LIMINAIRE :
En préambule, rappelons que nous sommes résolument contre l’utilisation de la violence physique à l’encontre de quiconque, d’ailleurs ce n’est pas notre méthode, et nous ne la soutenons aucunement.
Rappelons aussi que ce qui crée la conflictualité aujourd’hui dans notre pays, c’est la politique d’un gouvernement et de ses soutiens qui cherchent à criminaliser les mouvements sociaux et écologistes dans un déni de l’accroissement des inégalités et du dérèglement climatique .
Mais la violence ne doit en aucun cas en être la réponse.
Lors du mandat précédent, une démarche de réflexion autour d’une politique culturelle métropolitaine avait été engagée dans une volonté de la construire en commun.
En effet même si la compétence culture reste du ressort des villes membres, ce n’est pas pour autant que la Métropole n’a pas à s’en saisir. D’autant que de nombreux équipement culturels sont maintenant devenus métropolitains !
Ce travail de réflexion mené durant plusieurs mois avec des élus à la culture de Toulouse et des communes de la Métropole, mais aussi avec des acteurs culturels, des associations, des services publics et des délégataires avait abouti à la rédaction de ce qu’on pourrait nommer une feuille de route ambitieuse pour une dynamique d’actions pour les années à venir.
Dynamique qui était donc lancée et devait bien sûr se poursuivre bien au-delà du mandat précédent.
Première concrétisation : un travail remarquable sur la lecture publique a abouti à l’écriture d’une charte de lecture publique signée conjointement par les 37 communes et sans équivalent au niveau national ; Elle place la solidarité entre les communes au cœur de sa démarche. les différentes actions coordonnées par une mission de lecture publique ont été déployées sur tout le territoire en collaboration avec l’ensemble des bibliothèques et médiathèques métropolitaines, bel exemple d’un travail en commune qui doit se poursuivre dans son prochain volet.
Or 2020 a été impactée par la crise du covid, mais a aussi vu le renouvellement des équipes municipales des 37 communes métropolitaines.
Force est de constater que depuis le début de ce mandat, la dynamique de co-construction, qui avait été impulsée et appelée de nos vœux lors du mandat précédent est un peu à l’arrêt, nous avons demandé de la réactiver.
Bien sûr une offre culturelle métropolitaine nous a été présentée sous forme de catalogue d’actions culturelles proposées aux communes de Toulouse Métropole (Dans les domaines de la culture scientifique, technique, industrielle, musique et lecture publique), nous saluons le travail accompli par les équipements culturels impliqués, mais nous sommes convaincus qu’un catalogue d’actions proposées ne suffisent pas à elles seules à construire une politique culturelle commune et un sentiment partagé d’identité métropolitaine .
D’ailleurs, certainEs éluEs à la culture des communes de Métropole ne participent plus aux commissions culture ou vivent les commissions comme des «chambres d’enregistrements de délibérations», avec le sentiment que la politique culturelle métropolitaine se construit sans eux, dans un manque de transparence parfois ; ce ne devrait pas être seul le bureau de l’intercommunalité qui dessine un projet culturel métropolitain.
Nous souhaitons donc nous remettre au travail, être partie prenante de la réflexion dans une démarche métropolitaine. Chaque ville a sa propre vision de l’action culturelle et peut proposer ses idées pour enrichir cette feuille de route, point de départ d’un nouveau cycle de réflexion.
Pour faire Métropole, il faut de la coopération, du partage d’expérience, du dialogue permanent entre la ville centre et les autres communes ; pour cela, il faut une volonté qui semble chère à M. le Président Moudenc : celle de sortir du Toulouso -centrisme !
C’est construire une politique en commun à partir de projets, d’une vision partagée, sans cela le sentiment d’identité métropolitaine n’émergera pas.
il faut tenir compte des besoins du territoire, des spécificités de chacun : nous demandons pour cela de mettre en relation l’ensemble des éluEs à la culture de la métropole sous forme d’ateliers par exemple.
Cela implique une solidarité forte et une complémentarité qui auront un impact sur toute l’aire urbaine, les grosses villes aident les petites.
D’ailleurs cette réflexion devait être menée avec touTEs les éluEs culture ainsi que d’autres éluEs métropolitains
En effet la politique culturelle devrait être au cœur des préoccupations d’une Métropole car transversale à bien d’autres délégations : elle fait partie intégrante des éléments de la construction du territoire par sa dimension de lien social et est directement connectée aux questions éducatives, à l’action sociale, à l’aménagement urbain (les lieux de vie) au développement économique, l’environnement, la santé, la sécurité et le sport.
Nous pourrions donc y associer d’autres éluEs comme l’a fait le Grand Nancy qui a fait de sa politique culturelle une politique de territoire transversale à d’autres délégations et à l’aune des droits culturels.
Et pour finir, cette feuille de route rédigée dès 2018 se veut le socle d’une politique culturelle ambitieuse pour notre Métropole qui souhaite se placer au cœur des préoccupations de notre société en rejoignant le mouvement amorcé au niveau mondial par l’agenda 21, la déclaration de Florence et d’autres réflexions fondatrices d’un nouveau paradigme de la culture (citant les droits humains, l’émancipation par la culture, la diversité culturelle, les droits culturels, la culture et inclusion sociale. ..)
Elle propose de :
- Développer l’accès à la culture pour tous et la citoyenneté participative
- s’adresser à toute la population en allant au-devant des personnes dites « empêchées « (handicapées, migrantes, incarcérées….) ou des personnes éloignées de toute pratique culturelle parce qu’elles pensent que la culture n’est pas pour elles
- développer des actions de médiation culturelle au plus près des habitants (dans l’espace public ou les quartiers) avec les acteurs culturels du territoire
- Mais aussi de soutenir la création, la diffusion et le développement de lieux dédiés, les résidences d’artistes éphémères ou permanents
Alors comment comprendre certaines décisions prise depuis ce mandat et qui nous semblent aller à l’encontre de cette feuille de route qui avait comme ambition de passer des intentions à l’action ?
- la baisse des aides ou le retrait du soutien à des lieux de création artistiques ( fermeture Mixart Myris )ou à des associations actives sur le territoire
- l’augmentation des tarifs de musées en particulier durant les périodes estivales préjudiciables à certaines familles métropolitaines
L’accès à la culture pour toutes et tous, à l’expression artistique est fondamentale comme facteur d’émancipation, c’est un choix politique que nous portons.
Le travail collectif que nous appelons de nos souhaits sera l’occasion de débats et d’arbitrages sur ces questions.
Pour conclure je citerai un passage du livret
« L’identité culturelle de notre métropole ne pourra se construire et s’affirmer que dans une relation avec le territoire, ses habitants et les artistes, un imaginaire collectif dont chacun puisse être fier »