Toulouse + fraîche : 10 ans de retard pour Toulouse
Avec la présentation du plan Toulouse + fraîche pour adapter la ville à la chaleur pendant la période estivale, Jean-Luc Moudenc semble enfin se mettre à jour du dérèglement climatique. Nous ne pouvons que saluer l’avancée, tout en regrettant le temps et l’argent perdu par le manque d’anticipation et les investissements de ces dernières années dans des gadgets comme l’arbre à algues des Ramblas, les canopées de St Cyprien ou encore les pavés rafraîchissants de Montaudran. Malgré 30 ans d’alertes scientifiques, il aura encore fallu plusieurs étés caniculaires consécutifs à Toulouse pour que Jean-Luc Moudenc prenne conscience du réchauffement climatique et se décide à agir.
- Nous payons le manque d’anticipation et de prise au sérieux de la question climatique par des problèmes structurels majeurs
L’été dernier, face à la canicule, de nombreuses villes ont instauré la gratuité des piscines ; nous avions interpelé la Mairie pour qu’elle fasse de même. La gratuité n’est toujours pas prévue, mais cet été les piscines toulousaines seront à 1€. Nous en profitons pour alerter de nouveau sur le manque d’investissement dans le plan piscines, conduisant à des situation dégradées (comme à Nakache) et sur un manque global de piscines à Toulouse, notamment de bassins ludiques. Les cours oasis et les brasseurs d’air sont une bonne chose, mais ils arrivent tard. Les brasseurs d’air en particulier auraient dû être organisés et mis en place dès les premières canicules. De nombreux petits toulousains se sont retrouvés en cours à 8h par 30° et il aura fallu attendre plusieurs années pour que la solution soit enfin déployée à grande échelle.
- La mise en place de mesures d’adaptation à la chaleur ne remet pas en cause le vieux logiciel politique qui créé les problèmes de demain
La question des îlots de chaleur, de la végétalisation et de la place de la voirie dans la ville est cruciale dans l’adaptation de notre environnement à la chaleur. Or un urbanisme intensif de la périphérie de Toulouse est en train se faire, sans écouter les alertes des habitants et habitantes sur la nécessité de conserver des îlots de fraicheurs : c’est ce que l’on constate dans les quartiers des Pradettes par exemple. De la même manière les projets routiers inutiles et consommateurs d’espaces verts ne sont pas remis en cause à l’instar de la Jonction Est. Et les coupes de vieux arbres dans le cadre de projets de réaménagement et pour le chantier de la 3ème ligne sont massifs. Nous aimerions également souligner à M. Moudenc que la gestion de l’arbre en ville ne doit pas être purement comptable : le but recherché est l’ombre apportée. Pour cette raison, certaines villes comme Strasbourg suivent l’indice de canopée, c’est-à-dire la couverture ombragée arborée, et à Strasbourg elle est de 26% avec un objectif à 30%. De combien est-elle à Toulouse ? De la même manière, à Lyon, le plan végétalisation de la ville est le 2ème poste budgétaire avec 141M€, quand à Toulouse le plan environnement est de 17M€. Et le budget accordé au plan 100 000 arbres est de 7M€ quand il est de 16M€ à Marseille ou 35M€ à Paris. Pas de quoi pavoiser donc.
- Des mesures ponctuelles pendant l’été ne peuvent suffire, nos propositions
– L’extension des horaires d’ouverture des parcs jusqu’en octobre
– La gratuité des piscines en période de canicule
– Étude de la baignabilité de la Garonne tout le long du territoire métropolitain
– Plan de rénovation du bâti des écoles
– Journées sans voiture