Conseil Municipal de Toulouse du 10 mars 2023
Bonjour les gens !
Vendredi 10 mars avait donc lieu le conseil municipal du renouveau : adieu François (ou plutôt au revoir), bonjour François ! On a échangé Piquemal contre Briançon. Du coup on a procédé à un jeu de chaises musicales : Aymeric a pris la place de François à côté d’Agathe, et François Briançon a pris la place d’Aymeric à côté de son copain Vincent Gibert : le PS est en force !
On était convoqués à 9h30, on a commencé à 9h45 ; bon-papa Moudenc a pris la parole avec un hommage à un ancien conseiller municipal décédé en janvier, puis à Just Fontaine, et puis il a parlé de tout un tas de trucs, mais on n’a pas tout écouté, et on est passés aux liminaires. Antoine a fait son liminaire, et puis on est passés à nous : fidèles au principe de la parité nous avons porté notre liminaire à deux voix, c’était d’abord Aymeric, puis Agathe qui enchaînait.
Ils étaient partis sur une durée de 7 minutes, donc ils avaient tout bien calibré pour faire 3 minutes et quelques chacun, et puis en fait on a découvert en début de séance qu’on avait droit à 9 minutes. Bon, soit ; ça leur a permis de terminer avec 2 minutes d’avance, un truc de dingue, la majorité ne s’en est toujours pas remise.
Le liminaire d’Aymeric et Agathe avaient en commun d’être dans le registre de l’ironie ; Aymeric a d’abord parlé des vœux de début d’année de bon-papa, en lui disant qu’au début il avait eu peur : dans ses vœux, bon-papa parlait des gens qui étaient sans cesse dans la posture, dans l’agitation sur les réseaux sociaux ; au début il a cru que c’était de nous qu’il parlait, mais vu que nous, nous sommes constructifs, ça l’a rassuré, il ne parlait pas de nous. Il a ensuite évoqué le collectif des associations des Pradettes qui a été dégagé brutalement de toute relation avec la mairie il y a 2 semaines, sous des prétextes assez légers / risibles / fallacieux ;
il a enfin terminé en soulignant que le calendrier des conseils municipaux n’était pas conforme à la loi : en effet, on a 4 conseils prévus cette année, ce qui se fait depuis des années sous bon-papa Moudenc. Mais la loi ne dit pas “4 conseils par an” : elle dit “un conseil par trimestre”. Or là, les conseils prévus, c’est le 10 mars (1er trimestre), le 30 juin (2ème trimestre), puis un en octobre et un en décembre (4ème trimestre). Donc le 3ème trimestre, que dalle. Et ça, c’est pas bon.
Pire que ça : y’a même un précédent avec un préfet qui a fait dissoudre un conseil municipal parce qu’il ne s’était pas réuni depuis 3 mois : la question avait été soumise au Sénat, qui a confirmé qu’il ne pouvait pas s’écouler plus de 90 jours entre 2 conseils. Donc même le conseil du 30 juin, il n’est pas valable, car trop éloigné du conseil du 10 mars. Et vu qu’il y a aussi une contrainte temporelle de 30 jours entre le vote du projet de budget et le vote du budget, ça va être dur de couper à un 5ème conseil dans l’année. En fait, vu que bon-papa Moudenc cherche à avoir le minimum du minimum de conseils, il joue avec les limites. Mais là, ça ne passe pas. Et encore, franchement, s’il y a un cinquième conseil, on ne sera qu’à la moitié de ce qu’on avait proposé, nous, à Archipel : afin de favoriser le débat démocratique, le programme Archipel Citoyen proposait de doubler le nombre de conseils.
Et puis, comme l’a fait remarquer Aymeric à bon-papa, qui était tout sourire en l’écoutant (sensible à son humour ? ), ça permettra d’avoir des conseils moins longs, et de lui offrir la joie inestimable de nous voir plus souvent.
Et puis Agathe a enchaîné dans le même style : en félicitant bon-papa Moudenc et en faisant ses louanges, tant il est beau, grand, fort et intelligent. C’était des “Nous avons admiré sur cette question votre courage “, “Nous avons été subjugués par votre prévoyance”, “nous avons été autant bluffés par votre clairvoyance en amont de cette affaire que par votre lucidité en aval”.
Bon, il se pourrait qu’ils n’aient pas été totalement dupes et qu’ils aient compris qu’il s’agissait de persiflage. Parce que bon, quand même, hein. Mais donc elle l’a gentiment taquiné sur Latécoère, avec un manque d’anticipation et un chèque en blanc fait aux grosses boîtes qui ensuite se cassent en laissant l’ardoise.
Petite citation pour en finir avec les liminaires : “Si vous construisez des bretelles d’autoroute, c’est pour faire des pistes cyclables. Et si vous construisez une tour géante en acier, c’est pour mettre des arbres dessus. Comment avons-nous pu croire le contraire ?”
Là-dessus, Pierrot Carglass a répondu : il a répondu à François Briançon (qui avait parlé pendant plusieurs minutes alors qu’en théorie, il n’avait droit qu’à une seule, mais bon-papa l’avait tellement chaleureusement accueilli qu’il ne pouvait pas le réprimander dès le début), il a répondu à Antoine, mais il n’a quasiment rien dit sur notre liminaire.
Ensuite, comme traditionnellement : validation du procès-verbal du dernier conseil, compte-rendu des décisions du Maire, et puis on passe au premier chapitre, qui passe très vite, rien à dire de particulier dessus.
Place Maurice Audin, budget, Pradettes, oraisons funèbres
Ensuite on a eu le chapitre sur la dénomination des rues. Habituellement c’est très consensuel, comme délibération. Hé ben là, non ; on a eu une intervention de Jamal pour demander pourquoi il n’y aurait pas de place Maurice Audin ; d’autres personnes de la minorité ont renchéri, et ça a donné lieu à un débat plutôt long, avec des arguments échangés qui n’ont pas convaincu forcément de part et d’autre. Bon-papa Moudenc a conclu en disant qu’il y a quelques années, il avait accepté de le mettre sur la liste d’attente, mais que là, il garantissait qu’il ne se passerait rien jusqu’à la fin du mandat à cause de l’inauguration “sauvage” qui a eu lieu.
On a eu ensuite le chapitre Sachounet. Avec les sousous à la clef ; ça a commencé par le vote sur le taux d’imposition, avec une intervention de Caroline pour dire que oui, effectivement, on n’augmentait pas, mais que Toulouse avait augmenté au taquet (+15%) au début du mandat précédent, et que si on s’amuse à faire le calcul, pas sûr que les habitantes et habitants de Toulouse soient gagnants. Et qu’en plus, vu que l’Assemblée Nationale a entériné une revalorisation forfaitaire de 7,1 % des valeurs locatives cadastrales, calculée à partir de l’indice des prix à la consommation les toulousainEs, malgré ce vote aujourd’hui, verront leur taxe foncière augmenter de 7,1% cette année.
Puis Agathe est intervenue sur la 3.4 : Quartier Ginestous – Vente d’un terrain situé rue Marie Laurencin ; dans la continuité du liminaire, c’était tout en ironie pour dénoncer l’artificialisation à outrance ; extrait : “Plus de 21 000 mètres carrés, 21 000 mètres carrés de terres qui vont être utilisées pour, et attention nous touchons le comble du cynisme, des entrepôts et des bureaux, destinés à faire du transport routier et de l’import/export. C’est vrai que, pour vous, le transport routier et l’export représentent l’avenir, tant vous êtes dopés à la route et à l’économie mondialisée. La relocalisation de l’industrie, et de l’activité, l’alternative à la voiture et au transport routier, pour limiter la pollution et les émissions de gaz à effet de serre doit relever j’imagine pour vous de l’idéologie ou du dogmatisme écologique, vu que vous validez un tel projet en vous revendiquant écolo. Mais j’exagère ! Vous êtes un écolo convaincu et pragmatique, puisque vous avez pensé à préserver deux petites bandelettes de 7 mètres et de 4 mètres pour permettre aux piétons et aux cycles de passer. Vraiment merci monsieur Moudenc pour ces cyclistes et ces piétons qui vont pouvoir se balader en admirant le paysage, profiter du bon air pour une balade en bord de Garonne, ils vont être ravis !”
Et puis ensuite on a reparlé des Pradettes. Délibération 3.5 : Quartier Pradettes – Vente par soumission cachetée de quatre lots situés 24 chemin de Bordeblanche.
Et ça, c’est la délibération qui acte la fin du dernier îlot de fraîcheur de l’OAP Bordeblanche (Orientation d’aménagement et de programmation). Les gens des Pradettes se sont mobilisés depuis 3 ans pour exprimer leur désaccord, pour proposer un projet alternatif de ferme agro urbaine, mais non : il y aura du béton.
Aymeric a rappelé notre position sur le sujet, les espoirs qui étaient nés, la déception qui va en découler. Isabelle Hardy a enchaîné en redisant son incrédulité sur ce sujet. Mais bon, la seule et unique raison qui a toujours été opposée à ce projet, c’est le fric. Encore et toujours. Adieu donc le poumon vert, le terrain de découverte de la nature aux enfants des 4 écoles du quartier, aux possibles circuits courts : il y aura des immeubles construits par des promoteurs.
Sur la délibération 3.8, Agathe a rappelé son attachement à l’hôtel de Lestang, qui lui aussi est bradé pour renflouer les caisses de la ville. Et elle s’est lancée dans un éloge funèbre de tous les bâtiments de Toulouse qui ont été sacrifiés par la majorité : allez lire son fil dédié à ça sur Twitter, c’est parlant (et en plus il y a des images d’illustration, pour se rendre compte de tout ce qui a été bradé)
Précarité menstruelle, démolition d'immeubles, et à MANGER !
On a enchaîné avec le chapitre 4 de Nicole Yardeni (Conservatoire à Rayonnement Régional), puis le chapitre 5 de Francis Grass, puis le chapitre 6 de Patricia Bez, adjointe à la santé : là Aymeric (encore lui : il a explosé son record d’interventions lors d’un conseil) a pris la parole pour rappeler qu’il y a 2 ans, nous avions porté un vœu sur la lutte contre la précarité menstruelle (qui augmente encore : plus de 4 millions de femmes sont concernées en France), et que nous ne voyions toujours rien venir, comme Anne ma sœur Anne, qui ne voit que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie (c’est normal, elle n’est pas aux Pradettes, elle voit encore de l’herbe, elle). Il a enchaîné sur le fait que depuis le début de mandat, nous étions dans une attitude positive, constructive, et que ça ne donnait pas grand-chose ; faut-il que nous changions de méthode ? A-t-il envie d’avoir des gens qui sont vindicatifs, agressifs, pour pouvoir se faire entendre ?
Là-dessus Nina Ochoa a pris la parole pour dire que non, des choses étaient faites, en collaboration avec les associations ; c’est dommage, réellement : si la majorité fait des choses bien et ne communique pas dessus, c’est quand même pas à nous de faire leur comm, non ?
Chapitre 7 d’Annette Laigneau : 1 heure de débat était prévue sur la 7.1 (le PADD), donc bon-papa propose qu’on torche toutes les autres délibérations (il y en a 7), puis qu’on aille manger, et qu’on parle du PADD après le repas. Tout le monde a faim, donc tout le monde se dit qu’on ne va pas intervenir ; y’a quand même Jamal qui parle de la démolition des immeubles à la Reynerie, malgré l’opposition des habitants et malgré des propositions argumentées de réhabilitation des immeubles Candilis à conserver compte tenu de la qualité architecturale et d’habitat, sur la 7.4, et puis ensuite on enchaîne parce qu’il fait faim.
Dont acte : à la bouffe, à 12h45 !
Bouffe très bonne (ça fait longtemps qu’on ne vous en a pas parlé) : aligot – saucisse, poisson – chou braisé, plein de bons trucs en entrée, un flan à tombe par terre en dessert, et des fruits de saison : ananas, litchis, framboises… ah non, juste des fruits en fait.
C’était super bon, et c’est fait par les gens de la cuisine centrale. La même cuisine centrale qui prépare les repas pour les enfants et les personnes âgées, mais pas avec les mêmes ingrédients et pas dans les mêmes quantités : c’est quand même plus agréable d’être élu que d’être vieux, même si certains cumulent les deux. Donc les agents font du super taf, dès qu’on leur en donne les moyens. Y’a donc plus de moyens pour les éluEs que les enfants et les vieux ?
Bon : à l’heure du repas, on avait déjà bien avancé, donc on se dit que ça risque de se finir assez tôt aujourd’hui, cool alors.
PADD et dossier fleuve
Reprise à 14h, et on part pour une heure prévue de débat sur le PADD : c’est Annette Laigneau qui fait la présentation, sous les quolibets taquins de ses collègues de la majorité : le dossier est très technique, donc la présentation cafouille un peu parfois, l’ambiance est détendue, ça chambre pas mal, y compris dans l’opposition. Mais elle finit par se sortir de sa présentation, chahutée par JJB, le Bolzanou du bien manger et du bien boire (le vin était très bon aussi, on l’a dit ?), et c’est parti pour les échanges avec l’opposition.
C’est sa grande copine Odile qui s’y colle, et qui remet en question la vision de la ville de Toulouse portée par la majorité. Disant entre autres que ce qu’ils cherchent à faire, eux, c’est une ville pour attirer de nouveaux cadres au lieu d’une ville pour ses habitantEs. Que l’attractivité de la métropole n’est pas un fait naturel mais bien une politique construite qui va causer plus de béton, plus d’îlots de chaleurs, plus d’embouteillages, plus de gentrification alors qu’on ne sait même pas si on aura encore suffisamment d’eau potable pour tous ces nouveaux arrivants. Elle propose de bâtir des coopérations à l’échelle de l’aire urbaine pour “partager” les emplois et les logements et ne pas tout centraliser à Toulouse. Il faut changer de paradigme, nous sommes d’accord, mais eux, ils changent en continuant de faire la même chose ; le changement, c’est pas maintenant.
Annette Laigneau répond, Odile la traite de menteuse (parce qu’Annette Laigneau refuse de communiquer tous les éléments sur lesquels la métropole a construit ses hypothèses de besoins de logement et d’emploi) et compte tenu du manque de sincérité passé, elle pointe un nouveau risque juridique faute d’informations suffisantes pour les élus d’opposition pour voter en conscience ; finalement c’est bon-papa Moudenc qui va sonner la fin des débats, en tentant de faire une synthèse, en expliquant que Odile avait une vision différente, ce qui était parfaitement entendable et respectable (là ça partait plutôt bien), que les autres de l’opposition était dans la même vision que celle de la majorité, et que en fait la vision d’Odile était dangereuse (là c’est beaucoup moins bien).
Bon ben avec tout ça, il est plus de 16 heures : l’heure de débat prévue a duré 2 heures, au final, avec des interventions de plein de monde, dont Romain Cujives, qu’Annette Laigneau a appelé 2 fois par le prénom de son père, vu qu’elle le connaît bien et qu’elle a connu Romain tout petit, ce qui ne l’empêche pas de le vouvoyer en conseil parce que en conseil, tout le monde se vouvoie. Enfin, presque tous, y’a des rebelles comme Aymeric et Odile qui n’aiment pas les faux-semblants et qui tutoient en public les gens qu’ils tutoient en privé. Chapitre 7 secteur basso cambo et reynerie , là aussi cession du terrain municipal aux promoteurs, destruction du logement HLM pour du logement libre, Jamal rappelle que la ville n’est pas un bien financier mais un bien commun.
Avec tout ça on enchaîne sur le chapitre 8, celui de Marion Lalane de Laubadère, qui passe d’un coup (le chapitre, pas Marion), puis les chapitres 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15 ; ah, le chapitre 15 : une délibération seulement : Avis sur le dossier d’enquête publique préalable et l’étude d’impact sur le rejet en Garonne à Toulouse de la station d’épuration de la SPL SAGe qui traite les effluents de Cugnaux et de Villeneuve-Tolosane ; alors ça il faut qu’on vous raconte.
Nous avons, comme pour chaque conseil, reçu le dossier complet du conseil le vendredi soir précédent, histoire d’avoir 6 jours pour tout digérer et préparer nos interventions ; bah pour cette délib, on n’avait rien. Donc on était vachement circonspect. On en a parlé entre nous, le lundi soir, lors de notre réunion de préparation du conseil, et puis on s’est dit qu’il fallait quand même creuser un peu, voir ce qu’on pouvait trouver. Bah on a reçu tout le dossier le mardi, soit 3 jours avant le conseil. Dans ce dossier, y’a quoi ? 7 pdfs, représentant 1194 pages.
1194 pages à lire en 3 jours pour préparer le conseil sur UNE délibération. Pour un projet de 28 millions d’euros. Alors ok, c’est pour de l’eau, mais pas la peine de faire un rapport fleuve, hein (ce jeu de mot vous est proposé par Aymeric, notre expert en jeux de mots laids de cycliste).
Odile a pris la parole pour dire que bah du coup, on ne participerait pas au vote. Faut pas trop déconner non plus, quoi ; 28 millions d’euros à jouer à pile ou face. 1194 pages. A un moment donné faut arrêter le foutage de gueule. On dit ça gentiment, hein. D’autant que ça a été la même chose pour le plan d’urbanisme et que là, il y a carrément eu refus de communiquer le dossier complet. Si on ne les savait pas si honnêtes, on pourrait se demander ce qu’ils ont à cacher.
Aux arbres, citoyens ! Et un peu de Riton désagréable.
Puis chapitre 16, et là on arrive au 17 : le 17, c’est porté par Maxime Boyer, et c’est 2 délibérations qui portent sur l’abattage des arbres pour la 3ème ligne de métro.
C’est encore Aymeric qui s’y colle, on ne l’arrête plus : il fait un préambule à l’intervention de Michèle Bleuse, où il arrive à placer les termes préférés de JJB et d’autres sur Twitter, avec “ecoloBobogGauchisteIslamoWokiste”, un peu dans tous les sens.
“J’ai entendu ce matin que pour un arbre arraché, vous en replantiez 3 : sur le papier recyclé, c’est bien. Après, si on creuse à la racine (vous l’avez ? Arbre, racine ?), on se rend compte qu’un arbre adulte abattu ne sera pas facilement remplacé par 3 jeunes pousses. J’ai ironisé ce matin sur un réseau social en disant que pour l’ombre d’un arbre centenaire abattu, on aura l’ombre de 3 arbres centenaires, il suffira juste d’attendre 100 ans, ça nous apprendra la patience ; mais plus sérieusement, même si l’intention est bonne et louable de remplacer et multiplier, le mieux serait déjà de ne pas abattre. Je me doute que vous ne le faites pas de gaieté de cœur : j’ai beau être islamobobogauchiste woke, je ne vous prête pas des desseins de tueurs d’arbres. Mais pour ces nouveaux arbres plantés, quels sont les taux de survie des arbres ? Et dans les belles illustrations que l’on voit passer dans la presse ou sur les réseaux sociaux, comme pour l’avenue de Lyon, présentée hier, on voit de superbes grands arbres : dans combien d’année seront-ils à cette taille-là ? Les illustrations sont belles, la réalité sera différente les premières années.
J’ai posé naïvement la question lors d’un jury de 3ème ligne, je refais la remarque ici, même si je connais la réponse : nous sommes capables de déplacer un monument aux morts, c’est dommage que nous ne soyons pas capables de déplacer des arbres.” D’autant que c’est techniquement possible, même si ça coûte beaucoup de ronds.
Et puis chapitres 18, 19, 20, 21, 22 et encore Aymeric, sur Riton de Lagoutine : il évoque un mail qu’ont reçu toutes les personnes du conseil municipal quelques semaines auparavant, où Riton demandait à chaque élu de faire passer les cv de gens intéressés pour les boulots d’été. Aymeric voulait savoir si ça s’apparentait à du piston ou pas, et demandait donc quels étaient les canaux de diffusion mis en place par les différentEs éluEs et quels étaient les critères de sélection.
Alors là, Riton, il s’est fâché tout rouge (comme d’habitude, en fait. On peut lui poser la question qu’on veut, il sera toujours désagréable dans sa réponse). Il a commencé par dire que “oui mais non, vous profitez d’une délibération sur les contractuels pour poser une question qui n’a rien à voir’” (Bah oui, mais en même temps y’avait pas de délibération pile sur ce sujet, et la question méritait d’être posée). Et ensuite il a répété à plusieurs reprises le terme de “question nauséabonde”.
Alors mettons les choses au clair : la question a peut-être été perçue comme “nauséabonde”, mais elle était légitime. Le sieur Riton prétend que tout se fait bien comme il faut, et nous on est prêts à le croire, mais des magouilles de ce genre, ça a toujours existé et ça existera malheureusement toujours, c’est TOTALEMENT le rôle de l’opposition de veiller à ce que ça soit le plus transparent possible. Donc cher Riton, si tu ne veux pas que l’opposition te pose des questions, ne sois pas élu, hein, y’a rien de plus simple. Sinon bah forcément tu t’engages à ce qu’on pose des questions histoire d’être sûr qu’il n’y a pas de vices cachés. Bon, faudra relire le compte-rendu de tout ce qu’il a dit, mais à part dire que c’est nauséabond, on n’est pas sûr qu’il ait répondu vraiment clairement.
Chose amusante, c’est bon-papa qui a pris la défense d’Aymeric face à la furie de Riton, rappelant qu’il posait des questions avec humour.
Et pour info, une élue de la majorité est venue voir Aymeric après le conseil pour lui expliquer comment elle procédait elle, et c’est fait de façon parfaitement louable de son côté. Et c’est exactement ce qu’on a envie d’entendre. Parce que dans la majorité, il y a bien évidemment des gens qui exercent leur mandat du mieux possible, en y mettant toutes leurs convictions, et nous n’avons aucun doute là-dessus. Par contre sur le fait que tout le monde procède de la même façon, nous avons un doute légitime. Et c’est là toute l’importance de la transparence et des procédures égalitaires pour les éluEs : à la fois éviter les dérives mais aussi ne pas laisser croire à la magouille et donc augmenter la défiance avec les habitantEs. Ce sont ces principes que nous défendons depuis le début de notre mandat
Subventions aux associations, en vœux-tu en voilà
Les chapitres suivants défilent jusqu’au chapitre 29, de Gaëtan Cognard : intervention à 2 voix de Jamal et Caroline sur les subventions aux associations, et des baisses pour plusieurs asso, dont évidemment celles des Pradettes qui subissent le courroux de la majorité, mais pas que, y’a aussi d’autres associations pourtant moins critiques sur la majorité qui ont des baisses conséquentes.
A ce moment-là, on avait déjà perdu nos illusions sur un conseil qui se terminerait tôt.
Dernière intervention de notre groupe au chapitre 31 : Soutien aux actions en matière d’accès aux droits pour toutes et tous, de prévention et de lutte contre toutes les formes de discriminations et de promotion des droits humains, porté par Fella Allal : Odile prend la parole, en la tutoyant vu qu’elles se tutoient en privé, en regrettant que le validisme ne soit pas inclus dans les discriminations contre lesquelles on lutte. Fella répond à Odile, en la tutoyant aussi (et ça fait du bien) qu’elle est ouverte à une sensibilisation ou formation sur le validisme.
Les derniers chapitres défilent, et on arrive aux vœux.
Et là, les vœux, y’en a : 7 au total : 6 de l’opposition, un de la majorité.
Alors on va faire le bilan rapide :
- Vœu sur les effectifs et moyens matériels du Tribunal judiciaire de Toulouse, rapporté par Antoine Maurice. La majorité a proposé des amendements, qui ont été acceptés, et le vœu a été voté.
- Vœu contre les discriminations LGBTQIA+ à Toulouse, rapporté par Hélène Cabanes. Alors là, très fort : ils ont réussi quand même à sortir que l’interdiction du spectacle de lecture pour enfants par des drag queens (pardon, ça n’a pas été interdit : ils ont juste réservé le spectacle à des personnes adultes. Pour une lecture pour enfants, c’est cool) était pour protéger tout le monde. Vœu retiré.
- Vœu pour le soutien des salariés de Latécoère, rapporté par Caroline Honvault : la majorité était pour que ce vœu passe, mais trop amendé à notre goût, donc vœu retiré : avec tous les amendements, c’était devenu un tract à la gloire de la responsabilité de la direction de Latécoère.
- Vœu pour des méthodes éthiques de gestion des populations de pigeons, rapporté par Aymeric Deheurles : plein d’amendements pour dire que tout ce qui est fait actuellement est très bien (y’a des choses bien, c’est totalement vrai, mais il reste du gazage de pigeons, même si l’alternative proposée par le ministère de la chasse et de la pêche ne vaut pas mieux), donc vœu retiré.
- Vœu contre la fermeture de classes à Toulouse et pour des moyens à la hauteur des besoins éducatifs de la ville, rapporté par Agathe Roby : retiré car la mairie voulait y intégrer le fait qu’elle fait plein de choses pour les écoles et leur bâti alors que c’est faux.
- Vœu pour des mobilités décarbonées respectueuses des piétons et PMR, rapporté par Odile Maurin : voté avec des amendements de la majorité qui propose une expérimentation pour autoriser le stationnement des scooters Yego sur les places de stationnement payantes. Nous avons bien évidemment rappelé que la loi interdit le stationnement sur trottoir et avons appelé la majorité a cessé d’être trop laxiste sur ce point. A suivre mais nous sommes contentEs d’avoir fait progresser le sujet, bien aidés par le travail des associations qui avaient identifié le sujet (rendons à César …). Ça a aussi été l’occasion pour Odile de se caler un rendez-vous avec Mimilion Esnault pour lui faire faire un tour des rues de Toulouse dans son fauteuil : il va faire des jaloux !
- Vœu du Groupe Aimer Toulouse sur les risques d’un portail unique de la commande publique sur la publication des annonces légales dans la Presse Quotidienne Régionale, rapporté par Pierre Trautmann : nous avons proposé des amendements afin d’assurer une égalité de traitement entre les titres de presse, qui ont été validés par la majorité, le vœu est donc voté.
C’est fini ? Presque. Quand y’en a plus, y’en a encore. Il reste une question orale posée par Jamal sur les locations de type AirBnB et sur le contrôle des déclarations faites par les loueurs et le suivi de leur enregistrement sur Toulouse, obligation légale pas surveillée réellement : tout le monde en a marre, les gens sont dissipés, peu de gens écoutent. Au final on a la réponse : il n’y a pas de contrôle de la mairie sur la déclaration des propriétaires ou des plate-formes. Aie… ça il va falloir qu’on creuse.
Et voilà. Rendez-vous donc… pour le moment le 30 juin, mais on verra si la majorité a tenu compte de l’alerte qu’on a donnée sur la légalité du calendrier des conseils. Suspense…