Retour sur le conseil Municipal de Toulouse du 16 décembre 2022
Bonjour les gens !
Vendredi 16 décembre, c’était le dernier conseil municipal de 2022. Au niveau de notre groupe AMC, c’était effectif réduit : comme annoncé, François n’était pas là (et ça a beaucoup manqué à la majorité, on sent que son absence leur faisait beaucoup d’effet), étant donné que sa démission prendra effet le 31 décembre afin de finir l’année pour nos collaboratrices mais qu’il avait choisi de faire son dernier conseil en novembre ; Agathe a loupé une partie de la matinée pour un empêchement de dernière minute, Circé (une de nos 3 collaboratrices) était absente pour cause de Covid, donc nous étions en sous-effectif.
Ça ne nous a pas empêché de faire ce pour quoi nous avons été élus, et ça a commencé comme d’habitude par les liminaires.
Mais là, les liminaires, ça a été l’occasion pour bon-papa Moudenc de montrer qu’il était pleinement rétabli, en pleine forme, et toujours dans les meilleures dispositions pour montrer ses mauvais côtés de politicien.
C’est Caroline qui commençait le liminaire pour nous, et elle a souhaité évoquer entre autres la question des subventions.
Et là, paf, bon-papa la coupe pour lui dire que oui mais non, nous avons demandé un temps de débat dédié pour parler des subventions, et qu’elle n’a pas à en parler pendant le liminaire, que sinon il va décider de nous retirer du temps de parole pendant le débat parce que bon, merde quoi, déjà qu’on le fait chier à pas être d’accord avec lui, si en plus on ne respecte pas son bon vouloir de segmenter les sujets, ça va pas, faut respecter la tradition, et la tradition selon bon-papa Moudenc, c’est que pendant les liminaires, ON NE PARLE PAS DE CHOSES DONT ON PARLE PENDANT LE CONSEIL bordel !
Bon, on va être francs, il ne l’a pas dit totalement exactement comme ça, dans ces termes. On résume un peu, hein, mais en gros, c’était l’idée. Il a tenté de se justifier un peu plus tard en bafouillant que oui mais en fait c’était pour notre bien, si on ne structure pas comme il faut, on perd du temps de liminaire alors que plus tard on pourra reparler du sujet et voilà quoi c’est pas glop.
Appliqué à n’importe qui, c’est un discours de sachant : “moi je sais mieux que toi, alors écoute mes précieux conseils parce que je sais que sinon tu vas faire n’importe quoi, vu que seule ma façon de faire est la bonne, étant donné que c’est MA façon de faire, et que moi je sais.”
Appliqué à une femme, c’est du mansplaining. Bon, en anglais c’est un peu moche, y’a des équivalences en France (mecsplication, c’est explicite) et au Québec (penispliquer, et là c’est carrément drôle).
Après, on n’affirme pas que bon-papa Moudenc fait de la penisplication, hein. On fait juste remarquer qu’il interrompt carrément plus souvent les femmes que les hommes, et qu’il a toujours un ton paternaliste pour ça. Si jamais ça colle pile poil à la définition, c’est p’têt juste tout bonnement une coïncidence.
Mais donc, voilà, ça a un peu (en fait ça a carrément) coupé Caro dans son liminaire. Rappelons juste comme ça, pour information, que le principe d’un liminaire, c’est pouvoir aborder n’importe quel sujet sans aucune restriction, c’est un temps d’expression libre. Et si on veut aborder des thèmes qui seront repris plus tard dans le conseil, c’est parfaitement et totalement notre droit. Certains peuvent penser que c’est stupide et que ça nous retire du temps de parole, d’autres peuvent prétendre au contraire que la répétition est un des principes de l’apprentissage, et que si on répète notre message, il prendra peut-être forme à un moment donné dans la conscience de nos interlocuteurs/interlocutrices.
Caroline, donc, après avoir évoqué rapidement les subventions et la nouvelle charte des événements dans l’espace public (charte qui, comme elle l’a fait remarquer, ne nous a jamais été présentée en conseil), a aussi eu un petit mot pour Sachounet Briand, en notant qu’il avait déclaré récemment en commission “finances” que la masse salariale des agents représentait 61% du budget et que cette proportion nous plaçait au niveau de la Corée du Nord. Elle a donc terminé son liminaire avec ces phrases : “Cela semble dénoter que vous concevez les agentEs comme une charge. Or, les agentEs dans une collectivité sont une richesse, c’est grâce à elles et eux que les services publics fonctionnent. Une collectivité n’est pas une entreprise, elle doit rendre un service public, pas enrichir des actionnaires, il est donc logique que son principal poste soit celui qui permet de rendre ce service public.”
Bon, c’est un rappel basique, hein, pour nombre d’entre nous, mais ça fait toujours du bien de rappeler les fondamentaux. La répétition, base de l’apprentissage, encore une fois.
Caroline a donc cédé la parole à Maxime, mais ce trublion de bon-papa Moudenc s’est encore interposé. Il lui a semblé important, nécessaire et pertinent de questionner Maxime avant le début de son liminaire, afin de s’enquérir si Maxime parlait au nom de François Piquemal.
Bon. C’est nouveau, ça.
Maxime a fort logiquement répondu qu’il parlait au nom du groupe AMC dans son ensemble.
Mais ça ne suffit pas à bon-papa, cette réponse. Il insiste donc en posant derechef la question : “mais donc vous parlez aussi au nom de Monsieur Piquemal, qui contrairement à ce qu’il avait annoncé est toujours inscrit dans votre groupe, il n’a pas démissionné, il a donné son pouvoir à quelqu’un aujourd’hui et donc il prend part au conseil”.
Sous-entendu “KEWAAAAAAAAAAAAAAA ? IL N’A PAS DEMISSIONNE EN VRAI DE VRAI, IL EST TOUJOURS LA : AH AH AH CE MENTEUUUUUUUUUUUUUUR !”
Bon, ben en fait si, hein : il a bien donné sa démission, et comme on l’avait expliqué lors de l’infolettre d’après-conseil du conseil de novembre, il quitte ses mandats au 31 décembre. Donc dès le prochain conseil métropolitain de février, François Briançon sera là, et pour le prochain conseil municipal de mars aussi. Mais vu qu’ils n’avaient pas toutes les informations lors du dernier conseil, ils ont été déçus et très désappointés quand ils ont lu notre infolettre, et il leur paraissait important de nous le signifier en plein pendant notre liminaire, parce qu’il n’y a pas de meilleur moment que celui-ci, toujours dans un esprit bien démocratique et plein de respect des autres. C’est comme quand vous êtes à table, en train de narrer quelque croustillante anecdote à toute la tablée, et que tonton Eugène vous coupe la parole pour beugler que OUAIS MAIS DTFACON LES POLITIQUES C’EST DES VENDUS ET LES ARGENTINS ON AURAIT PAS DÛ VALIDER LE DERNIER BUT DE MESSI DONC C’EST NOUS LA FRANCE QU’ON A GAGNE. Voilà, c’est sensiblement du même niveau de respect, de politesse, et de pertinence.
Donc quand Maxime a enfin pu démarrer sa partie de liminaire, il a abordé le sujet du vœu présenté par la majorité pour la fin du conseil (là aussi, on en reparlera), pour critiquer le choix du vocabulaire, et pour rappeler que comme trop souvent, quand le sage montre la Lune, l’idiot regarde le doigt. Bon, en l’occurrence, là, y’a pas à proprement parler de sage, y’a juste plein de gens inquiets et conscients qu’on fonce droit dans le mur, qu’il faut que les politiques se saisissent des sujets majeurs pour éviter qu’on fasse crever la race humaine (parce que la planète, elle, elle s’en sortira, elle en a vu d’autres même si jamais à un tel niveau d’auto-destruction). Quant aux idiots, là, y’en a plein mais on ne va pas faire la liste, sinon cette infolettre n’en finira jamais.
Pour simplifier, pour nos lectrices et lecteurs de la majorité : vous regardez les actions “violentes” (faudra penser à redéfinir le mot “violence”) en vous focalisant dessus : c’est couillon, parce que le but de ces actions c’est d’alerter sur le fond, et le fond, vous vous en battez les steacks mais de façon royale. Ou en tout cas c’est l’impression que vous donnez. Alors qu’il suffirait de prendre des actions concrètes, de tenir des discours honnêtes et pragmatiques, pour que chacune et chacun puisse consacrer toute son énergie à essayer de sauver ce que l’on peut encore sauver.
2 citations dans le liminaire de Maxime :
« Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots » (Jean Jaurès), rapport au vocabulaire de la droite libérale.
“Au fond, ce sont toujours aux faibles que l’on fait la morale, tandis qu’on finit par blanchir les puissants.” (Simone Veil), rapport à tout plein de trucs.
Interruption de séance
Bon, avec tout ça, nous on était quand même moyennement contents du traitement qui nous a été réservé par bon-papa qui avait revêtu son habit de cuir clouté de père fouettard, donc on a quand même tenté de manifester notre désaccord. On a tenté une fois, deux fois, mais chaque fois bon-papa, très satisfait de son effet et de sa manipulation, a dédaigné donner la parole à Maxime.
Nous avons donc demandé une interruption de séance. Magnanimes, nous avons accordé 5 minutes à bon-papa Moudenc pour potasser un peu son règlement intérieur et nous sortir le passage précis qui dit que dans les liminaires, on n’a pas le droit de parler de sujets qui sont à l’ordre du jour du conseil, et que par conséquent le Maire a tout pouvoir d’interrompre brutalement l’orateur ou l’oratrice en menaçant de lui réduire son temps de parole ultérieur.
Alors, en vrai de vrai, et sans vouloir divulgâcher, on savait pertinemment que ça n’y était pas, hein. Ce qu’il a fait est de l’abus de pouvoir pur et simple.
Maxime et Antoine ont profité de l’interruption de séance pour aller voir la questrice, Laurence Arribagé, qui s’est trouvée fort marrie de devoir essayer de justifier l’injustifiable, et qui n’a d’ailleurs pas vraiment tenté de le faire : elle savait que le patron avait merdé.
Bon-papa Moudenc a ensuite déclaré la reprise, en badinant sur le ton de l’humour que chouette alors, ça avait permis d’aérer la salle sans gêner personne, et qu’on allait passer à la suite du conseil. Tentative de lui demander s’il comptait reconnaître qu’il avait dit et fait de la merde, mais tentative vaine : un animal politique assume totalement sa fatuité et ses abus de pouvoir, mais ne les reconnaîtra jamais. Maxime lui fait remarquer qu’il a interrompu les liminaires, il s’en défend et nous déclare les yeux dans les yeux que non, pas du tout, il ne les a pas interrompus. Mauvaise foi sans aucune vergogne.
C’est assez déconcertant quand on y songe, parce qu’humainement, il a beau être de droite (ou de centre-droit, voire de gauche si nous on est réellement l’extrême-gauche, tant qu’à faire), c’est quelqu’un d’attentionné, et ça ne semble même pas être par calcul, ça paraît sincère. En off, lorsqu’il n’est pas en théâtre municipal ou métropolitain, c’est quelqu’un qui s’enquiert des autres, on a pu le constater encore après le conseil. C’est ce qui fait toute l’ambiguïté des politiciens/politiciennes et qui déconcerte les gens habitués à être tout le temps soi-même. Capables de défoncer la gueule sournoisement à leurs opposantEs et d’aller taper la discute avec ensuite, comme si de rien n’était.
Donc : reprise après interruption de séance. Et on attaque avec le chapitre 24, sur notre demande ; en effet, nous avions demandé une heure pour pouvoir parler du sujet des subventions et de la charte des événements, et on s’était dit qu’en fin de journée, avec tout le monde claqué, ça nuirait au débat. Là-dessus s’en est ensuivi des échanges sur le mode d’attribution des subventions, le suivi que l’on peut en faire, la satisfaction d’avoir pu échanger et travailler avec la majorité sur ce sujet. Et puis des discussions sur la pertinence et la légitimité de la majorité d’exiger que les manifestations de rue affichent le logo de la mairie, des débats sur le nombre de chaises allouées lors de repas de rue ou de quartier, plein de trucs de ce genre.
Et surtout comment ils ont réussi à laisser passer un détournement de fonds d’environ 650 000 € par une personne qui serait à la fois agent de la collectivité et dirigeant d’une asso qui intervient contre rémunération dans les CLAE et qui en plus avait déjà été attrapée pour d’autres malversations ? Et comment ils contrôlent si bien que la Cour des comptes régionale a trouvé à y redire. Dans ces cas-là ils ont super du mal à répondre clairement.
Ils ont aussi passé la délib 24.4 qui attribue à la femme de “Mika” une concession pour exploiter les 6 kiosques des allées Franklin-Roosevelt : l’affaire était tellement claire et transparente qu’Odile, membre du jury pour la concession, a donné un avis défavorable avant même d’avoir lu l’article de France 3 qui présente les casseroles du roi du fromage, interdit de gérer, condamné et qui repasse bientôt au tribunal : les interrogations d’Odile sur les amitiés de bon-papa Moudenc et de JJB ont fait tousser la majorité sans que des réponses claires soient données sur comment on attribue des marchés à des amis d’amis.
Du Cuisinella comme dirait François (vu qu’il leur manque, autant le citer).
Bon, avec tout ça, ça nous a occupés jusqu’au repas, ça.
Repas et budget avec mise sur orbite de Sachounet
Alors là, déception : on s’attendait à ce qu’ils nous proposent des plateaux repas taille adulte pour manger la même chose que les écoliers de Toulouse, surtout qu’en plus c’était le repas de Noël, et puis non : on a eu de la charcuterie, du risotto aux champignons et au parmesan, du velouté de butternut… Nous qui espérions tant manger comme le commun des mortels.
Les repas au conseil municipal, tant qu’on était dans la salle des illustres, c’était plateau repas et on mangeait sur les tables installées pour le conseil. Là depuis qu’il n’y a plus le Covid, il y a quelques tables rondes en hauteur où tout le monde doit s’entasser (ça c’est histoire de vous faire pleurer sur les dures conditions de sustentation des éluEs), mais une table est toujours installée dans la salle des illustres pour qu’Odile puisse manger en étant bien installée (au début ils avaient rien prévu juste qu’Odile puisse poser son menton sur la table haute à défaut de pouvoir y manger dans son fauteuil…), avec assez de place pour qu’on l’accompagne.
Donc après le repas, reprise du conseil. Et on reprend le cours normal de l’ordre du jour, donc le chapitre 1 avec les subventions aux clubs sportifs, le 2 avec les dénominations de rues, et on arrive au budget. Et alors là, tout le monde est déstabilisé, parce que le budget, ça se discute le matin, pas l’après-midi après le repas ! Pas sur la digestion, qui rend encore plus inintéressant un sujet déjà assez soporifique en tant que tel.
Bon, ben comme d’habitude, hein : Sachounet, Michèle Bleuse, Maxime, un peu de Pierre Lacaze pour dire que tout va mal, et puis re-Sachounet. Et alors là, Sachounet, on a vu que discuter budget après le repas, c’était pas une bonne idée. Il est parti loin, très loin. Il avait dit lors du dernier conseil que les écolos étaient sur une autre planète, visiblement il a décidé de partir à leur recherche, parce qu’il a dérivé comme jamais. Alors rien de très neuf ni de très surprenant venant de lui, hein, mais il a vraiment insisté sur ses marottes habituelles : et gnagnagna les écolos méchants, et gnagnagna le nucléaire qu’il fallait surtout pas arrêter, et gnagnagna les allemands les centrales à charbon.
Alors vous vous demandez sûrement “mais quel rapport avec le budget, en fait ?”
Hé ben nous aussi, figurez-vous. Et on n’a toujours pas trouvé le rapport avec le budget de Toulouse. Mais soit : il a décidé que parler du budget, c’était pas intéressant, il préfère parler du nucléaire : qu’à cela ne tienne : Hélène Cabanes a pris la parole pour lui répondre sur le sujet du nucléaire. Et là, le Sachounet, elle l’a complètement séché. Il s’est retrouvé comme un Les Républicains, sans rien trouver à redire, le tout sous le sourire affiché de bon-papa Moudenc qui semblait bien s’amuser de la tournure que prenaient les débats. Faut dire que bon-papa, il n’est plus chez Les Républicains, il a pris de la hauteur, lui, comme Laurence Arribagé et Julie Escudier d’ailleurs, donc ils peuvent se permettre de se gausser quand les gens encore membres de Les Républicains pédalent dans la semoule. Y’a encore quelques semaines, on aurait pu les accuser de manque de solidarité, mais là, c’est bon, ils sont tranquilles, ils n’ont plus rien à voir avec eux.
Mais malgré tout, le fait de divaguer dans l’espace avec Sachounet, ça occupe bien. À 15h45, on était toujours sur la délibération 1 du chapitre 3. Et là, on s’est dit que ça allait être un peu long.
Bon, une fois qu’il a fini de se palucher sur le nucléaire, on a pu reprendre un semblant de discussion normale, nous avons voté fort logiquement contre le budget, et les délibérations ont repris leur cours.
Une des délibérations actait la fermeture définitive de l’ancienne école Port Garaud, évoquant sa possible transformation en crèche, ce qui a donné lieu à un échange entre Odile et Marion Lalane de Laubadère, revenant sur la fermeture de l’école qui aurait pu être évitée avec un redécoupage de la carte scolaire, et Marion qui répond que en fait non, et que de toute façon l’inspecteur d’académie avait décidé de fermer une classe, et que sur une école à 2 classes, bah ça fait trop pour garder l’école ouverte. L’école a fermé en juin, les enfants ont été répartis dans d’autres écoles dans des locaux pas vraiment adaptés. Alors Odile a proposé pour AMC un amendement pour au moins garantir que le lieu devienne une crèche dont le quartier a besoin et non un énième programme immobilier destiné à gentrifier la ville. Amendement accepté et voté.
Fin du chapitre 3 : délibération 39 portant sur la participation de fonctionnement à l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse (ISDAT) ; alors quand on est arrivés le matin devant le Capitole (en fait “derrière” le Capitole, parce que devant c’était le marché de Noël donc un peu occupé), nous sommes passés devant une trentaine de personnes qui manifestaient, et vous savez quoi : c’était des personnes de l’ISDAT. Curieuse coïncidence, ils étaient là le jour où il y avait une délibération en conseil municipal pour parler du budget qui leur serait alloué : qu’est-ce que c’est bien fait le hasard quand même. Et donc pourquoi ils n’étaient pas contents les gens ? Parce que l’ISDAT, c’est la Mairie qui le finance. Et que cette année, ils versent la même somme que l’an dernier. Mais entretemps, y’a un truc qu’on appelle vaguement l’inflation, on sait pas trop si vous en avez entendu parler, et du coup bah avec exactement les mêmes sous que l’an dernier, cette année on peut faire moins de choses, mécaniquement. Dingue, non ? Vous avez appris quelque chose ? Parce que visiblement, les gens de la majorité de Toulouse qui décident des sous, eux, ça leur avait totalement échappé.
En plus de ça, chaque année, depuis fort fort longtemps, il y avait 70 000 euros qui étaient alloués pour les frais de fonctionnement, et là pouf, c’est retiré. Alors la question a été posée au conseil d’administration de “mais pourquoitesse que vous redonnez pas les sousous ?”, et là, la réponse était très belle : “c’est parce que c’était pendant le covid, mais maintenant y’a plus le covid”.
Aymeric s’est donc permis d’intervenir en conseil, et a fait remarquer que c’est cool, y’a plus le covid, donc qu’il espérait que bon-papa Moudenc s’était bien remis de son covi… ah bah non, de sa grippe, du coup. Mais donc, vu qu’en fait cette subvention, ça fait des années qu’elle existe, soit ce sont des génies qui avaient anticipé le covid, soit… soit ils racontent des carabistouilles ? Nan, pas eux quand même. Quoi qu’il en soit, avec cet argent en moins, ça va marcher beaucoup moins bien maintenant.
Alors la réponse est venue de Mme Yardeni et de Sachounet : des sous, on leur en donne, et puis me faites pas rigoler y’avait à peine 25 personnes à manifester ce matin, alors si c’est ça vos gens pas contents, laissez-moi rire AH AH AH ; si c’est là tout l’effectif de l’école, on a un gros problème, il manque du monde !
Voilà. Y’a un problème ? Qu’importe, la majorité vous répondra en se moquant de vous et en cherchant à vous décrédibiliser. Et pouf, ça passe comme une lettre à la Poste.
Saint Olivier, Saint Emilion, Sainte Odile, et Sachounet. Et un tir gratuit sur médiacité.
Bon, ensuite on est entrés dans le ventre mou du conseil. Y’a bien eu les échanges entre Olivier Arsac et Maxime sur les projets participatifs et l’information de Mediacités : il semblerait que la méthode appliquée pour choisir les projets ne soit pas hyper claire. Olivier Arsac a tenté de l’expliquer plusieurs fois, mais on n’a pas bien compris, on doit être un peu concons. Et puis il y a eu une histoire de règlement mis en ligne sur le site, puis retiré, puis remis, mais changé.
Olivier Arsac a fait des recherches, interrogé les services, et a priori il semble assurer que non, aucun souci, le règlement n’a pas changé, et le choix des projets a bien respecté ce qui est écrit dedans. Bon, globalement, la plupart des projets sont corrects (ils font juste passer pour de nouveaux projets des projets déjà financés), mais ils ont encore réussi à nous refiler un arbre à algues. Ça n’a pas marché la première fois, ça a plutôt fait des algues séchées, et il paraît que c’est très bon en cuisine, mais pour absorber le CO2 ça marche moins bien, ça aussi.
Reste que certains projets plébiscités n’ont curieusement pas été ceux retenus partout et que des projets peu soutenus ont magiquement finis lauréats…
17h15 : on attaque le chapitre 7 ! Youhou !
Pour rappel, on avait 29 chapitres, 135 délibérations. Au début du chapitre 7, on en avait passé 58, il en restait donc 77.
Chapitre 9 : le chapitre de Saint-Emilion, dont on espère que comme son homonyme œnologue, il se bonifiera avec le temps, parce que là pour le moment, c’est de la piquette. Odile a annoncé que son association Handi-Social avait attaqué en justice la mise en place du système LAPI (avec les sulfateuses à PV, pardon FPS pour défaut de paiement du stationnement) car ils ne respectent pas le droit à la gratuité sans aucune formalité pour les personnes handicapées et âgées qui ont la carte de stationnement. Saint-Emilion a commencé sa réponse en disant “je vais faire court” ; alors ça, quand vous entendez ça de Saint-Emilion, ne le croyez pas ; il ressemble à Kyan Khojandi, certes (encore que ce dernier, maintenant, il a à nouveau des cheveux), mais il ne sait pas faire Bref. Emilion Esnault qui commence une réponse par “je vais faire court”, c’est comme Hanouna qui commencerait une émission par “on va faire une belle émission”. Donc il n’a pas fait court, il a fait long comme d’habitude. Saint-Emilion a même expliqué que son système, c’était beaucoup mieux pour les handicapés, même qu’il sait bien mieux qu’eux ce qui est bon pour eux… Par contre incapable de répondre aux questions simples qu’Odile posait, c’est ballot, ça.
Donc là, bon-papa Moudenc s’est dit qu’on allait y passer la nuit, il est donc passé en mode autoroute, et a fait défiler les votes comme il sait si bien le faire. Donc on a torché plein de délibérations à toute allure, et nous sommes arrivés au chapitre 18 : signature d’une convention entre la mairie de Toulouse et RTE (Réseau de Transport d’Electricité) : délibération portée normalement par Françoise Ampoulange.
Aymeric est intervenu, puis Hélène Magdo, puis Hélène Cabanes. Aymeric a fait remarquer que oui, c’était bien, mais que ça faisait plusieurs semaines qu’on entendait une petite musique anxiogène, démentie fermement par le Président de la République, et que par contre on continuait à avoir des magasins avec plein de vitrines éclairées la nuit, ainsi que des panneaux numériques. Il a regretté aussi que les écoles soient les premières à sauter en cas de délestage ; on pourrait se dire que l’économie pourrait passer après l’instruction, mais visiblement on n’a pas tous les mêmes priorités. Hélène M a renchérit en disant que ce qu’on nous demandait de signer quelque chose qui était de toute façon obligatoire, et qu’on n’avait pas vraiment le choix. Hélène C a rebondi aussi dessus, et a reparlé du nucléaire, ça a dû faire plaisir à Sachounet.
Bon, on s’attendait naïvement à ce que ça soit Françoise Ampoulange qui nous réponde, mais visiblement elle était grillée (“grillée” – “ampoulange” – “ampoule”, vous l’avez ? C’était subtil non ? Non c’était pourri ? Ok), et donc c’est Thierry Sentous qui nous a rétorqué que oui mais non, la consommation des panneaux numériques, ça avait diminué de 50% et c’était top moumoute. On lui a dit que oui, ok, c’était bien, mais que les éteindre, c’était encore mieux. Ok, ça représente pas un pourcentage énorme de la consommation totale, mais au niveau du message qu’on essaie de faire passer aux gens à qui on demande de faire des efforts, ça serait bien de faire des gestes symboliques. Surtout que pour les personnes âgées et handicapées qui dépendent de l’électricité comme ceux sous assistance respiratoire, on leur propose d’aller à l’hôpital pour continuer à respirer par exemple. Ils ne semblent pas être au courant des gens qui claquent à l’hôpital faute de places et surtout de personnel. En même temps au final, ça fait faire des économies à la sécu, c’est cool. Si on vous demandait de choisir entre une belle vitrine et des vieux et des handi, vous prendriez quoi, vous hein ? Ah ? Ah bon, ben pas eux visiblement.
On reprend la LGV des délibérations, et 18h15 : plus que 6 délibérations ! On tient le bon bout !
Odile intervient sur la 26.1, qui parle du CCAS. Elle rappelle une histoire révélée par Mediacités également, sur une résidente en EPHAD sur laquelle existent une suspicion de viol, pas confirmée car l’EHPAD a attendu 6h pour amener la dame à l’hôpital et surtout lui a fait des toilettes avant. Affaire grave, délicate. La 26.1, c’est Gnadang Ousmane qui la portait : devinez qui a répondu ? Sachounet. Il est là tout le temps ; il est là partout, même quand on joue, pauvre idiot, il est là partout : le loto, c’est lui, le bingo, c’est lui, le tiercé, le quarté, le quinté c’est encore lui ; le quinté plus… on va s’arrêter là. Pour les gens qui n’ont pas la référence, cherchez la chanson des Rapetout, des inconnus. Si vous êtes un peu feignasse, on vous mâche le boulot, y’a juste à cliquer ici.
Bref, donc c’est Sachounet qui répond, pour dire que oui mais non mais n’importe quoi, puis c’est Maroua Bouzaida-Sylla qui a pris la parole pour contester les faits.
Et bon-papa Moudenc a remis une bonne couche après, en disant “il ne faut pas croire tout ce qui est dans la presse, surtout une certaine presse”. Histoire d’être sûr qu’on a bien compris ce qu’il en pense, il la qualifie ensuite de “populiste”. C’est Médiacités qui est visé, et la réponse écrite à ses déclarations a été faite avec brio, nous vous invitons à aller lire. Quant à notre demande d’audit de la situation et du fonctionnement des établissements du CCAS et du CTMR, évacuée ! Circulez y’a rien à voir.
Chapitre 27.2 : rapport sur l’égalité femmes-hommes. C’est Jamal qui intervient : il a rappelé que le niveau actuel d’égalité est le fruit des luttes et des combats très durs menés par les femmes contre la société patriarcale et l’archaïsme culturel. En 1791, Olympe de Gouges rédigea la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne : la femme naît libre et demeure égale à l’homme en droit. La mémoire des luttes des femmes doit être enseignée, transmise pour devenir le socle partagé pour avancer réellement contre le patriarcat et atteindre son abolition. Il a rappelé aussi que la précarisation de la fonction publique territoriale touchera en particulier les femmes en termes de conditions de recrutement, de formation, de rémunération, de conditions de travail et de vie en général. Il a enfin rappelé que lors de la manifestation du 25 novembre contre les violences faites aux femmes organisée par Toulouse Métropole, il y avait 3 éluEs de l’opposition et aucun élu de la majorité (aucun élu masculin : il y avait Julie Escudier par contre). La lutte pour l’égalité femmes-hommes doit concerner tout le monde, et rassembler bien au-delà des frontières politiques.
Les vœux : l'éco-terreau-riz se meut.
Et puis nous sommes passés aux vœux. Et donc à celui de la majorité.
Et c’est Saint-Emilion qui l’a présenté. Jamal est intervenu pour rappeler que ce vœu n’est qu’une rhétorique inversée de la réalité car les blocages et les destructions de notre environnement, de notre biodiversité et donc du vivant, sont le résultat des politiques économiques hégémoniques des grandes entreprises que soutient le gouvernement. Les propos tenus par certains membres de la majorité comme « éco-terrorisme » sont scandaleux, n’insultons pas la mémoire des victimes du terrorisme. En quoi perturber un match de rugby relève de ce qu’ils appellent un militantisme extrémiste et éco-terroriste ? L’extrémisme linguistique est la traduction de l’extrémisme idéologique à la suite de celui du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin. Leur seul véritable objectif est de criminaliser les luttes sociales et écologiques LÉGITIMES et “en même temps” de cacher les crimes climatiques. Jamal fait enfin remarquer qu’ils n’ont présenté aucun vœu pour dénoncer les actions violentes et racistes de l’extrême-droite qui se sont multipliées ces derniers mois.
Saint-Emilion reprend la parole pour dire que gnagnagna, terme écoterrorisme, hé ben d’abord il n’est pas dans le vœu, et toc ! Alors faudrait qu’on arrête de raconter n’importe quoi, oh, hein, bon !
Donc là c’est Aymeric qui a repris la parole : Saint-Emilion nous a conseillé de consulter un ophtalmo, Aymeric lui a conseillé d’aller lire leur tribune municipale qui était sortie, qui fait un vrai bingo de tous les termes préférés de la droite : ecoterrorisme, prise d’otage, et autres termes à la con.
Comme annoncé, nous ne prenons pas part au vote. À noter que contrairement à leur habitude, ils se sont abstenus de fanfaronner ensuite sur les réseaux sociaux, on pourrait presque penser que certaines ou certains ne se sentent pas vraiment à l’aise avec tout ça.
S’il y en a un par contre qui en était très fier, c’était bon-papa Moudenc. Il a carrément eu l’aplomb, après avoir déclaré adopté le vœu, de dire que pour lui, ce vœu adopté était le vote le plus important de tout le mandat. Rien que ça. Quand on voit l’immondice qu’est ce vœu, ça donne une bonne représentation de l’image qu’il se fait de toutes les délibérations portées, à commencer par son budget.
Bon, il y a eu ensuite le vœu porté par le groupe TESC pour un engagement durable de l’Etat auprès des collectivités dans la transition écologique et la justice sociale : en gros, s’assurer que l’état ne va pas laisser tomber les collectivités face aux coûts qui flambent. La majorité a évidemment présenté des amendements, refusant l’aspect social du vœu, et on a voté le vœu amendé à l’unanimité.
Et pouf, fin du conseil à 19h et quelques. Vacances bien méritées, et rendez-vous en 2023 pour la suite. Prochain conseil municipal, sauf surprise, le vendredi 10 mars.
Ah bah non, attendez, on ne va pas se quitter comme ça : on a quand même eu la joie et l’honneur d’entendre durant le conseil par sachounet et émilion, avec des subtiles allusions, qu’ils nous lisaient. Donc cette infolettre est dédiée à nos lecteurs silencieux de la majorité municipale, nos plus fidèles lecteurs. Et venez assister au spectacle de Gaspard de retour sur le conseil municipal à la cave poésie, ça sera courant janvier normalement. Il parle aussi de vous, et il a ses chouchous même dans votre équipe. Nous on sera sûrement là, c’est chouette ce spectacle (comme la culture de manière générale), ça permet de relativiser, prendre du recul, rire de nous-mêmes et ça, c’est précieux, même et surtout en politique.
Et puis un dernier mot aussi pour Léandra, notre super collab qui s’occupait de toute la communication, les réseaux sociaux, le site web : merci beaucoup pour ton implication, ta bonne humeur, et les photos que tu prenais de notre groupe. Ça sera plus compliqué sans toi, et un peu moins joyeux…