Contre tous les discours qui fustigent une société française qui serait “décivilisée”, des parents d’élèves, des enseignants et le collectif « Jamais sans toit dans mon école » se mobilisent depuis l’automne pour mettre à l’abri des enfants et leurs parents qui, sans ces initiatives, dormiraient à la rue. Pour rappel, ce sont 320 enfants dans notre département qui sont concernés.
C’est le cas dans l’école Simone Veil, située dans le quartier de la Reynerie, dont les locaux ont permis l’hébergement d’un enfant et sa famille durant plusieurs nuits. Estimant sans doute que la solidarité constitue un délit, alors même que le Conseil Constitutionnel a consacré en 2018 le principe de fraternité et que la Cour de cassation a cassé le délit de solidarité, le Rectorat, peut-être sous l’influence du Maire de Toulouse, a convoqué la Directrice de cet établissement vendredi 12 janvier dernier.
La mairie de Toulouse est allée encore plus loin dans l’abject.
Nous avons ainsi appris que le vendredi 15 décembre, à la fin du service de la restauration scolaire, l’ensemble des agents techniques de l’école élémentaire ont été « escortés » par des responsables de la mairie de Toulouse sans avoir le droit de se parler, de prendre leur sac ou leur téléphone à travers l’école et dans la rue pour être « interrogés » par 2 ou 3 de leurs responsables. Ils n’ont pas eu la possibilité d’être accompagnés ni de savoir ce qui leur était réellement reproché.
Ces agents ont été très choqués par ces pratiques autoritaires de contrôle, qui avaient manifestement pour objet de les intimider. Cette pression exercée par la hiérarchie sur des fonctionnaires est inacceptable, quel que soit le contexte dans lequel elle interviendrait, mais c’est encore plus grave dans ces circonstances, parce que cela revient à condamner la notion même de fraternité et de solidarité.
Nous condamnons fermement ces des méthodes autoritaires et de maltraitance managériale qui découlent directement de la posture brutale du maire et de son adjoint en charge des ressources humaines, pratiques qui de surcroit semblent ne correspondre à aucun cadre légal et réglementaire.
Cela signifie que non contente de stigmatiser les familles et les enfants qui sont d’abord des personnes vulnérables que les pouvoirs publics ont le devoir de protéger, la majorité municipale s’acharne également à blâmer ce qui est pourtant un facteur indispensable du vivre-ensemble, l’empathie et la solidarité. Les communes sont tenues indirectement à une obligation de moyens et elles doivent donc adopter les mesures nécessaires pour éviter un drame.
Au lieu d’agir en responsabilité, le maire de Toulouse poursuit sa dérive idéologique qui vient impacter jusqu’à ses agents. Il se décharge de ses responsabilités en incriminant des agents qui, dans l’éventualité de leur participation, n’auraient fait qu’exercer pleinement leur citoyenneté et exprimer leur solidarité, valeur constitutive de l’histoire de notre ville, vis-à-vis des personnes vulnérables.
Nous apportons notre soutien à ces agents victimes de cette dérive, ainsi qu’à la Directrice de l’école,et exhortons le Maire à retrouver un minimum de décence et la conviviencia, valeur occitane du vivre ensemble.
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Les élus et élues du groupe AMC à la ville de Toulouse : A. Deheurles, J. ElArch, C. Honvault, M. LeTexier, O. Maurin, , A. Roby
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