« Bonjour les gens !
Bonjour les gens
Jeudi 7 décembre, c’était le dernier conseil métropolitain de l’année.
Il promettait d’être pas trop long, puis en cours de route on s’est dit que si, ça allait être long, et puis au final ça s’est terminé brutalement de façon anticipée.
Il avait lieu à Bruguières, donc nous nous sommes organiséEs pour partir en covoiturage le matin ; seul Maxime a eu le courage de faire le trajet à vélo (1h sympa le long du canal avant de finir dans l’enfer autoroutier de St Jory dont il est sorti vivant), parce qu’il avait un impératif pour partir le soir aller prendre un train.
Convoqués à 9h, le conseil commence à 9h27. Nina Ochoa fait l’appel comme à chaque fois, en tant que benjamine de l’assemblée, on se dit que ça doit la saouler d’être réquisitionnée à chaque fois pour lire les noms de tout le monde. Le nouveau maire de Saint Jory, Victor Denouvion, est applaudi lors de l’appel.
Puis Philippe Plantade prend la parole, maire de la ville de Bruguières qui nous accueille. JL Moudenc prend la parole et félicite Victor Denouvion (tout le monde le fera lors des liminaires, sans grande surprise). Il parle du Nord Toulousain, où la métropole engage un certain nombre de projets, notamment les AFNT.
Il parle de la tarification saisonnière pour l’eau, son idée sortie du chapeau et annoncée depuis 2 jours, sans aucune concertation avec ses partenaires de la métropole.
La tarification saisonnière, c’est quoi ? C’est dire que l’hiver, on paiera l’eau 30% moins chère, et l’été on la paiera 40% plus chère. L’idée derrière est de forcer à réduire sa consommation l’été, ce qui peut s’entendre, mais ça pose de nombreux problèmes ; déjà ça donne l’impression que l’hiver, yollo, on peut consommer autant qu’on veut ; or l’eau, hiver comme été, ça reste une ressource précieuse. Ensuite il faut s’accorder sur “été” et “hiver”, parce que dans notre calendrier à nous, il y a aussi un printemps et un automne, avec des dates définies : là si l’hiver court de novembre à mars, on pourra légitimement avoir l’impression de se faire enfler. Et puis on rappelle aussi la communication de ce cher président Moudenc attentionné qui rappelle chaque été que houlala, il fait chaud, il faut penser à boire, les gens ! Donc pensez à boire, mais ça vous coûtera 40% plus cher, pensez à épargner surtout.
Nous on propose un autre système avec une tarification progressive. Avec les premiers mètres cube peu cher ou gratuits, pour le minimum essentiel à chacun, et ensuite une tarification exponentielle, pour inciter à ne pas remplir sa piscine ou laver sa voiture.
Là-dessus, l’autocrate Moudenc répond que ouimainon, y’a des copropriétés qui n’ont pas de compteurs individuels, donc on peut pas.
Ouais, ben en fait ça n’empêche en rien la mise en place, d’une part, et d’autre part il suffit par exemple de proratiser les premiers m3 gratuits à la surface comme ça se fait pour les factures actuelles, ou pousser les copropriétés à mettre des compteurs individuels, ce qui permettra une facturation plus juste pour chacune et chacun, et incitera aussi à consommer moins. Parce que de toute façon, l’injustice de facturation “oui mais c’est un compteur collectif”, ça marche exactement de la même façon pour la tarification saisonnière, si on y réfléchit bien (ce que le président Moudenc s’est abstenu de faire, a priori).
Bref, on a un peu digressé et anticipé, mais ça paraît important de poser ce sujet assez important.
Karine Traval Michelet fait son liminaire et félicite Victor Denouvion qui rejoint son groupe. Et puis elle tacle JL Moudenc sur son engagement sur la tarification saisonnière de l’eau sans en avoir parlé avec les autres membres du conseil métropolitain. Bah ouais, en fait le principe d’un pacte de gouvernance, c’est de faire ça en concertation avec les autres, en vrai. Enfin, normalement, quoi, pas quand on cherche à se comporter en tyran despotique, ce que ne fait évidemment pas JL Moudenc, ça se saurait, bien sûr.
Elle félicite aussi la métropole d’être revenue sur la suppression de gratuité de certains musées les premiers dimanches du mois, et elle reprend à son compte cette action. Alors qu’en fait, en vrai de vrai, ce dossier, c’est Agathe qui l’a porté depuis le début. C’est elle qui s’est insurgée contre la suppression de la gratuité de certains musées, c’est notre groupe, sous son impulsion, qui a porté la question en conseil municipal puis métropolitain, et c’est quand même le minimum de le reconnaître.
Liminaire partagé entre Joseph Carles et Robert Medina pour les indépendants, avec Bébert qui explique pourquoi on part sur la tarification saisonnière : on sent qu’il rame à justifier les propos du patron.
Thomas Karmann félicite KTM et Camille Pouponneau pour leurs nouvelles responsabilités à l’AMF (Association des Maires de France). Il tacle aussi sur la tarification de l’eau sans concertation, arguant que les caisses du délégataire se vident et que cette tarification est faite pour renflouer ses caisses.
Et c’est Odile qui fait le liminaire pour notre groupe : elle a parlé politique d’attractivité, RER, dérèglement climatique et rapport du GIEC, desserte des transports en commun, A69, promotion immobilière.
Le premier vote a lieu à 11h06.
JL Moudenc fait une farce à Sachounet : Vincent Terrail Noves a dû partir dans sa ville parce que le préfet vient à l’impromptu, et président Moudenc demande à faire la 5.2 qui devait être présentée par VTN ; Briand est perdu, il fouille dans ses papiers, c’est rigolo.
Débat budget : Marc, Michèle, Briand et d’autres. Comme d’habitude. On ne va pas retranscrire, pour celles et ceux que ça intéresse, allez voir la rediffusion du conseil.
On vote enfin la 4.12 (budget principal) à 12h50 et on enchaîne avec la pause déjeuner.
On reprend à 14h15, on vote les 23 premières délibérations du chapitre 4, et Marc reprend la parole, en ping pong avec Sachounet. Maxime a aussi une intervention sur le stationnement des 2 roues.
On passe au chapitre 5, on parle Tisseo, ping pong Marc – Sachounet : un air de déjà-vu, non ?
Président Moudenc reproche à Marc de ne pas être du côté de la collectivité pour Tisseo mais du côté des gens qui entravent le service. Bah du côté des gens qui bossent au quotidien pour permettre aux autres personnes de se déplacer, hein. La vision droitiste des transports qui fonctionnent tout seul et qui doivent fermer leur gueule, c’est super pratique, mais loin d’être conforme à la réalité.
Présentation du rapport d’accessibilité par Christophe Alves : Odile se prépare… Et intervient. Les élus de la majorité qui adorent les gentils handicapés sont même pas foutus de décrire les images de leur communication sur les réseaux : résultat, ils excluent les aveugles… Odile propose d’aider à former les gens, en toute sincérité, et ça pourrait effectivement être bien si la majorité acceptait de surmonter ses a priori sur elle, et acceptait ses propositions.
On parle de l’eau : Sophie Boubidi fait une longue intervention, qui plaît à KTM qui renchérit en disant que son groupe aussi se pose des questions sur cette décision de tarification saisonnière.
On va faire court sur les différentes interventions, parce qu’on a une grosse explication à donner sur la fin du conseil, donc on va aller à l’essentiel.
Caroline est intervenue sur la parité femmes-hommes, intervention qui a été saluée par Karine Traval Michelet, seule femme sur l’estrade des grands pontes de la métropole, et qui a sous-entendu devant tous ses collègues hommes et âgés que les hommes âgés en politique depuis longtemps, ça suffisait, quoi.
Caro a aussi fait plus tard une intervention sur les nouveaux territoires de l’art ; Maxime est intervenu sur le pacte aéroportuaire et l’avenir de l’aéroport ; Odile a fait plusieurs interventions : sur les logements sociaux, démontrant que la métropole ne construit pas les logements qui répondent au besoin, et sur le renouvellement urbain ; Jamal est aussi intervenu sur le logement, et Maxime en avait une à venir sur la prime à la transition.
Et on en avait d’autres, des interventions prévues. On avait des vœux aussi. Mais tout ça est passé à la trappe.
Pourquoi ?
Parce qu’au bout d’un moment, le comportement “de toute façon je fais ce que je veux et je vous emmerde” de Président Moudenc, c’est assez orchidoclaste et ça rend un peu les gens vénères.
Que s’est-il passé ? Voici un article du journal toulousain suite à notre communiqué, et on va détailler un peu.
On avait donc abordé les 11 premiers chapitres, puis on avait traité le chapitre 13, puis on était repassé au chapitre 12.
C’était quoi, la première délibération du chapitre 12 ? C’était les fameux AFNT (Aménagements Ferroviaires du Nord Toulousain). Donc parler des aménagements des voies ferroviaires, pour la préparation de la LGV, et pour la mise en place d’un RER dont on parle de plus en plus, et que nous soutenons depuis le début.
Le groupe des verts (MESC : Métropole Écologiste Solidaire et Citoyenne, composé d’Antoine Maurice, Hélène Cabanes, Michèle Bleuse, Romain Cujives, Isabelle Hardy, Patrick Chartier, Sophie Boubidi, et Thomas Karmann) avait préparé des amendements pour cette délibération. Patrick les avait remis à Président Moudenc quinze minutes avant l’examen de la délibération.
Y’a depuis le début de notre mandature un flou total sur les amendements, sur comment les déposer, à quel moment ; JL Moudenc, dans son agacement, a affirmé que c’est en commission que les amendements doivent être déposés : c’est évidemment faux. La jurisprudence indique que les éluEs ont un droit d’amendement en conseil. Le règlement intérieur ne précise absolument rien à ce sujet, et de toute façon la jurisprudence l’emporte sur le règlement intérieur.
Toujours est-il que là, Président Moudenc était ronchon.
Odile avait démoli ses arguments sur la soi-disant impossibilité juridique d’ajouter la gare de Lespinasse aux travaux des AFNT, alors en plus qu’on ose proposer des amendements sur une délibération, ce qui est TOTALEMENT notre droit, ça lui a fortement déplu.
Il a indiqué refuser de les prendre en compte. Nous estimons ça illégal.
Odile a demandé une suspension de séance immédiatement mais Moudenc lui a coupé le micro puis Thomas a redemandé une suspension de séance, le temps que les amendements soient lus : l’interruption de séance est de droit dans un conseil : chaque élu peut demander une interruption de séance, et le président en détermine la durée.
Cette interruption de séance a été refusée.
Thomas a donc averti au micro que si le président refusait de prendre en compte nos amendements et refusait l’interruption de séance, nous quitterions les lieux. Président Moudenc s’est empressé de répondre, empli de satisfaction “je les refuse”.
Nous avons donc pris acte, et notre groupe AMC s’est solidarisé de MESC en quittant la salle du conseil.
Hé ben vous savez quoi ? Ça a été vachement plus vite après. Président Moudenc, emporté par son élan, a carrément tenté de faire voter chapitre par chapitre, mais les socialistes, qui visiblement se foutent complètement de savoir si on respecte le droit d’amendement et le droit d’interruption de séance, ont fait remarquer qu’il y avait une délibération avec laquelle ils n’étaient pas d’accord ; Président Moudenc les a écouté, a fait voter, ils se sont abstenus, c’est passé quand même, c’est bon : Président Moudenc a bien fait passer le message à tout le monde que de toute façon, le Patron, c’est lui, et que ses pseudo-alliés n’ont aucun poids. Et cerise sur le gâteau, les vœux, dont certains comme le vœu de Maxime sur la possibilité de laisser les chiens être emmenés dans les transports en commun avaient pourtant été négociés toute la journée avec tous les groupes métropolitains pour arriver à un consensus sur une étude approfondie du sujet ont été…. passés à la trappe ! Carrément, même pas présentés. « En leur absence les vœux tombent automatiquement. » dira le démocrate en chef. Tout ça alors que ce texte avait l’objet d’un travail conséquent en amont et pendant le conseil. Gâchis…
A noter que quand nous avons acté notre décision de partir, Président Moudenc a eu ces mots assez révélateurs : “on va enfin pouvoir travailler sérieusement”.
Donc pour lui, travailler sérieusement, c’est valider en masse toutes les délibérations, chapitre par chapitre (c’est à dire par dizaines d’un bloc), sans débat ni intervention, sans expression contraire, sans contradiction ; une chambre d’enregistrement, quoi. Avec des conseils torchés en 3 heures, le temps de faire sa propagande de début, puis les liminaires, puis la propagande de fin de liminaires, faire un ou deux débats à fleurets mouchetés avec les partenaires de pacte de gouvernance, et se dire ensuite qu’on a bien travaillé, qu’on a travaillé sérieusement, et qu’on peut passer à la suite sans ces emmerdeurs de gauche qui discutent chaque point.
Voilà, après cette belle leçon de démocratie, nous vous souhaitons de joyeuses fêtes de fin d’année, et rendez-vous en 2024 pour la suite de la démocratie à la Moudenc.