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Infolettre municipale #2 (16/12/2021)
Infolettre municipale #2 (16/12/2021)

Infolettre municipale #2 (16/12/2021)

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AMC Ville (Alternative Municipaliste Citoyenne)

Infolettre ville de Toulouse numéro 2

Bonjour les gens !

C’est l’heure de l’INFOLETTRE AMC TOULOUSE !

Le conseil municipal a eu lieu le vendredi 10 décembre dernier.

Que dire…

C’était un conseil dense, riche en émotions.

C’était l’occasion pour la première fois d’expérimenter un liminaire à 2 voix : celle de Maxime pour commencer, celle d’Agathe pour continuer, et Maxime à nouveau pour conclure. Nous nous étions renseignés pour savoir si c’était conforme au règlement intérieur : oui, pas de souci, nous ont répondu le directeur de cabinet, M. Mounier, et Daniel Rougé, le président de groupe d’Aimer Toulouse.

Visiblement l’information n’était pas remontée jusqu’aux oreilles de Pierre Esplugas-Labatut, qui dans sa réponse s’est étonné de cette forme de parole. Bah oui, quand on tente de diversifier et dynamiser un peu, ça secoue les momies institutionnelles.

Mais outre le contenu du liminaire et sa forme à 2 voix, ce qui est notable, c’est ce que s’est permis Jean-Luc Moudenc : Agathe a reproché au maire de Toulouse, dans son liminaire, d’utiliser l’expression de « gestion de bon père de famille » pour la ville de Toulouse, ce qui a un côté paternaliste qui lui correspond tout à fait, mais n’est pas vraiment adéquat avec notre époque.

Et M. Moudenc s’est permis d’interrompre Agathe, à 2 reprises, pour contester avoir jamais utilisé cette expression.

Or ce terme, il l’a bien prononcée. Notamment lors d’une interview relayée par Actu Toulouse.

Donc non seulement il nous traite à tort de menteur (enfin, en l’occurrence, Agathe), mais en plus il a l’effronterie d’interrompre brutalement une oratrice, alors qu’il a déjà le privilège dont il use à loisir de terminer les propos liminaires, sans limite de temps, et sans réponse possible derrière de quiconque. C’est donc une muflerie de M. Moudenc, pour en plus mentir effrontément.  Et bien sûr, ses toutous de la communication se sont empressés de twitter que nous avions menti : « Mensonge, tromperie », comme d’habitude ils se sont fait plaisir. A l’instar d’Eric Zemmour, et selon un procédé très utilisé en politique, la meilleure façon de se sortir d’une affirmation avérée qui met en difficulté, c’est y aller au culot, en hurlant de toutes ses forces « C’EST FAUX, C’EST FAUX », afin de convaincre les gens qui écoutent que ah bah bon s’il le dit, c’est que ça doit être vrai, alors, que c’est faux.

Alors qu’en fait, c’est faux que c’est faux, parce que c’est vrai. Vos me suivez toujours ?  Faites un effort, sacrebleu (oui, on fait comme not’ président adoré, on ressort de vieux mots inusités pour les remettre au goût du jour).

Le mensonge s’est poursuivi, avec le liminaire de Monsieur Esplugas, qui a affirmé qu’il n’y avait pas eu de baisse des subventions culturelles cette année, alors que son collègue Francis Grass avait reconnu, dans la presse, une baisse d’un million d’euros. 

Mais cette brutalité ne s’est pas arrêtée là : Odile en a fait les frais elle aussi. Déjà souvent cible de la majorité, auprès de laquelle sa diplomatie légendaire et enviée par le monde entier ne passe pas toujours bien, elle a vainement tenté d’intervenir sur un point qui a été supprimé de l’ordre du jour : elle avait des choses pertinentes et constructives à dire, mais le maire de Toulouse a comme il le fait parfois décidé de parler en même temps qu’elle pour l’empêcher de prendre la parole, arguant que ce point n’étant plus à l’ordre du jour, aucune intervention dessus n’était possible. Or juste avant, Vincent Gibert avait eu l’occasion de s’exprimer sans que ce soit sur un point particulier sans remarque de Jean-Luc Moudenc.
Odile ayant été perturbée par cette brutalité, en raison de son handicap, a perdu ses moyens, ce qui a fait que son intervention sur la délibération suivante est passée à la trappe. Il a fallu négocier durant la pause de midi pour qu’elle soit à nouveau autorisée à s’exprimer sur le point qu’elle voulait aborder.

Sommé de se justifier, M. Moudenc a tenté d’expliquer qu’il était garant de la bonne tenue des débats, et du respect d’un temps de parole qui ne devait pas être trop long. Il a également encore une fois menacé de couper les micros des élu(e)s qui interviendraient trop longtemps, menace qu’il a mis en application vis-à-vis d’Odile.
Vincent Gibert étant intervenu pour faire remarquer l’illégalité de ce que venait de dire Jean-Luc Moudenc, ce dernier s’est ravisé et a tenté de calmer le jeu ensuite. Mais le mal était fait. Michèle Bleuse a fait part de son indignation légitime lors d’une de ses interventions, regrettant le traitement qu’avaient eu à subir Agathe et Odile, (et également Caroline qui a eu son micro coupé brièvement, sans qu’on sache vraiment si c’était un problème technique ou non).

Nous avons fait un communiqué de presse pour dénoncer ce comportement.

Hormis ça, quoi de spécial ?

Nous avons eu bien évidemment les allusions subtiles (non) et inattendues (non plus) sur le foie gras, en référence aux municipalités EELV qui interdisent le foie gras dans les réceptions officielles.

C’est venu de Sacha Briand, dont on ne sait trop si c’est le foie ou l’humour qui est gras.
Et sans que ce soit prémédité, on a évidemment eu droit au foie gras dans le plateau repas.

De conseil en conseil, les rituels s’installent. Là, comme chaque fois, on a eu droit aux escarmouches entre Agathe et Marion (pardon, entre Agathe Roby et Marion Lalane de Laubadère : quand on écrit une infolettre on doit faire genre on se vouvoie et on se nomme par son nom complet). Mais escarmouches malheureusement justifiées tellement les situations des CLAEs/ALAEs sont préoccupantes avec le passage dès janvier prochain au taux d’encadrement qui va rendre très compliquées les conditions de travail des animatrices et animateurs dès lors qu’une personne de leur équipe est absente (ce qui bien évidemment n’arrive jamais, tant c’est le paradis, leur travail : une vraie sinécure).

Et puis le conseil s’est poursuivi de façon traditionnelle : enfin, non. Habituellement, quand il y a des votes disjoints annoncés, les élus de la majorité présentent la délibération concernée ; là on n’y a même pas eu droit, ils étaient pressés, visiblement (une mauvaise langue a osé insinuer que Jean-Luc Moudenc avait pris un engagement pour faire le père Noël sur le marché du Capitole de 18h à 23h, histoire d’arrondir ses fins de mois, mais c’était vraiment très mesquin, donc on ne relaiera pas ça).

Dans le genre brutalité, on peut noter quand même la rapidité à laquelle M. le Maire expédie les « qui-ne-prend-pas-part-au-vote-qui-s’abstient-qui-vote-contre-c’est-adopté » qui nous ont fait rater quelques votes parce qu’on n‘a pas eu le temps de réagir. Heureusement dans ces cas-là, on va voir les personnes des services administratifs pour faire corriger notre vote.

Lors du conseil, les points suivants ont été portés par nos soins :

  • L’application de la loi des 1607 heures qui se fait dans la brutalité et le mépris vis-à-vis des agents, avec un traitement clientéliste de la question de la pénibilité
  • Le rapport annuel de la politique de la ville, qui met en exergue la gentrification accélérée de Toulouse
  • L’absence d’avancée dans la transparence et le contrôle du financement des associations
  • L’opacité sur les dérogations accordées aux véhicules dans le cadre de la mise en place de la ZFE, qui prend toujours du retard sans qu’on sache vraiment pourquoi.

Et puis nous en sommes arrivés à l’examen des vœux.

Aaaaaaaah. Moment de joie et de bonheur, seul moment d’expression libre, où on peut proposer des choses, être constructifs, essayer de faire des choses concrètes avec la majorité, en bonne intelligence.

Bon.

Je gâche le suspense tout de suite ? Sur 3 vœux, 2 ont été vidés de leur substance par des amendements de la majorité. Le troisième et dernier, celui sur le rétablissement de la journée sans voiture, n’a même pas eu droit à un amendement, ils ont simplement voté contre. D’ailleurs c’est toujours comique de les voir voter contre, parce qu’ils ne sont tellement pas habitués à devoir lever la main durant un conseil (bah oui, ils sont évidemment « pour » tout ce qui est proposé par eux, sans esprit critique, sans contradiction possible) que là, on les voit, hésitants, se regardant les uns les autres genre « c’est à nous, là ? il faut qu’on lève ? Il dit quoi Jean-Luc ? »

Donc la journée sans voiture… Nous avions proposé de la rétablir, pour l’hyper-centre, et en faisant également tourner chaque mois un quartier différent, pour les mettre à l’honneur et les redynamiser.  mais également pour participer à un changement culturel qui ferait lâcher la sacro-sainte voiture de temps en temps 

 Et pour faire bonne figure nous avions aussi proposé quelques mesures pour accompagner ça, comme par exemple la gratuité des transports en commun cette journée-là.

Bah non. Erreur, grave. Ils se sont emparés de cet argument pour dire « on a fait nos calculs, ouh là là, ça coûte trop cher voyons ! Et puis en plus, le centre-ville il est déjà hyper protégé des voitures, le dimanche, on ne verra pas la différence ».

Oui mais alors comment dire ? Nous on a parlé des quartiers, aussi. Et alors là, ces gens si prompts à dégainer des amendements, ils se sont montrés tout timides.
On eût pu imaginer qu’ils proposassent (pas sûr que ça existe, on va faire comme si) un amendement pour dire « bah non, le centre-ville c’est pas la peine, mais les quartiers c’est une bonne idée, on garde ».
Mais non, ça coûte trop cher, ouh là là , on s’éloignerait d’une gestion de bon père de famille (ah non, pardon, c’est vrai qu’il  n’a jamais dit ça).
Par contre rendre le stationnement gratuit deux semaines en août et à l’approche de Noël pour 3 heures dans l’hypercentre, ça, c’est négligeable comme dépense, tout va bien.

Le conseil s’est terminé sur une question orale d’Agathe : comme d’habitude à ce stade-là, plus personne n’écoute, chacun est pressé de rentrer chez soi ou d’aller picoler. Donc malheur à qui pose la dernière question, et surtout à qui y répond, parce que tout le monde s’en contrefiche.

Voilà, c’était l’infolettre post-conseil municipal. Prochain conseil municipal le vendredi 25 mars pour le moment, mais c’est fortement susceptible de changer étant donné que le conseil métropolitain initialement prévu la première semaine d’avril a été décalé au jeudi 24 mars. Après, s’ils maintiennent ça comme ça, ça va être un challenge sportif intéressant à suivre.