Je voudrais remercier Mme Bez pour les discussions intéressantes et les modifications acceptés au vœu à savoir la prise en compte de l’ensemble des personnels, de toute la chaîne psychiatrique dans l’article 1 ainsi que le changement important de vocabulaire et du mot normalisation des urgences suite aux récents événements qui était inacceptable et qui n’est donc, merci de le reconnaître, qu’une compensation momentanée qui a soulagé quelque temps une structure qui reste au bord de la rupture.
Même après la mise en place de la cellule de régulation, les urgences psychiatriques restent saturées avec des durées de séjour élevées pour les patients relevant de soins sans consentement et les mineurs, population qui relèvent essentiellement des structures publiques qui font défaut.
Merci également d’avoir listé l’étendue des demandes de moyens : lits, postes mais également conditions de travail car aujourd’hui au-delà du manque de lits et de postes, ceux ouverts ne sont même plus pourvus car peu acceptent de travailler dans un système sinistré.
Nous nous étonnons cependant de la différence de ton entre cette alerte salutaire dans le vœu et le courrier récent de M. Lattes sur la situation du CHU, suite à notre interpellation, qui avait tendance à atténuer l’ampleur des problèmes du CHU.
Nous espérons ainsi que la mairie va prendre toute sa part et que les représentants de la majorité dans la présidence du conseil de surveillance vont adopter une attitude différente de celle actuelle et porter ce discours volontaire et d’alerte envers les institutions sanitaires. Et qu’il va étendre l’alerte à l’intégralité de la filière.
Car les urgences psychiatriques ne sont que le symptôme d’une chaîne complète d’acteurs en souffrance, aval comme amont, un système qui fonctionne au quotidien en mode dégradé. Et plus largement la psychiatrie est le canari dans la mine du système de santé français qui s’effondre.
La souffrance des acteurs de la filière est énorme et les postes à pourvoir s’accumulent que ce soit dans les pavillons d’admission psy du CHU ou des services entiers qui sont vidés de leurs acteurs : centre de thérapie brève, Consult’ado qui se retrouvent à fermer sur de longues périodes en totalité ou partiellement. Les parcours de soin souffrent de rupture.
En substance, nous voyons dans ce vœu une interpellation positive du ministère mais attendions mieux : une ouverture sur la filière complète, une ouverture sur la pédopsychiatrie qui souffre des mêmes symptômes et mêmes causes, une ouverture sur nos 3 derniers articles qui demandaient des audits profonds du système avec l’intégration des parties prenantes, personnels, syndicats, direction, mais également, Mme Magdo a tout à fait raison de le souligner, les patients.
Nous attendons de vous de ne pas cacher la misère mais d’assumer la position positive de ce vœu en public afin que les toulousaines et toulousains sachent dans quel état est le secteur psychiatrique toulousain. Il est très important de ne pas cacher au sein de l’intimité du conseil de surveillance les dysfonctionnements actuels.
En résumé, merci Mme Bez de porter cette alerte, merci de la collaboration, nous nous joignons au vœu bien que nous regrettions son manque d’ambition et d’alignement avec la posture adoptée lors des conseils de surveillance.