« Bonjour les gens !
Dernier rendez-vous de l’année, pour ce conseil métropolitain du 12 décembre. Après ça vous serez envahis par la magie de Noël, les dîners super cool où il faut se taper la belle-famille et entendre son beauf expliquer pourquoi Bayrou c’est le meilleur choix possible pour rassembler la gauche et la droite républicaines et écarter les extrêmes parce que bon, LFI quand même, c’est des méchants et ils parlent fort et ils se comportent pas bien, alors que la droite elle se comporte pas bien, mais elle est en costard donc ça passe crème. C’est marrant comme le fait de dire les choses telles qu’elles sont choque plus les gens que celles et ceux qui ne se font pas remarquer mais qui font passer des lois abjectes. Voilà, ça c’est le guide de démarrage pour un repas de Noël réussi, à vous de jouer maintenant !
Donc ce jeudi 12 décembre a eu lieu le conseil métropolitain : comme d’hab, on vous a mis toutes nos interventions écrites sur le site (https://groupe-amc.org ), et avec un lien qui n’affiche que celles de ce conseil (https://groupe-amc.org/?tag=20241212 ), comme ça aucune excuse pour ne pas lire les articles.
Pour ce conseil métropolitain, on était moins nombreux que d’habitude, chez AMC : Il nous manquait Maxime et Brigitte.
Convocation à 9h, sonnerie insupportable à 9h18, pendant 2 minutes interminables et non pas inter-minables parce que quand même, un peu de respect merde, on est conseillerEs métropolitainEs, s’il y a bien quelques minables qu’on ne citera pas, ça n’englobe pas la totalité des gens.
Discours traditionnel de M.Moudenc président bien-aimé (autant que le beauf du repas de Noël, c’est pour dire), puis liminaire de Karine Traval-Michelet (alias KTM pour le reste de l’infolettre), la Maire (PS) de Colomiers, qui évoque l’évolution du statut de Maire, les incivilités, le manque de ressources financières, l’équilibre vie perso-vie publique, et le renoncement de beaucoup de femmes à leur mandat d’élue (notamment Camille Pouponneau, qui on le rappelle a démissionné brutalement de son mandat de Maire de Pibrac le soir du dernier conseil métropolitain).
Agathe fait un très beau liminaire en commençant par rendre femmage à Lison, 23 ans, assassinée par son conjoint à Toulouse le 2 décembre, et en regrettant que prézident-Moudenc n’ait pas accédé à sa requête de minute de silence pour les victimes de féminicides. Elle enchaîne avec l’ex-gouvernement Barnier et les liens de prézident-Moudenc avec lui. Pendant tout son liminaire, prézident-Moudenc a un grand sourire, il apprécie le ton et les attaques : c’est un jeu, pour lui comme pour beaucoup d’autres ; il prendra évidemment un air offensé pour répondre, mais il adore ces joutes verbales.
Thomas fait un liminaire qui commence par qualifier Sachounet de Bruno Le Maire local, c’est très drôle. Sachounet Briand n’est pas content qu’il ait mal parlé de Sarko et de Wauquiez. Bah écoute mon grand, on dit ce qu’on veut des gens qu’on estime pas super glorieux, hein ?
Bon, comme d’hab dans ses réponses, il tape sur la gauche et dit à peu près n’importe quoi. On ne va pas lister tous ses délires, ça perd de sa saveur à force, comme le chapon traditionnel de Noël au bout du 5ème repas “parce qu’il faut finir les restes”.
On commence le conseil à proprement parler, et on attaque tout de suite par la délibération 5.2 qui exige un vote à bulletin secret pour le renouvellement du bureau (sorte de sous-ensemble du conseil métropolitain qui se réunit quelques semaines avant pour voter plein de délibérations plutôt techniques) suite à la démission de Camille Pouponneau.
On passe ensuite à la 5.3, c’est un peu confus. On vote pour la nouvelle composition des commissions, et on passe au chapitre 4 du budget pour une heure de débats.
Marc intervient pour regretter que la présentation du budget soit faite par Briand pendant que les gens votent (et discutent bruyamment) et qu’une interruption de séance serait pas mal, quoi. Prézident-Moudenc dit qu’il prend acte de ses regrets (donc qu’il s’en balec complet) et donne la parole à Sacha Briand, mais demande quand même aux gens qui votent de ne pas faire trop de bruit. Problème : vu qu’ils discutent toutes et tous, ils ne l’entendent pas, donc ça ne change rien.
Sachounet se lance dans son long monologue devant un auditoire à moitié vide, le brouhaha est insupportable pour nous qui sommes parqués au fond de la salle : Prézident-Moudenc reprend le micro pour dire que bon, hé, moins fort, hein, ça baisse temporairement de volume mais ça reste bruyant. C’est pas comme si on parlait de budget et des décisions financières prises, quoi.
KTM prend la parole en regrettant le mode d’organisation choisie pour le scrutin, avec le bruit permanent, donnant ainsi raison à Marc, et soulignant que les prochaines fois, il faudrait faire autrement. Elle conclut son discours long de plusieurs minutes par « heureusement que personne n’a écouté ce budget parce qu’il n’est pas très intéressant ». Et paf, dans les dents de Briand.
Marc fait un très long discours concernant le budget : c’est con qu’il ne rédige rien, parce que vous vous régaleriez à le lire. Mais rien ne vous empêche d’aller voir la vidéo du conseil sur Youtube.
12h29 : fin des discussions sur le budget, proclamation des résultats des élections, et levée de la séance pour manger.
Bon alors le repas, c’est le repas de Noël, et franchement c’est pas de la merde, hein : charcuterie, jambon sec coupé devant nous, pain frais, huîtres, saumon cru, foie gras, carottes/chou fleur/tomates cerises avec sauce faite maison, vin, tout un choix de fromages d’excellente qualité, fruits et pâtisseries. C’est pas ce qui est servi à la cantine le midi pour les enfants ; on serait curieux de connaître le budget dédié.
Un long après-midi de conseil…
14h14 : sonnerie, et reprise du chapitre 4 (Budget, toujours)
On vote contre toutes les délibérations sur le budget (et elles sont évidemment adoptées, y compris par le PS malgré ce que KTM en a dit), Marc intervient sur la CLECT (Commission Locale d’Evaluation des Transferts de Charges), pour parler du problème de vélotoulouse : celui qui gère la CLECT, c’est Sacha Briand ; il est en contact avec l’adjoint aux finances de Toulouse (Sacha Briand) et avec le vice-président en charge des finances de la métropole (Sacha Briand) et ça gère les transferts d’argent entre Toulouse et la métropole pour les véloToulouse, qui maintenant peuvent s’implanter dans d’autres communes de la métropole, mais avec la CLECT ça complique la tâche des autres communes.
Et Marc accuse clairement Sacha Briand de malhonnêteté: y’a un gros sujet, là, parce qu’on autorise les autres communes à avoir des stations véloToulouse et on leur fait payer plein pot, mais en plus il y a de nouvelles stations dans Toulouse (117), et on les fait payer à l’ensemble de la métropole. Marc dit que ça n’a jamais été discuté avec les autres maires ni avec le conseil métropolitain, et que c’est totalement anormal.
KTM prend la parole ensuite pour dire qu’ils en ont discuté dans leur groupe suite à l’alerte de Marc (qui on le rappelle est Maire de l’Union) aux différents maires.
Elle essaie de ménager la chèvre et le chou, mais on ne précisera pas qui est la chèvre : elle dit que oui, y’a eu des choses dites en dîner des maires, oui y’a eu des réponses de Sacha Briand, mais que Marc a envoyé une note aux différentEs maires et que y’a quand même des questions qui se posent.
C’est marrant parce qu’elle conclut en disant qu’elle voudrait s’abstenir partiellement ; on se demande comment on fait pour s’abstenir partiellement : au moment où on doit lever la main pour s’abstenir, on lève partiellement la main ?
Prézident-Moudenc dit que bon, ok, y’a sujet à discuter, et qu’il va demander à Sachounet d’organiser une rencontre avec touTEs les maires et touTEs les représentantEs de groupe.
Au même moment on sent une vibration sous nos pieds et dans les tables : y’a un concert en-dessous de la salle, et on ressent vachement bien les basses.
On vote contre (la délibération, pas le concert, essayez de suivre un peu, merde !), le groupe socialiste s’abstient, même pas partiellement, et ça passe bien évidemment.
Jamal prend la parole sur la 4.30 sur les Quartiers Politique de la Ville : il souligne que malgré le paiement des charges par les locataires, il y a de nombreux dysfonctionnements, d’ascenseurs en panne, et des réparations qui prennent trop de temps.
Le conseil se poursuit, mais entre les discussions permanentes en fond de salle (nous sommes au dernier rang, parce que c’est là que nous placent les services) et les basses du concert sous nos pieds, c’est très compliqué de suivre les débats.
Aymeric intervient sur la 5.12 (extension du réseau de chaleur du Mirail) pour parler du projet de chaufferie biomasse à la Cépière, et de la pétition/lettre ouverte des comités de quartier pour demander un moratoire sur la biomasse pour explorer la géothermie, beaucoup moins polluante : il existe des réserves d’eau chaude sous la ville.
François Chollet répond et vante le chauffage à bois, mais on sait bien que le chauffage à bois et la caravane passe.
Agathe intervient sur la 5.15, concernant les constructions de nouveaux parkings, dont un à 1,5 km d’une station de la future ligne C.
Pierre Trautmann répond consciencieusement aux différentes interrogations, mais sans vraiment nous convaincre. Il nous parle des parkings du temps de sa jeunesse, mais la société et les habitudes changent, et nous devons suivre ce changement. Il répond que 1,5 km ça fait beaucoup : Agathe répond malicieusement et fort à propos que 1,5km, c’est la distance que beaucoup de personnes sur Toulouse doivent parcourir depuis qu’ils ont supprimé des lieux de votes, et qu’à l’époque on nous avait expliqué que c’était totalement faisable.
Sacha Briand revient d’une promenade, son collège lui balance la balle au bond, et il se lance dans un discours totalement creux et bidon pour dire que oui mais non mais c’est pas le même état d’esprit entre un lieu touristique et un lieu de vote, parce que c’est pas la même motivation : faut avouer que c’est assez impressionnant de voir comment il s’en sort : déstabilisé au début, il arrive à se raccrocher à une idée (bidon), puis reprend les éléments de langage et lance le bulldozer du discours creux : la rhétorique d’enfumage, en politique, c’est tout un art.
Jamal prend la parole ensuite sur le chapitre de l’eau, puis au chapitre 7 sur le rapport Politique de la ville, dénonçant une augmentation de la pauvreté sur l’ensemble des QPV.
On arrive sur la présentation du rapport égalité femmes-hommes : Julie Escudier prend la parole pour présenter, avec toujours le brouhaha permanent en fond de salle. Puis Caro s’avance au micro, et là, merci beaucoup à Vincent Terrail Noves (qui assurait l’interim du patron temporairement) qui a pris le micro pour demander fermement aux personnes du fond de la salle de cesser pour qu’on puisse entendre Caroline.
C’est symbolique, mais ça fait du bien et c’est nécessaire.
Il est 17h, nous en sommes au chapitre 7 sur 20.
Le débat sur l’égalité femmes-hommes est très intéressant à suivre. Caroline, Michèle et Karine Travail Michelet abordent les différents problèmes, et c’est très bien d’avoir ce moment de cohésion dans les discours que l’on entend. Des dates importantes sont rappelées, notamment le fait que ce n’est QUE depuis 2001 que la parité est devenue obligatoire dans les conseils municipaux, ce qui a permis à de nombreuses femmes d’accéder à la vie politique.
Puis on reprend le flot du conseil, et on passe au chapitre 9, où Caro intervient sur la 4ème délibération, pour la baisse des subventions pour les associations.
Il est 18h, on est dans le débat sur les aires de grand passage pour les gens du voyage. On sent que le sujet est sensible, on a plein de personnes qui prennent la parole qu’on n’a pas l’habitude d’entendre, notamment Véronique Barraque Onno (Maire de Mondonville), et Michel Beuillé (Maire d’Aussone). Philippe Perrin a pris la parole aussi, pour demander que ce soit le préfet qui prenne la décision de la nouvelle aire de grand passage, et là on sent que Prézident-Moudenc lui en veut d’être parti de sa majorité, il cherche à l’humilier devant tout le monde en disant qu’il ne connaît pas la loi, et que le préfet n’est là que s’il y a carence de la métropole.
Le débat dure 40 minutes, ce n’était pas prévu, mais ça met en lumière le travail à faire nécessaire sur le sujet.
Règlement (de compte) intérieur
On reprend la marche du conseil, et Jamal intervient sur la 11.4 pour la mise en place du permis de louer, pour demander à ce que ça soit étendu à d’autres communes de la métropole, et souligne le vide juridique, demander au propriétaire de fournir des documents sur l’état des logements.
19h : on est au chapitre 12 sur 20, de nombreuses personnes sont déjà parties, les rangs sont un peu clairsemés.
Aymeric fait son intervention sur les nouvelles modalités de collecte des déchets verts et des difficultés cachées pour la réservation de broyeurs.
On passe au chapitre 14 et Jamal intervient sur la 14.3 pour rappeler que la ville n’est pas qu’un produit financier mais que ce sont les habitantes et habitants qui la font.
Gaëtan Cognard répond pour maintenir leur vieux couple : y’a des binômes comme ça qui se dessinent au gré des conseils.
20h, on a passé le chapitre 17 et le 18, on arrive au chapitre 19 (le chapitre sur les RH), et c’est le feu d’artifice pour Caro qui intervient sur les 3 délibérations, pour bien achever tout le monde : voici la première intervention, le lien pour la deuxième, et enfin sa troisième.
20h30 : on a fini l’ordre du jour, et on passe aux vœux.
KTM présente le premier vœu, sur l’accueil des gens du voyage, et surtout les modalités pour leur expulsion. Aymeric est taquin, il prend la parole pour s’étonner que ce vœu soit présenté alors qu’il contrevient au règlement intérieur.
Prézident-Moudenc répond que non, pas du tout parce que la thématique est la même mais pas le sujet. Il conseille à Aymeric de s’entourer de juristes ; quel dommage qu’ils n’aient pas suivi son conseil pour la rédaction du PLUiH annulé par la justice pour non-conformité… Et après, la réponse du préz illustre quand même bien à quel point ils se considèrent comme les élites de la Nation et ne veulent pas rendre la politique accessible au commun des mortels.
Juste pour se marrer, voici exactement ce qui est écrit dans le règlement intérieur
Pour être recevable, un vœu doit remplir les conditions suivantes :
Être juridiquement recevable, c’est-à-dire :
- porter sur une question relative à l’intérét métropolitain ;
- ne pas concerner un point inscrit à l’ordre du jour du Conseil de Métropole durant lequel le vœu est examiné ;
- ne pas comporter de propos diffamatoires ou injurieux.
Pour rappel, on a eu 3 délibérations différentes qui parlaient des aires d’accueil des gens du voyage.
Second vœu, de notre groupe, sur la Jonction Est : ils ont tout dénaturé notre vœu, on le retire.
Troisième vœu sur les ZAN : ils ont proposé des amendements, ils en discutent, Annette Laigneau est inflexible, donc ils retirent le vœu.
Quatrième vœu porté par Agathe sur la valorisation des œuvres d’art sur du mobilier urbain.
Alors Agathe commence par plaindre le collab qui s’est tapé la rédaction de l’amendement où il a fallu lister toutes les œuvres d’art présentes sur Toulouse.
Mais Prézident-Moudenc la coupe en disant que c’est pas à elle de lire les amendements proposés par un autre groupe. Il lui coupe le micro et demande à Pluplugas Labatut de venir les présenter.
Agathe a droit ensuite de reprendre la parole, et leur indique que ce qui est listé, ce sont des œuvres d’art, mais pas du mobilier urbain, et qu’ils pourraient faire usage d’un dictionnaire.
Voyant que les débats commencent à prendre corps, plein de personnes se lèvent et regagnent leurs pénates, parce que bon, quand même, il est tard, et c’est pas la peine de rester pour les vœux des chieurs.
Pluplugas reprend la parole et insiste que le but c’est de « poursuivre » : en, fait c’est super important pour eux de dire qu’ils le font déjà, question d’orgueil.
Agathe négocie avec pluplugas : il lui dit « si on dit poursuivre, ça veut dire qu’on va continuer ». Agathe dit « ouais mais quand vous nous dites ça, ensuite il ne se passe rien, j’ai pas envie que dans 5 ans on soit toujours en train d’attendre ! »
Prézident-Moudenc en a marre, il veut clore les débats, donc il fait une leçon de morale patriarcale à Agathe et il lance les votes sur les amendements de pluplugas, qui sont adoptés malgré notre abstention, puis sur le vœu amendé, et ça passe.
Fin du conseil à 21h03 : joyeuses fêtes de fin d’année malgré tout à chacune et chacun d’entre vous, et rendez-vous en 2025 pour notre dernière année complète de mandat : on va enfin toucher au but !