Il y a quelques jours, un morceau de plafond s’est effondré dans une salle du Conservatoire à Rayonnement Régional de Toulouse, établissement géré par la mairie de Toulouse. Par chance, il n’y a pas eu de blessé.
Cet événement est le symptôme spectaculaire d’une dégradation que les personnels, élèves et parents dénoncent depuis des mois et que l’équipe de J-L Moudenc continue de minimiser.
Les alertes sur la dégradation des conditions au Conservatoire s’accumulent, et encore plus avec les restrictions démesurées imposées par le budget 2025 de la majorité : baisse des aides directes ou indirectes, gel ou non-remplacement de postes, réduction et suppressions de cours, abandon du pôle des Arts baroques, absence de dialogue avec les représentantEs, dégradation des bâtiments et fermetures de salles… Ce dernier point amenant à la mise en danger des élèves aujourd’hui.
Suite à un courrier revenant sur ces éléments, l’adjointe en charge de l’établissement, Nicole Yardeni, nous répondait il y a 3 semaines en affirmant que le Conservatoire n’est pas en danger, que « tous les postes sont pourvus » et que les inquiétudes des élèves, parents et du personnel reposeraient sur des « informations datant du printemps ». Pourtant, les élèves ont de nouveau interpellé la mairie il y a quelques jours : leur réalité quotidienne n’a rien à voir avec le récit rassurant de la majorité. Et cette réalité vient, littéralement, de tomber du plafond.
Nous ne pouvons accepter que la municipalité balaie d’un revers de main la parole, les inquiétudes et la sécurité des usagerEs et du personnel du Conservatoire. Il est aujourd’hui clair que les tensions budgétaires et le manque d’investissement impactent cet établissement pourtant essentiel à la formation artistique des Toulousaines et Toulousains et reconnu nationalement. Laisser se dégrader ces conditions d’enseignement jusqu’à mettre en danger les étudiants est indigne de la quatrième ville de France ayant le label UNESCO « Ville des Musiques » et contraire aux ambitions culturelles que Toulouse affiche.
Cette mise sous tension n’est malheureusement pas un cas isolé, d’autres établissements sont en souffrance.
Comme le disait Agathe Roby lors du Conseil Municipal du 26 novembre :
« Comment souhaitez-vous protéger l’avenir quand vous privez les Toulousaines et les Toulousains de son tissu associatif en lui faisant subir une cure d’austérité telle que les programmations sont en danger, que certaines associations risquent de mettre la clef sous la porte ? Vous avez décidé de faire subir à la culture en particulier une saignée budgétaire cette année qui les met en danger de mort. Théâtre du Grand rond, Hangar, Théâtre du fil à plomb, centres culturels, le Conservatoire, nombre d’entre eux ont alerté sur le fait de ne pas pouvoir continuer dans cette situation. »
Nous continuerons, aux côtés des élèves, des parents et des personnels, à défendre un Conservatoire vivant, accessible et à la hauteur de nos ambitions et des talents qu’il accueille.
