Monsieur le Maire, chers collègues,
Cette délibération détaille les postes qui ont été supprimés, suite à la mise en place des 1607h, et sans doute aussi de Proxima.
Cela représente un total de 66 postes, dont 40 d’ATSEM.
Je saisis l’occasion de cette délibération pour faire un point sur les conséquences d’une nouvelle réforme annoncée du temps de travail des ATSEM, qui doit faire l’objet, si nous informations sont exactes, d’un vote en CST.
Cette réforme vise à revenir sur l’accord qui avait été trouvé au moment des négociations sur la mise en place des 1607h.
Il s’agit de faire passer le temps de travail des ATSEM à 8h45 par jour pendant 4 jours.
Pour bien mesurer ce que cela signifie, il faut bien se figurer ce qu’est le travail d’une ATSEM. Il s’agit d’être présent dans les classes de maternelles, auprès d’enfants de 2 à 6 ans, pour apporter une assistance technique et éducative à l’enseignant. Cette assistance concerne aussi bien l’accueil, que l’animation ou l’hygiène, ainsi que de la préparation et la mise en état de propreté des locaux et du matériel utilisés directement par les enfants. Par ses missions, l’ATSEM aide l’enfant dans l’acquisition de son autonomie, participe à garantir la sécurité des enfants, seconde l’enseignant dans la préparation et l’animation d’activités pédagogiques. Cette description un peu fastidieuse permet de rappeler le caractère essentiel du travail de ces ATSEM, mais aussi leur pénibilité manifeste.
A Toulouse, la moyenne d’âge des ATSEM est de 56 ans.
Elles sont, dans le tableau des effectifs aux alentours de 700, sachant que toutes ne sont pas en poste, pour diverses raisons. La charge de travail est donc en réalité répartie sur un nombre de professionnelles inférieur à ce chiffre. Concrètement, il n’est pas rare qu’une même ATSEM intervienne, au cours d’une même journée ou d’une même semaine, dans plusieurs classes, qu’elle doive donc enchainer plusieurs ateliers pédagogiques. Le travail en mode dégradé est devenu une réalité pérenne dans les écoles toulousaines.
Autre élément dont il nous semble important de tenir compte : dans les écoles maternelles, l’accueil d’enfants de moins de 3 ans est de plus en plus une réalité, en partie en raison du manque de places en crèches. Cela a des conséquences sur la nature du travail à effectuer, puisque ces enfants n’ont souvent pas encore acquis la propreté.
En outre, Toulouse accueillant chaque année des populations supplémentaires, les besoins en termes de services publics, et notamment d’écoles maternelles, augmentent. Plusieurs projets de construction d’école sont en cours de réalisation. La Mairie devra attribuer des postes d’ATSEM dans ces établissements : comment va-t-elle s’y prendre ? Réduire le nombre d’ATSEM dans les autres écoles ? Demander à encore plus d’ATSEM de travailler sur des sites multiples ? Cela n’est pas sérieux.
Si l’on ajoute que nous soupçonnons que cette réforme du temps de travail est mise en place pour :
- D’une part, compenser les difficultés de recrutement et de fidélisation des animateurs
- Et d’autre part, pour pouvoir présenter à la CAF des taux d’encadrement correspondant à ce que celle-ci exige pour attribuer des aides financières
Cette démarche nous semble quelque peu cynique, et en tout cas, clairement inadaptée.
Par conséquent, étant donné ces éléments, nous déplorons la suppression de ces 40 postes d’ATSEM, qui auraient pu être remobilisés pour améliorer notre adaptabilité aux évolutions futures et ainsi le service rendu aux petits toulousains qui fréquentent nos écoles maternelles.
Vous clamez, Monsieur le Maire, que l’éducation et la petite enfance sont votre priorité. Cette réforme du temps de travail des ATSEM et la suppression de ces 40 postes démontrent qu’il y a un décalage insupportable entre vos paroles et vos actes.