Nous avons appris avec consternation, mais sans réelle surprise, le refus catégorique de la Mairie de donner suite au projet de ferme Agro-Urbaine aux Pradettes.
Ce projet (car contrairement aux allégations de M. Moudenc, il s’agissait bien d’un projet et non pas d’une “idée” comme il aimait à le rappeler avec dédain) était porté par l’ensemble d’un quartier, et même au-delà. Il avait reçu un financement de la Région (financement “sympathique” selon la majorité municipale, on retrouve là encore le dédain et le mépris), il avait reçu un label d’ambassadeur du Pacte Européen pour le Climat par la Commission Européenne, il était soutenu par plusieurs associations qui avaient apporté leur concours pour aider à sa réussite (dont le Centième Singe qui a une certaine expérience pour ce type de projets).
Ce projet est porté par des bénévoles, des gens qui se sont investis pour créer un dossier solide, les compétences ont été cherchées partout où elles se trouvaient, et le dossier constitué (“le petit dossier” selon les mots toujours dédaigneux de Jean-luc Moudenc en conseil municipal du 1er avril) n’aurait pas déparé face à d’autres constitués par des professionnels. Or, pour Jean-Luc Moudenc, un projet sérieux est un projet qui rapporte de l’argent. Ainsi la Ferme Urbaine des Pradettes, même si elle est portée et demandée par les habitant(e)s d’un quartier, et soutenu par des collectivités qui lui reconnaissent son intérêt public et écologique, ne fait pas le poids face à un promoteur qui met 3,8 millions d’euros sur la table pour construire une barre d’immeuble. Une vision de l’intérêt public très spécifique donc.
Ainsi, le sort de la ferme était joué depuis longtemps. Jean-Luc Moudenc n’en a jamais voulu, même s’il a simulé des discussions et signes d’ouverture pendant quelques mois. Le collectif porteur du projet, soupçonne même fortement les élus de la majorité de ne pas avoir lu et étudié le dossier. Nous demandons donc la ré-ouverture des discussions.
Comme nous l’avons constaté, notamment lors du dernier Conseil Municipal où il a bradé des propriétés foncières de la ville de Toulouse, M. Moudenc a besoin de beaucoup d’argent pour combler ses dépenses dans ses grands projets. Il continue donc une politique dans laquelle il vend les biens publics de notre ville aux promoteurs immobiliers. Face à un poumon vert en centre de quartier, un espace pédagogique situé à équidistance des quatre écoles, un lieu créateur de vie, d’activité, de produits sains, de vivre-ensemble, un îlot de fraîcheur et lieu de séquestration carbone, il oppose encore et toujours l’argument de la densification, des logements, et du manque à gagner. Lui qui avait annoncé en début de mandat faire de l’écologie un enjeu majeur préfère le béton aux pieds de tomates, aux fruits et légumes. Lui qui avait annoncé qu’avec l’arrivée de la ZAN, Zéro Artificialisation Nette, tout projet immobilier destructeur de nature serait fortement questionné, il démontre au contraire continuer dans sa vision passéiste de métropolisation à marche forcée.
Sa vision de la concertation citoyenne, de l’écologie et du vivre-ensemble est parfaitement et malheureusement symbolisée par son rejet lapidaire de ce projet, une ferme portée par tout un quartier : la concertation, c’est oui, mais à partir du moment où c’est lui qui décide. L’écologie, c’est oui, mais à condition que ça se résume à planter un arbre devant des photographes. Le vivre-ensemble, c’est … un concept inconnu, a priori.
Nous regrettons bien évidemment cette décision, qui est un signal très fort envoyé aux toulousaines et aux toulousains : proposez, investissez-vous, à la fin c’est Jean-Luc Moudenc qui gagne.