquent ensuite dans la presse sur une augmentation de la fréquentation qui est due à… la fréquentation des Abattoirs qui, je le rappelle n’est pas un musée de la Métropole ni de la mairie de Toulouse mais un syndicat mixte. La question demeure donc, les familles qui, il me semble, sont un public privilégié du Museum et du Quai, peuvent elles se permettre de venir quand les prix augmentent de 30%, ce qui n’est pas anodin quand on vient à 4 ou 5. Et à cela s’ajoute des aberrations telles que le fait de faire payer l’exposition temporaire même si on ne veut pas aller la voir. Parce que non, je suis désolée, on n’a peut-être pas envie d’aller voir l’expo megafeux avec son enfant de 2 ans parce que c’est anxiogène, ou aller lui expliquer la sexualité des animaux. Et donc, faire payer plus, c’est mettre un frein supplémentaire. Petit rappel de la loi sur les musées, art 7 « Les droits d’entrée des musées de France sont fixés de manière à favoriser leur accès au public le plus large. » Clairement on n’y est pas.
Autre incompréhension, le paiement pour les scolaires, à un tarif certes bas, mais quand même, un espace de culture scientifique technique et industrielle, pour des raisons évidente d’apprentissage et de sensibilisations aux sciences sous toutes leurs formes.
Une petite incise quand même sur une mesure qui touche les Toulousaines et les Toulousains certes mais qui mérite qu’on s’y arrête c’est la suppression de la carte Musée libre, absolument pas assumée de votre part, puisque Pierre Esplugas Labatut maintient mordicus que le dispositif n’a pas été supprimé. Et là on atteint quand même un niveau de mauvaise foi sans nom ! Nous n’avons pas supprimé la gratuité des musées permise par la carte musée libre parce que les gens qui ont encore la carte peuvent encore l’utiliser. Même pas capable d’assumer.
Mais alors le pompon quand même c’est la petite nouveauté qui sera détaillée dans la délibération suivante, le pass Explorateur. Mesdames et messieurs, sous vos yeux ébahis, admirez cette politique culturelle : on augmente les tarifs pour tout le monde, mais… on met en place un pass pour les touristes avec des tarifs préférentiels ! Quels touristes par ailleurs ? Des personnes qui viendraient une semaine à Toulouse et iraient visiter les 5 établissements de CSTI ? Ce public-là n’en a-t-il déjà pas les moyens ? S’agit-il d’avantages pour les séminaires d’entreprises ? Et encore une fois, est-ce vraiment eux la priorité ? Je le rappelle, on parle d’un service public payé par les communes de la Métropole qui voient leur accès à ces établissements entravés, et vous préférez en faire profiter des personnes qui n’ont pas besoin d’un cadeau supplémentaire. Encore une fois, vous prenez la mauvaise direction.