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Infolettre municipale #10 : Conseil du 16 décembre 2022
Infolettre municipale #10 : Conseil du 16 décembre 2022

Infolettre municipale #10 : Conseil du 16 décembre 2022

Salle du conseil municipal à Toulouse
Salle du conseil municipal à Toulouse. Crédit : Léandra Deutsch

Au menu du Conseil Municipal de Toulouse du 16 décembre 2022

 

Bonjour les gens !

Dernier conseil municipal de l’année vendredi 16 décembre : tout le monde est sur les rotules, on est toutes et tous en retard sur les achats de Noël, en train de prévoir comment on va s’organiser pour les vacances, et comment éviter le repas avec la tante Petunia qui va encore critiquer le wokisme bobo écolo gauchiste parce que c’est une fan des tweets de JJB, notre Bolzano à nous, et en fait on doit quand même se concentrer parce qu’il reste un conseil malgré tout.

Conseil qui s’annonce un peu tendu, on ne vous le cache pas, parce que l’affaire des repas dans les cantines, ça a fait du bruit. Pour celles et ceux qui seraient passés totalement à côté, on vous invite à lire les articles de presse qui sont parus, entre celui de l’opinion qui montre les débuts des échanges entre Agathe et JJB sur Twitter, et les 3 articles sortis jeudi suite au courrier envoyé par Agathe à JJB et Marion Lalane de Laubadère (ici pour Actu Toulouse, là pour La Dépêche, et un petit BFM en prime), pour proposer que lors des conseils municipaux soient servis les mêmes repas que dans les cantines scolaires, avec des portions pour adultes évidemment, afin que touTEs les éluEs puissent apprécier ce qui est servi aux enfants. Ça a fâché très fort JJB, parce que la bouffe, c’est sacré.

Budget et uchronie

Bref, conseil tendu, mais conseil a priori moins chargé que les précédents : on n’a “que” 135 délibérations réparties dans 29 chapitres. Mais rien que Sachounet a droit à 39 délibérations dans son chapitre 3, sachant que c’est un des chapitres les plus importants vu que ça concerne le budget.

 

Bon, vous connaissez la chanson, maintenant : qui dit budget dit échange sempiternel entre Sachounet et Michèle Bleuse. On va la faire courte : non, le budget ne nous convient pas, et non, on ne le votera pas. 

Non pas qu’on soit contre une majorité des projets, hein (parce que malgré tout, ils ont beau être de droite, filer des sous pour plein de réalisations dans Toulouse, la culture, les bibliothèques, les écoles, les espaces verts, tout ça évidemment on est pour et de toute façon c’est obligatoire), mais un budget, ça traduit l’orientation générale de la politique qu’on compte mener, et cette politique, bah elle ne nous convient pas, en fait. 

Alors c’est toujours facile quand on est dans l’opposition de dire que nous, on ferait mieux. Mais en fait, on ne sait pas si on ferait mieux ; ce qu’on sait, c’est qu’on ferait différemment. Avec d’autres priorités, et des répartitions budgétaires différentes. Pour lutter contre la précarité menstruelle, par exemple, on ne compterait pas sur d’éventuels sponsors qui fileraient des sous : on allouerait une part du budget spécifiquement pour ça. 

Alors bien sûr, un budget, c’est pas illimité, et l’argent qu’on met là, il faudrait le prendre ailleurs. Mais ça serait fait en concertation avec les habitantEs et les agents mais aussi l’ensemble des éluEs : on se permet de rappeler qu’un des engagements d’Archipel lors de la campagne, c’était de nommer président de la commission des finances un membre de l’opposition. Sauf que si nous on avait gagné, l’opposition, ça serait la droite (oui, bah suivez un peu, quoi !).
Donc si ça se trouve, (on va partir dans l’uchronie, et c’est cadeau vous avez encore peut-être découvert un nouveau mot, on est comme ça, nous, paf !), si on avait remporté les élections, on aurait QUAND MÊME Sachounet très impliqué sur les finances. Mais qui serait obligé de défendre un budget élaboré avec nous, et donc un budget que logiquement tout le conseil municipal pourrait voter à l’unanimité, sauf peut-être une personne à qui on pense qui n’aurait rien compris, rien suivi, et dirait qu’on ne lui en a jamais parlé, mais on ne va pas dire du mal d’une personne qui a trahi son engagement auprès des électeurs, faut pas tirer sur l’ambulance, on n’est pas comme ça, nous. Et de toute façon, ses nouveaux amis ne savent même pas prononcer son nom, ni même faire un photoshop correct avec son visage.

Les délibérations

Mais bref. Conseil municipal de Noël, donc, avec gros débat sur le budget, plein de subventions dans tous les chapitres, 4 nouvelles dénominations de voies, de la culture, du pseudo-mécénat, des marchés de plein vent, des jurys pour réhabilitation de groupes scolaires, parce que mine de rien, les écoles toulousaines sont très vieillissantes et qu’il faut les retaper, ce que fait la majorité progressivement (bah oui, Ils ne font pas que des mauvaises choses. Bon par contre on aimerait que ça aille plus vite), de la petite enfance, des musées (dommage que ça soit porté par Esplucarglass, ça pourrait être intéressant sinon), des ressources humaines (dommage que ça soit porté par Riton de Lagoutine qui nous inquiète avec Proxima, réorganisation créant de la souffrance au travail, prévoyez encore des échanges acrimonieux avec Caro), la GEMAPI (toute blague du genre “mais je préfère google maps” serait considéré comme une blague de boomer ou un jeu de mot foireux d’Aymeric), des ravalements de façade (mais au centre-ville, hein, forcément), la vie associative, le contrat de ville (échanges Gaëtan Cognard – Jamal et/ou Odile ?), égalité femmes-hommes, clubs sportifs, et vie étudiante.

Parmi les délibérations, on peut en noter certaines :

Le reversement des FPS (Forfaits Post Stationnement, donc les amendes issues du LAPI, et si vous ne savez pas ce que c’est le LAPI, relisez nos infolettres précédentes, on ne va pas tout faire pour vous quand même) vers la métropole ; la majorité a clairement annoncé vouloir que ça serve pour financer les réseaux cyclables. Or les réseaux cyclables, c’est de la compétence de la métropole. Donc transfert d’argent. Bon, faut se dépêcher de le faire avant qu’Odile et son association ne fassent annuler le LAPI et tous les FPS auprès du tribunal, hein.

La désaffectation de l’ancienne école Port-Garaud, petite école du centre-ville pour laquelle les parents d’élèves s’étaient mobilisés pour la garder ouverte en avril-mai-juin dernier, mais qui a fermé malgré tout sous prétexte de manque d’effectif alors que la majorité aurait pu éviter ce manque d’effectif par un autre découpage de la carte scolaire.

Un bail emphytéotique dans le quartier de la Reynerie, parce que ce terme amuse beaucoup Gaspard, qui assiste à tous les conseils municipaux et en fait le compte-rendu dans un spectacle super marrant à la cave poésie quelques jours après le conseil (là, ça sera mi-janvier, mais allez-y, ça vaut le coup). Et toi, éluE de la majorité qui nous lit presque honteusement sans en parler à personne, vas-y aussi, parce qu’en vrai, il vous aime bien aussi, et il le dit ; et tu verras, c’est vachement plus marrant comme ça, le conseil municipal).

Bon, juste pour les gens qui auraient la flemme de chercher, un bail emphytéotique, c’est un bail qui dure super méga longtemps.

Une délibération sur le quartier Bellefontaine pour apprendre qu’il existe une crèche qui s’appelle Carabistouille. Voilà. C’est rigolo comme nom.

Une délibération de mécénat sur une banque qui va filer beaucoup de sous pour planter 90 arbres. Ça doit être des arbres super chers, hyper rares, parce que chacun vaut 166 euros. Bon, oui, ça va, on se doute qu’il y a d’autres frais annexes, on n’est pas cons non plus (à part un d’entre nous, mais faut pas lui dire, parce qu’il rédige des infolettres).

Une délibération sur le nom de 4 nouvelles écoles : une restera avec le nom de son quartier, en concertation avec les habitantEs, et 3 porteront des noms de femmes, en concertation aussi avec les habitantEs. Rien à redire là-dessus, ça va dans le bon sens.

Une délibération pour approuver les 83 projets ressortis de la consultation “mes idées pour mon quartier” : ce qui en est ressorti, c’est quoi ? Des pistes cyclables, de la nature en ville, moins de bruit, moins de chaleur… Beaucoup de choses qui vont dans le bon sens là aussi. Comme quoi, si on écoute les habitantEs, on se rend compte qu’ils veulent à peu près la même chose que ce qu’on portait comme programme dans Archipel ; un peu logique, vu qu’on avait co-construit le programme avec des vrais gens. Par contre, là ça sera pris sur un budget dédié : de quoi faire de la comm à moindres frais ; pour des choses aussi fondamentales que ça, c’est dommage que ça ne soit pas dans le budget principal. On en revient à la question des choix politiques.

Une délibération pour anticiper les possibles délestages électriques dont tout le gouvernement parle depuis des semaines, et dont not’cher Président Macron a dit que ça suffit de dire des bêtises et de faire peur aux Français, jamais ça n’arrivera. Bon, ben voilà, pour que jamais ça n’arrive, on nous demande de valider des mesures préventives : coupure de certains éclairages à partir de 18h, favoriser le télétravail les jours de tension du réseau, bref des mesures de bon sens aussi, mais dans le même temps, on regrettera (pour rester mesurés) qu’on ne fasse pas la guerre aux éclairages “pollution lumineuse” des grands magasins et des panneaux publicitaires. Parce qu’en terme de consommation électrique inutile, là, y’a pas photo. La délibération est portée par Françoise Ampoulange, ils auraient voulu faire un jeu de mot qu’ils n’auraient pas pu faire mieux.

Une délibération pour surveiller la qualité de l’air : toujours bon à prendre. En rapport avec la ZFE, entre autres.

Les vœux

Et puis les vœux. Et là, surprise du chef : y’a un vœu de la majorité.

Alors bon, la majorité, quand ils veulent faire un truc, bah vu qu’ils ont les pleins pouvoirs, ils le font, en fait. Ils mettent ça dans une délibération, c’est mis aux voix, c’est adopté et basta. Alors s’ils proposent un vœu, y’a forcément une idée subtile derrière.
Nan, oubliez le subtil : y’a forcément un truc GROS COMME UNE MAISON derrière. Un truc sur lequel ils cherchent à coincer les EELV ou les LFI, en règle générale, pour pouvoir dire ensuite “ha ha !” (pas “ah ah” genre ils rigolent, hein, “ha ha” avec un air triomphant) “vous faites comme VOS AMIS” (donc les amis, c’est les mairies de Grenoble, Paris, bref tout ce qui est de gauche tendance bobo wokiste islamo gauchiste et qui les énerve particulièrement) .

Ils nous ont déjà pondu le vœu sur le sapin de Noël à Toulouse, rapport aux villes EELV qui prétendument cherchaient à faire disparaître les symboles de Noël, ils nous ont sorti le vœu magnifique de juillet dernier qui disait en substance “on porte un vœu qui dit que surtout on ne change rien dans le règlement des piscines” alors que personne n’avait rien proposé pour changer quoi que ce soit, mais qu’ils voulaient juste entendre dire si oui ou non on avait une opinion sur le burkini, et là ils nous sortent un vœu sur les “écoterroristes”, pour savoir si oui ou non on se positionne par rapport aux actions non-violentes qui ont lieu depuis quelques mois, et qui entre autres ont bloqué plusieurs fois la rocade, ce qui a poussé les membres de la majorité à faire de nombreux tweets pour s’indigner. Les mêmes membres de la majorité qui ne mouftent pas sur twitter ni dans la presse quand les agriculteurs bloquent la rocade, quand les motards bloquent la rocade, quand les forains bloquent la rocade. Là, pas un mot, pas un bruit. Mais des gens bloquent la rocade pour alerter sur le climat et sur la catastrophe vers laquelle on fonce à grand coup d’accélérateur sans penser à freiner à un seul moment ni à changer de trajectoire, là tout d’un coup ça ne va plus, c’est horrible, affreux, et dans quel monde vit-on ma bonne dame ?

 

Et là tout de suite, on verse dans le vocabulaire de droite : les fameuses prises d’otage quand la SNCF ou la RATP font grève, et les écoterroristes pour des gens qui s’assoient sur la rocade ou mettent du béton dans des trous de golfs.

 

Ecoterroristes.

 

Terroristes.

 

Preneurs d’otages.

 

Juste, là, lisez ces mots, et dites-nous ce que ça vous évoque.

 

Pensez aux gens qui ont déjà un jour été pris en otage, donc séquestrés par violence en ayant leur vie menacée.

 

Pensez aux gens victimes d’actes terroristes. Pensez aux victimes du bataclan, pensez aux victimes des attentats de Nice, pensez aux familles endeuillées par une bombe, une voiture piégée, une fusillade, en France comme ailleurs.

 

Ecoterroristes.

 

Ce mot pue l’indécence. Ce vocabulaire est gerbant. Les gens qui emploient ces termes n’ont AUCUN respect pour les victimes des vrais actes qui portent ces noms. Les mots ont un sens, Jean-Luc Moudenc a une excellente maîtrise de la langue française, il excelle dans le vocabulaire, il emploie ces termes en toute connaissance de cause, et son équipe également. Ces mots sont un crachat envers les personnes qui ont déjà été touchées par la violence, la vraie, brutale, implacable, aveugle, cruelle.

L’équipe de la majorité choisit soigneusement son vocabulaire, et cherche à tordre les mots pour leur donner une nouvelle acception. Des actes non-violents sont du terrorisme. Un droit de grève est une prise d’otages. La gauche devient l’extrême-gauche. Que devient l’extrême-gauche ? L’ultra gauche, qui est au-delà de l’extrême, qui elle-même représente l’extrémité, donc la limite au-delà de laquelle il n’y a plus rien.

 

Tout ceci est de la manipulation de termes, du dévoiement de vocabulaire, pour imposer leur vocabulaire, exagérément anxiogène, qui traduit leur propre peur. Ils savent quel danger nous représentons pour eux. Pour eux, pas pour la démocratie, ni pour les habitantes et habitants de Toulouse. Ils le savent parfaitement, ça aussi. Non, ce dont ils ont peur, c’est de perdre leur pouvoir. Ils sont tellement attachés aux attributs du pouvoir qu’ils ne peuvent pas imaginer le perdre. Et ils craignent de le perdre. Donc ils font passer leur peur auprès de leurs partisans et auprès des indécis potentiels, en exagérant les termes, en dévoyant les mots, en utilisant à dessein un vocabulaire anxiogène, afin de pouvoir se faire passer pour les remparts contre l’inimaginable. Ils nous craignent, non pour ce que l’on souhaite faire, mais parce qu’on représente leurs échecs et leur perte de pouvoir. Et c’est leur plus grande peur.

Voilà. Après tout ça, il sera temps de prendre des vacances bien méritées et de filer vers 2023.

 

Pensez à suivre le conseil municipal sur Twitter @groupeamc ou en direct sur le site de Toulouse

Ne ratez pas le liminaire : pour savoir qui le fera, suspense… Mais si vous voulez un indice, ce seront Caroline et Maxime. Ah merde, on l’a dit. Par contre on ne vous dit pas de quoi ça parlera.

Maxime le Texier dans la salle du conseil municipal
Maxime le Texier dans la salle du conseil municipal. Crédit : Léandra Deutsch
Jamal El Arch et Agathe Roby dans la salle du conseil Municipal.
Jamal El Arch et Agathe Roby dans la salle du conseil Municipal. Crédit : Léandra Deutsch

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