Groupe politique des élus et élues d'opposition à Toulouse et sa Métropole. Démocratique, solidaire & engagé pour le climat.
Conseil métropolitain du 06/04/2023 – 5.6 – chaufferie Biomasse (Maxime)
Conseil métropolitain du 06/04/2023 – 5.6 – chaufferie Biomasse (Maxime)

Conseil métropolitain du 06/04/2023 – 5.6 – chaufferie Biomasse (Maxime)

Intervention de Maxime sur la chaufferie Biomasse lors du conseil métropolitain du 6 avril 2023
Intervention de Maxime sur la chaufferie Biomasse lors du conseil métropolitain du 6 avril 2023

5.6 Chaufferie biomasse

 

Je voudrais, si vous me le permettez, expliquer pourquoi nous sommes si attachés à ce comité de suivi et sa composition, gage de diversité, de potentiels avis divergents et donc de démocratie. Car nous vivons une grave crise démocratique en ce moment.

La démocratie en effet, ce n’est pas un système, ce n’est pas un régime, c’est un idéal, celui d’impliquer en équivalence toutes les citoyennes et les citoyens et c’est un art, celui d’organiser le conflit. C’est le fil rouge de nos interventions aujourd’hui. Redire encore et encore que notre régime, celui d’une République représentative n’est en rien la garantie d’une démocratie. L’histoire nous l’enseigne, de la démocratie athénienne aux républiques italiennes du XVième siècle, où le vote était considéré comme un parmi d’autres des dispositifs permettant d’organiser le consentement du peuple.

Je voudrais revenir à 1789 et à la déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen. Elle proclamait “La loi est l’expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont le droit d’y contribuer, que ce soit personnellement ou par leur représentants”. Mais dans la Constitution de 1791, cet apport personnel a disparu sans laisser de trace et devient “La Nation d’où procède tout pouvoir ne peut exercer celui-ci que par délégation. La Constitution Française est représentative”. Pourquoi ce glissement?

C’est l’abbé Sieyès qui l’explique en 1789 et je le cite “La France n‘est pas et ne doit pas être une démocratie. Le peuple, je le répète, dans un payes qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants”

Cela conduira, en dehors du jury populaire, à exclure les citoyens de la décision politique et fera dire à Rousseau que la France est passée d’une aristocratie des nobles à une aristocratie élective.

L’enjeu démocratique est là et si des progrès ont été bien entendu fait depuis 1791, il reste brûlant d’actualité : comment assurer la participation de celles et ceux dont on ne veut depuis Sieyès l’adhésion qu’une fois tous les 5 ou 6 ans pour gouverner tranquille?

En cela il n’est pas possible de cantonner un comité de suivi à une liste de bénéficiaires de l’outil mis en place ou de parties prenantes que le pouvoir, ici les maires de quartier, se donnent le droit de désigner.

Il nous faut accepter la différence, accepter l’avis contradictoire, car, et ma collègue Caroline Honvault en parlera lors de notre vœu, c’est l’enjeu de la confiance dans la politique publique. Car le manque de transparence, les décisions occultes, les arrangements entre amis servent la culture de la peur. Et la peur nourrit l’exclusion, le refus de l’altérité. Et qui se repaît dans l’ombre de cette montée de la défiance dans nos institutions, qui bénéfice de la séquence catastrophique de déni démocratique que nous vivons: le Rassemblement National.

Hier, en point d’orgue d’un festival de celui que vous appeliez en novembre 2020 en conseil municipal “mon ami Gérald Darmanin” un sondage BFM tombait annonçant que si le second tour de la présidentielle se jouait aujourd’hui, Marine Le Pen battrait Emmanuel Macron avec 55% des voix. C’est terrible, terrible.

M Moudenc, nous sommes adversaires mais nous ne sommes pas ennemis.

L’ennemi c’est le fascisme, l’ennemi c’est la haine de l’autre, l’ennemi c’est l’exclusion.

Vous êtes en position de faire un geste envers l’altérité et la diversité, vous êtes en mesure en acceptant cet amendement de montrer un autre visage que celui de la stigmatisation de la contestation. Rompez le cercle vicieux et vicié proposé par votre ami. Tendez la main vers les citoyennes et citoyens.