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Courrier . évolution du service VéloToulouse
Courrier . évolution du service VéloToulouse

Courrier . évolution du service VéloToulouse

Toulouse, le 12 mai 2025  

 

À destination de Jean-Michel Lattes,Président de Tisséo Collectivités,

M. Pierre Trautmann, Adjoint au Maire en charge de la commande publique ,

M. Maxime Boyer Adjoint au Maire en charge des vélos et des cheminements piétonniers 

 

Objet : Questionnements sur le service VélôToulouse 

 

Chers collègues, 

Le nouveau service de VélôToulouse est actif et déployé depuis septembre dernier : ce nouveau système apporte de nombreux avantages et rencontre l’adhésion d’une grande majorité d’utilisatrices et utilisateurs quant aux nouvelles fonctionnalités proposées. 

 

Malgré tout, il existe des points d’améliorations, des dysfonctionnements irritants, et de la perte de service pour certains utilisateurs, pour lesquels il conviendrait de trouver des solutions avec le concessionnaire :  

  • Points d’amélioration et dysfonctionnements irritants : depuis septembre, nous avons eu de nombreuses remontées (et avons pu l’expérimenter nous-mêmes également) sur le manque d’approvisionnement des stations. Ce sujet a déjà été évoqué plusieurs fois, vous nous avez répondu que le système allait se réguler au fur et à mesure, pourtant la situation perdure : il arrive parfois que tout un quartier n’ait aucun VélôToulouse à disposition pendant plusieurs heures, obligeant à se tourner vers un autre moyen de locomotion moins pratique et plus coûteux en temps. Il arrive également trop souvent que seuls des vélos électriques soient proposés, qui pour un abonnement standard coûte 1 euro dès la première demi-heure : or, il faut impérativement que le service de vélos musculaires à 20/25 euros par an suivant l’abonnement reste proposé comme moyen de transport économique pour les personnes qui en ont besoin. Nous nous permettons de reproposer que dans ce cas, pour une personne titulaire de cet abonnement, s’il n’y a que des vélos électriques proposés dans la station, leur utilisation soit gratuite la première demi-heure. Sinon il faut s’assurer impérativement qu’au moins un vélo musculaire soit disponible en permanence sur chaque station : quelles sont les obligations de moyens et de résultats à ce sujet dans le contrat passé avec le concessionnaire ? Même question pour les stations pleines, ne permettant pas de déposer un vélo, ce qui s’avère problématique surtout dans les zones avec une faible densité de stations. 
  • Perte de service : nous avons été contactés plusieurs fois par des personnes qui se plaignent de ne plus pouvoir bénéficier du même niveau de service qu’auparavant : le passage à l’application mobile apporte énormément de confort pour les personnes qui ont l’habitude de se servir d’un téléphone nouvelle génération, mais en contrepartie on a assisté à une réduction du nombre de stations permettant d’accéder au service sans abonnement. Autre conséquence de la réduction du nombre de stations avec borne de connexion : il n’y a plus possibilité, lorsqu’on arrive dans une station pleine, de prolonger le temps d’utilisation du vélo pour accéder à une station permettant de laisser son vélo. Il y avait également un fort mécontentement sur l’opacité pour trouver un contact afin de se plaindre auprès du concessionnaire, mais nous avons pu constater que désormais un lien sur le site web permettait de contacter le médiateur, c’est une avancée appréciable. 

 

Par ailleurs, certaines modifications récentes dans le règlement et dans l’application VélôToulouse nous inquiètent : il a été décidé en Comité Syndical du Syndicat Mixte des Transports en Commun de l’Agglomération Toulousaine le 2 avril 2025 de modifier le règlement d’utilisation du service VélôToulouse pour les personnes ayant souscrit l’abonnement Confort à 120 euros par an, qui permettait jusqu’alors de bénéficier systématiquement de la première demi-heure gratuite quel que soit le type de vélo utilisé, et qui désormais limite à 7 fois dans la journée la première demi-heure gratuite pour les vélos électriques. 

De même, nous avons pu constater l’évolution de l’application mobile qui demande que la géolocalisation soit activée. Outre que cette étape dysfonctionne quand la géolocalisation n’est pas activée (un lien propose de “passer cette étape”, mais ramène sur l’écran précédent sans aucun message d’erreur ni possibilité d’accéder au service), elle signale, lorsqu’on est à plus de 200 mètres d’une station, qu’il faut se rapprocher de la station pour pouvoir libérer un vélo. 

Ces deux mesures visent sans le dire explicitement à lutter contre le partage d’abonnement. 

 

Or, malgré tout ce que vous pourrez chercher à mettre en place, vous ne pourrez pas lutter contre le fait d’avoir un même compte utilisateur sur des téléphones différents, sauf à vérifier l’unicité d’appairage, mais qui poserait un problème aux personnes qui ont plusieurs téléphones, quelle que soit la raison, ni contre le prêt de la carte physique pastel ou VélôToulouse, qui permet de libérer un vélo sans aucune vérification. 

 

S’il y a partage d’abonnement, cela traduit pour la plupart des personnes concernées des difficultés financières qui obligent à économiser sur la moindre dépense. Pourquoi dès lors ne pas proposer une évolution de l’abonnement en proposant un abonnement “tribu” qui permettrait plusieurs utilisations sur un même abonnement avec un tarif modulé, permettant aux personnes n’ayant sincèrement pas les moyens de multiplier les abonnements de rester dans la légalité ? 

La mise en place du nouveau service a engendré des utilisations inattendues des nouveaux vélos, avec de nombreux jeunes qui utilisent massivement les vélos électriques et détournent la fonction des paniers pour s’en servir comme siège passager.  Certaines verbalisations ont été médiatisées, mais cela ne suffit pas pour autant à en décourager l’usage ; cette pratique est dangereuse pour le panier, certes, non prévu pour une charge pareille, mais surtout pour le passager. Mais là encore, avec ces pratiques inattendues, il serait pertinent de réfléchir à ces nouveaux cas d’utilisation pour adapter l’offre : pourquoi ne pas envisager à moyen terme une évolution de la flotte de véhicules avec quelques vélo biplaces ? Tout ce qui peut aller dans le sens des mobilités douces doit être examiné, cela participe du changement des mentalités. 

Pour finir, nous tenons à saluer les nouvelles fonctionnalités introduites avec le nouveau contrat : le fait de pouvoir signaler un vélo défectueux, les avis des précédents utilisateurs pour conseiller quel vélo choisir : autant de fonctionnalités qui apportent plus de confort. Le système de récompenses reste plus nébuleux mais pourrait être un levier à examiner pour favoriser l’homogénéisation du remplissage des stations, en apportant un crédit de points à une personne qui laisse son vélo dans une station faiblement peuplée (et pas seulement totalement vide comme actuellement). Il existe des stations qui apportent systématiquement des points, mais elles sont peu suffisamment mises en avant sur l’application pour un usage classique : pourquoi ne pas afficher un message indiquant en temps réel les stations à pourvoir en récompense de crédits supplémentaires ? 

 

Nous nous tenons à votre disposition pour discuter plus en détail de ces différentes questions si vous le souhaitez. 

 

Nous vous remercions par avance pour vos réponses et vous prions d’agréer nos salutations respectueuses. 

 

Les élues et élus du groupe Alternative Municipaliste Citoyenne