9.7 – Culture scientifique Technique et Industrielle – Museum d’histoire naturelle et Quai des Savoirs : actualisation des tarifs – Caroline
Cette délibération a été envoyée à la toute dernière minute en Commission, alors que nous étions, pour celles et ceux qui étaient en présentiel, au Quai des Savoirs. Cette manière de faire dit déjà quelque chose du fait qu’il y a un petit malaise à assumer son contenu.
Beaucoup d’articles de presse en ont déjà parlé, vous avez déjà tenté de justifier ces orientations en amont de ce Conseil.
Parmi vos arguments, il y a la prétendue harmonisation, la lisibilité, la nécessité de compenser les investissements qui ont permis d’accroître le « rayonnement » de notre Métropole.
Et c’est bien toute votre façon de concevoir les choses, l’ordre dans lequel vous posez les éléments du débat, avec lesquels nous sommes fondamentalement en désaccord.
Pour poursuivre mon propos de tout à l’heure, le rayonnement, cela ne se décrète pas. La responsabilité d’une collectivité publique en matière culturelle, c’est de mettre en place les conditions pour que chacune et chacun puisse rencontrer des œuvres d’art, expérimenter des pratiques, des modes d’expression artistique. Cela passe par le soutien aux acteurs culturels du territoire notamment. Le rayonnement n’intervient qu’en résultat de tout cela.
Vous pensez donc les choses à l’envers. Pire, après avoir réduit de manière continue le soutien aux acteurs culturels, vous réduisez maintenant la possibilité de cette rencontre entre les habitantEs et les arts. Cette décision, que vous voulez faire passer comme raisonnable, est en fait l’aboutissement d’un renoncement. Elle disqualifie tous les beaux discours.
On sait bien que les obstacles qui empêchent les personnes d’aller vers les offres culturelles sont de natures différentes, aussi bien financières que sociales, culturelles, que la non maîtrise des codes sociaux qui président à ces espaces que sont les musées entre en jeu. Mais il n’en demeure pas moins que le frein financier est réel. Cette décision, surtout dans le contexte économique global actuel, va dissuader des familles de se rendre dans les musées de Toulouse. Et c’est fâcheux, pour ces familles, mais de manière générale, pour la construction d’une culture et d’une identité commune, pour aller vers un modèle de société où chacun trouve sa place, et donc pour le vivre-ensemble.
Si vous vouliez vraiment profiter de la manne procurée par les touristes, comme l’a indiqué Monsieur Esplugas dans la presse, pourquoi n’avoir pas maintenu la gratuité un dimanche par mois pour les habitantEs de la Métropole ? Cela aurait eu du sens, et ce n’est pas compliqué à mettre en place.
Cette décision est le reflet de choix politiques et s’inscrit dans une cohérence d’ensemble, celle que j’ai décrite tout à l’heure. À titre d’exemple, la décision, votée aujourd’hui également, de céder à titre gratuit l’utilisation du Quai des Savoirs pour l’événement Futurapolis, soit un cadeau de 45 000 euros, montre vers qui s’orientent vos affinités. Et ce n’est pas vers les habitantes et les habitants de Toulouse et de sa Métropole.