« Bonjour les gens !
Pour bien sortir du week-end Pascal (ouais, du coup vu que c’était Pâques ce week-end, vous vous appelez toutes et tous Pascal pour cette infolettre), et pour digérer les œufs en chocolat et le gigot d’agneau traditionnel avec les flageolets de mamie Denise, voici l’infolettre de retour sur le conseil métropolitain du 6 avril.
Alors, Pascal, que s’est-il passé lors du conseil métropolitain ?
Hé bien, Pascal, ce conseil, il se tenait un jour de manif, donc pas mal d’éluEs étaient un peu emmerdéEs, partagéEs entre le désir d’aller (se faire prendre en photo) à la manif et celui de rester en séance pour porter la parole de celles et ceux qui les ont éluEs. Choix cornélien, dur à faire, et qui dans notre groupe AMC a suscité des débats. Au final on a Jamal, Odile et Marc qui sont allés en manif pendant que les autres restaient pour lire nos interventions et proposer un amendement sur une délibération. Mais on y reviendra plus tard, n’allons pas trop vite (t’as prévu 3 heures devant toi pour lire cette infolettre, Pascal ? Parce qu’il y a de quoi raconter beaucoup, comme chaque fois).
Bon, ben comme d’habitude, tu le sais Pascal, on commence par les liminaires : les différents groupes s’expriment dans un temps calculé en fonction du nombre de membres qui les composent.
C’est le groupe socialiste qui a commencé, avec Karine Traval Michelet, qui a annoncé dès le début que son groupe souhaitait se rendre à la manif, et demandait donc au Président Moudenc de bien vouloir prévoir une interruption de séance pour permettre à chacune et chacun d’y aller en toute sérénité. Les autres groupes sont passés aussi, demandant également une interruption de séance pour aller manifester (sauf les Indépendants et la droite). Et pour notre groupe, c’est Jamal qui est intervenu. Il a fait un très beau liminaire, tu peux aller l’écouter sur le site de Toulouse Métropole, ainsi que le reste du conseil, et tu peux aussi, Pascal, retrouver son texte ici, sur notre site. On va citer sa première phrase : “Jaurès nous a dit « La République est le grand meneur, traduisez-la donc devant vos gendarmes ! »”. Ça donne le ton général. Il a parlé démocratie, manifestations, violences et répression, il a parlé de Rémi Fraisse, et du mépris du Président de la République envers le peuple qui exprime sa colère et son désespoir. C’était du grand Jamal, avec un discours sincère, qui sort droit du cœur, et qui fait honneur à notre groupe.
Fin des liminaires des groupes, donc liminaire du groupe de la majorité pour répondre aux différents groupes, par le sachant braillard, le sachounet très à droite Sacha Briand, qui s’exprime à longueur de tweets ces jours-ci pour porter une parole mensongère et extrêmement partiale, totalement à l’image de ce qu’il fait en conseil : quand on affirme quelque chose avec aplomb, on parvient à convaincre des gens. C’est une technique qu’il maîtrise à la perfection, quitte à dire n’importe quoi.
Puis c’est not’bon président Moudenc qui a repris le micro, pour asséner sa bonne parole qu’il nous dispense régulièrement lors des conseils métropolitains et municipaux. Heureux sommes nous, nous, les simples d’esprits, car bon papa Moudenc nous dit quoi penser.
Là, sa parole sacrée était attendue par tout le monde, pour savoir ce qu’il allait décider concernant la manifestation ; il a donc annoncé qu’il réorganisait l’ordre du jour pour faire passer le matin les sujets pour lesquels beaucoup de débats étaient attendus, et que nous enchaînerions donc les chapitres 4 (finances), puis 17 (urbanisme), puis 10 (habitat et logement) avant de revenir au 5 (administration) et qu’on irait manger après.
Mais par contre, pas d’interruption de séance : il ne veut pas imposer aux gens d’aller manifester, en gentil père du peuple qu’il est, donc celles et ceux qui voudront aller manifester le feront en espérant que le quorum restera atteint. C’est combien le quorum ? C’est la question que tout le monde s’est posée, du coup. Bah c’est la moitié des personnes inscrites, donc hors pouvoirs. Il fallait donc 66 personnes minimum.
Codev, atelier 2 Tonnes, et Budget
On a commencé avec Marie-Christine Jaillet, qui était invitée à venir parler au nom du CODEV.
Maxime a pris la parole pour se féliciter de la participation, suite à notre vœu voté à l’unanimité l’an dernier, de nombreux éluEs de la métropole à l’Atelier 2 Tonnes, qui permet de se rendre compte de l’influence de nos actions individuelles et collectives au quotidien sur le dérèglement climatique. Nous on y est toutes et tous alléEs et dans l’ensemble 1 éluE sur 2 l’a effectué ou s’est inscritE pour le faire. Ça permet de mesurer l’intérêt réel de certains pour la question climatique…
Puis on a attaqué le chapitre 4, sur les finances, avec les taux d’imposition. Bon ben comme d’habitude, c’est Marc et Michèle face à Sachounet, hein, on ne change pas les habitudes. Marc a posé le sujet de l’attribution de compensation (un truc technique, mais en gros c’est ce que verse la Métropole à chaque commune) disant que les communes étaient très impactées par l’inflation, notamment du BTP, et donc devaient voir les enveloppes données par la Métropole être ré-évaluées et que ça on savait le faire, nous, sans attendre une revalorisation de l’Etat. Sachounet lui soutient mordicus que non on peut pas le faire car seul l’Etat peut ré-évaluer. Marc lui fait gentiment (enfin plus ou moins) remarquer que ben si c’est possible puisque de un, la loi le dit (et il lui fournit l’article) et de deux, ben on l’a fait sur cette mandature déjà.
Et là, on a une bataille de maires (pas Sachounet, hein, lui il n’est pas maire, heureusement.) entre Karine Traval-Michelet (Colomiers), Marc Péré (l’Union), et Joseph Carles (Blagnac) ; Marc demande à ce qu’un groupe de travail soit monté pour discuter de cette attribution. KTM soutient les propos de Marc (chose rare) en disant qu’entre un qui dit qu’on peut faire et l’autre qui dit que c’est pas possible légalement, elle aimerait bien savoir ce qui est vrai. Marc reprend Joseph Carles : “tu reprends les propos de Sacha Briand en disant que ce n’est pas possible. Mais on l’a fait ! » Réponse de Joseph Carles : « à périmètre constant ce n’est pas possible ». Ce qui ne veut pas dire grand-chose mais… ça passe. D’autant que Sachounet renchérit en disant “oui on l’a fait mais bon euh c’est pas pareil”. Bon, on vous rassure, quasiment tous les autres, nous compris, étaient largués. Et puis c’est bon papa Moudenc qui conclut : « les choses sont claires et les maires ne seront pas abusés par les propos de Marc Péré ». Toujours dans la finesse, l’objectivité, en étant au-dessus des débats, bien évidemment (non).
Encore un scandale démocratique
Après le chapitre 4, on passe donc au chapitre 17, manifestation contre la réforme injuste des retraites oblige.
Alors là, Pascal, accroche-toi bien parce que c’était fourni, comme chapitre, et il s’est passé des choses.
On commence par le PADD. Bon, le PADD, tu sais ce que c’est, Pascal, ça fait plusieurs infolettres qu’on t’en parle. C’est le PROJET D’AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE, vision politique du PLUi-H le plan local d’urbanisme et d’habitat, tu te souviens de ça, Pascal, c’est le truc que la majorité a réussi à se faire annuler par la justice parce que c’était pipeauté. En gros c’est discuter sur quelle vision d’aménagement du territoire à moyen / long terme on veut pour la métropole.
Donc c’est Annette Laigneau qui présente le texte ; faut avouer que c’est assez laborieux, elle était pas en forme, ce jour-là. Elle a pas mal buté sur les mots, et puis comme d’habitude y’avait plein de gens qui s’en foutaient dans la salle et qui papotaient tranquillement, installant ce brouhaha permanent et désagréable, en total manque de respect pour la personne qui s’exprime.
Il y a débat sur les projections d’augmentation de la population : eux, ils estiment que pendant 10 ans, il faut continuer d’attirer les gens dans la Métropole au rythme actuel soit 90.000 personnes de plus ; elle sait que ces chiffres sont contestés car au-dessus de la capacité maximale que le territoire peut encaisser sans bétonniser les fameux ENAF (Espaces Naturels Agricoles et Forestiers, donc tout ce qu’il reste de verdure, en fait, rien à voir avec le pâté), donc elle dit que ces chiffres, “ça ne sort pas du chapeau”. Et alors là, dans ces cas-là, quand Annette Laigneau parle, faut surtout pas être à côté d’Odile, parce qu’elle passe son temps à ronchonner : “MAIS SI ! ELLE MENT ! ELLE RACONTE N’IMPORTE QUOI” (du Odile dans le texte, promis juré craché c’est la citation exacte).
Bon, on ne va pas te le cacher, Pascal, le discours d’Annette, il a duré quoi : 10, 15, 20 minutes peut-être, mais en ressenti c’était une heure. Antoine prend la parole pour l’autre groupe d’opposition en disant que “vous dites que vous n’avez pas sorti le chiffre de 9000 du chapeau ; en fait, si : vous êtes au-delà de la fourchette haute des estimations, qui est de 8000 habitants”.
Puis Maxime et Odile enchaînent.
En gros, le discours de Maxime, c’est de dire que la trajectoire envisagée pour la métropole dans les années à venir, c’est vouloir accueillir par idéologie 9000 habitants par an, ce qui revient à construire 72 000 logements sur 10 ans, largement plus que les 63 000 qui constituent la limite maxi estimée par les services de la métropole. Il décrit donc la métropole comme un paquebot filant à toute allure au milieu des icebergs.
Et c’est LÀ, Pascal, qu’est LE POINT LE PLUS INTÉRESSANT DU CONSEIL !
Nan, c’est pas vrai, mais c’est juste un p’tit jeu entre Aymeric, notre expert chiant en français, et Maxime ; Aymeric a imposé à Maxime de prononcer correctement le mot “iceberg”, que tout le monde prononce “aillecebèrgue” alors que non, c’est pas un mot anglais, vu qu’en anglais “Ice” ça veut dire “glace”, et que “berg”, ça veut dire “berg” parce que ça n’existe pas. “Iceberg” c’est un mot néerlandais au départ, où “ice” (à prononcer “hisse”), ça veut dire “glace” aussi, mais où “berg”, ça veut dire “montagne”, et là c’est tout de suite plus logique. Montagne de glace, quoi.
Donc Aymeric a cassé les pieds (parce qu’on est polis, Pascal, on ne va pas dire “couilles” quand même, surtout que celles de Maxime sont dans un slip chauffant contraceptif et que pour les atteindre, c’est plus délicat) à Maxime pour qu’il le prononce correctement, et Maxime a bien souligné sa bonne prononciation en ajoutant ensuite “Aymeric m’a obligé à bien le prononcer, sinon il rejoint le groupe de la majorité”. Hé ben devinez quoi ? Bon papa Moudenc a ajouté “mais qu’il le fasse !”. En fait, bon papa Moudenc est venu voir Aymeric avant le début du conseil en lui disant qu’il lui avait fait une fausse joie avec son poisson d’avril. Bon, nous on pense, Pascal, en toute honnêteté, qu’il ne réalise pas à quel point Aymeric peut être orchidoclaste et que limite, ils ont plutôt intérêt à avoir Odile dans leur groupe.
Bon, avec tout ça on en est où ? Ah oui, le PADD, le paquebot, les icebergs, tout ça. (Tu peux retrouver le texte de l’intervention complète de Maxime et Odile ici, Pascal).
Donc Odile a enchaîné, après s’être bien chauffée en ronchonnant, et a attaqué direct : “Oui, M. Moudenc, vous vous dopez à la CAME, vous savez : Compétitivité, Attractivité, Métropolisation et Excellence. Vous êtes dépendant du capitalisme néolibéral dont vous profitez allègrement, sans partager, et au détriment des habitants”. Là aussi, du Odile dans le texte. Bizarrement, ça n’a pas fait rire tout le monde, mais certains manquent cruellement d’humour.
Petit extrait de son propos : “Aujourd’hui, construire la ville nécessite de prendre en compte toutes les situations. Par exemple, celles de nos aînés, des personnes malades et des jeunes enfants qui supportent plus mal l’excès de froid mais aussi l’excès de chaud. On ne peut se contenter, comme vous l’avez fait l’été dernier, d’adresser des messages téléphoniques aux personnes âgées, handicapées, malades, pour leur dire de penser à boire, pour finir par compter les morts. On doit ouvrir des locaux où chacun peut venir se rafraîchir à 5 minutes de chez lui et ouvrir les piscines et les parcs beaucoup plus tardivement. Et à long terme, on doit aménager des espaces de vie qui soient climatisés naturellement. Y compris avec la rénovation que l’on doit massifier et intensifier fortement.”
Maxime cherche à reprendre la parole pour la conclusion en s’excusant d’avoir un peu dépassé, mais bon papa Moudenc le reprend en disant que non, Odile a dépassé le temps de parole, donc que dalle. Odile reprend le micro pour dire que c’est pas normal de faire ça et que les temps de parole n’ont pas à être autant limités d’autant plus pour un document qui engage la métropole pour des années. Bon papa Moudenc demande à Pierre Lacaze, l’orateur suivant, s’il renonce au temps de parole de son groupe. Pierre Lacaze dit qu’il accepte de laisser une minute à Maxime, qui peut enfin conclure.
Négociation de marchand de tapis, dommage pour l’image de la démocratie. Nouvelle preuve de l’autoritarisme de bon-papa Moudenc.
Mais tu penses avoir tout vu, Pascal ? Ah bah non, t’es pas encore au bout.
Beau lapsus d’Annette Laigneau dans sa réponse, qui parle d’ »une ville qu'[Antoine] appelle de ses vieux ». Elle relève la conclusion de Maxime en disant que ça valait la peine de prendre 30 secondes pour dire ça (Maxime a parlé de « manque de courage »), alors que si, elle est super courageuse, la majorité, de faire ça. Puis KTM enchaîne contre nous avec “on ne peut pas se payer de mots et faire peur avec des chiffres lancés qui sont destinés à effrayer.” Mais elle a bien prononcé « Iceberg » par contre, visiblement elle ne veut pas qu’Aymeric rejoigne Aimer Toulouse.
Et c’est là, Pascal, qu’on a atteint le fond. Parce qu’on a encore vécu un moment à la con, un moment indigne de ce que devrait être un conseil métropolitain.
Pour la délibération suivante, Odile demande à intervenir : elle a une intervention sur la 17.2 et une sur la 17.3. Elle prend donc la parole, mais bon-papa Moudenc la coupe immédiatement, parce qu’avant de faire son intervention, elle annonce vouloir lire une jurisprudence démontrant que limiter le temps de parole des personnes à moins de 6 minutes en conseil est illégal. Mais bon-papa Moudenc, il n’aime pas, mais alors pas du tout qu’on conteste son autorité. Donc il se met à parler par-dessus Odile, pour l’empêcher de parler. Et il dit donc “Madame Maurin, vous n’avez rien à dire sur la délibération 17.2 ?” (Odile continue à tenter de lire la jurisprudence) “Bien, vous n’avez rien à dire, je déclenche donc les votes, qui ne prend pas part au vote, qui s’abstient, qui vote contre, c’est adopté à l’unanimité”, le tout évidemment pendant qu’Odile tente en vain d’exprimer au micro que si, elle a une intervention à faire, mais qu’elle voulait pouvoir lire la jurisprudence et que bon-papa Moudenc n’a pas à lui dire quel doit être le contenu de son intervention et la manière de l’aborder.
Etant donné qu’elle persiste à vouloir parler, l’impudente, bon-papa Moudenc continue sur la même technique : “Vous ne voulez pas non plus intervenir sur la 17.3 ?” (si !) “Bien, je mets donc aux voix la délibération 17.3, qui ne participe pas au vote, qui s’abstient, qui vote contre, c’est adopté”. Et il procède de la même façon pour les 2 suivantes, puis annonce que conformément à ce qu’il avait dit, on enchaîne avec le chapitre 10.
Résultat des courses : les votes ne se sont pas déroulés dans des conditions normales, ils sont donc totalement invalides : on a demandé aux services qui nous ont confirmé l’information. Nous, au passage, on devait faire un “NPPV” (“ne prend pas part au vote”), mais on n’a pas pu voter vu qu’on tentait de laisser Odile s’exprimer. Nous demandons dans la foulée une interruption de séance de 5 minutes, qui nous est gracieusement accordée par bon-papa Moudenc (c’est de droit, en fait, il n’a pas à la refuser). Les services nous confirment que les votes n’ont pas pu être enregistrés. Nous demandons à bon-papa Moudenc de justifier en droit sa censure de la parole et son immixtion dans le contenu des interventions et donc la possibilité de revenir sur le chapitre 17 après l’interruption. Ce à quoi son directeur de cabinet répond favorablement à notre co-président, n’ayant pas d’argument à nous opposer.
Après l’interruption de séance…
Reprise du conseil, avec bon-papa qui comme au conseil municipal de décembre se la joue “merci d’avoir demandé cette interruption, ça a permis à chacun de prendre un peu l’air”, et il enchaîne avec le chapitre 10.
Bah non, nous, on voulait pouvoir parler du chapitre 17. On râle, mais il s’en fout totalement.
Jamal vient prendre la parole pour la 10.1, et en tant que nouveau co-président du groupe, il demande à ce qu’on puisse revenir sur la 17.2 : bah non, en fait. Bon-papa Moudenc ne l’entend pas de cette oreille.
Odile intervient sur la 10.2, mais commence par revenir sur ce qu’il s’est passé, et lit finalement la jurisprudence qu’elle voulait évoquer, rappelant qu’Aymeric a été utile à la majorité au conseil municipal vu qu’il a signalé l’illégalité du calendrier des conseils municipaux, et que le calendrier a été corrigé dans la foulée (on a reçu un mail une semaine après pour dire que le conseil d’octobre était avancé à septembre).
La jurisprudence indiquant que limiter à 2 ou 6 minutes est illégal, Odile prévient directement ensuite qu’elle compte parler 6 minutes à chacune de ses interventions désormais.
Sur la délibération 10.4, sujet stratégique où 20 minutes de débat ont été accordées, bon-papa Moudenc annonce 3 minutes par groupe. Odile prend la parole en premier, prévient qu’elle compte faire plus que 3 minutes et que si le président la coupe, elle attaquera au tribunal. Bon-papa Moudenc répond qu’il s’engage à la couper au bout de 3 minutes. Ambiance…
Au bout de 3 minutes, le micro d’Odile est coupé. KTM répond. Bon-papa Moudenc demande si d’autres groupes veulent intervenir : aucun. Du coup Odile est autorisée à reprendre la parole.
« vous avez de la chance, il y a une solidarité des groupes »
…
Ouais, on en est là, Pascal. À ce genre d’attitude de très bas étage indigne des institutions républicaines.
Déstabilisée par ces coupures aussi intempestives qu’illégales, Odile réussit quand même à énerver KTM en contestant les affirmations de la métropole qui nous explique qu’il faut absolument produire plein de nouveaux logements pour que les nombreux pauvres qui demandent un logement social puisse se loger. En fait non, pour un logement très social produit, la métropole produit 4 logements en loi Pinel (pour que les investisseurs se gavent sur le logement), de l’accession dite sociale, et 2 logements sociaux pour ceux qui ont plus de 1800€ par mois de revenus. Donc en fait alors que 77% des demandeurs de logements sociaux relèvent du logement très social, il ne s’en produit qu’un sur 10 !
Fin des débats à 14h, pour aller manger. La manif est prévue à 14h30 avec un départ des allées Jean-Jaurès, donc juste à côté.
Après la pause repas : chaufferie biomasse
Reprise à 15h dans une salle très peu remplie : quand la sonnerie annonce le retour en conseil, nous ne sommes que 20 éluEs. CertainEs sont partiEs à la manif, d’autres sont restés pour éviter que les votes s’enchaînent sans débat.
À force de subir la sonnerie désagréable de reprise, les gens reviennent petit à petit. Nous demandons à vérifier que le quorum est bien atteint ; le président Moudenc appelle les éluEs à venir signer la feuille d’émargement. Ok, c’est cool, mais vu que plusieurs ont l’habitude de signer en début d’après-midi puis de se casser parce qu’ils ont mieux à faire (si si, malheureusement c’est la triste vérité, Pascal. Ils signent, comme ça ils touchent leurs indemnités, et ensuite ils se cassent, parce qu’ils ne servent qu’à faire le nombre), on fait gentiment remarquer que c’est pas fiable. Bon, ben évidemment, cette remarque, ça ne plaît pas, et on nous accuse de tout un tas de trucs pas jolis à entendre.
Bref.
Vient une délibération sur la future chaufferie biomasse d’Atlanta, sujet qui a valu déjà un beau débat au dernier conseil et qui là revient pour avaliser la création d’un comité de suivi citoyen de l’installation (chouette) mais dont les citoyens sont soit des utilisateurs du réseau de chauffage (donc pas concernés par les nuisances de l’installation industrielle) soit désignés par les maires de quartier et sans aucune association de protection de l’environnement, le tour de table étant ensuite constitué de l’industriel, des organismes d’Etat (nécessaires mais pas suffisant) et des services de la Métropole.
Maxime s’en est ému avant le Conseil, a travaillé en amont avec des associations environnementales, de riverains et des comités de quartier et pris l’initiative de poser 8 jours avant un amendement demandant à ce que les citoyens soient représentés, en plus des utilisateurs du réseau, par des organismes indépendants du pouvoir public (comités de quartier et assos).
Ça semblait intéresser l’élu en charge du dossier afin d’apaiser la situation donc Maxime y va confiant de son texte sur les origines de notre démocratie représentative en 1789 et 1791 (amateurs d’histoire, c’est à écouter mais je cite ce passage “La démocratie en effet ce n’est pas un système, ce n’est pas un régime, c’est un idéal, celui d’impliquer en équivalence toutes les citoyennes et les citoyens. Et c’est un art, celui d’organiser le conflit”) et indique à bon-papa Moudenc qu’il a une opportunité de faire ici ce que Macron refuse de faire sur les retraites, mettre toutes les parties prenantes autour de la table et d’ouvrir les bras aux habitantes et habitants, et parle au passage de ce qui s’est passé avec Odile comme symptomatique du niveau de débat actuel afin de recréer les conditions du dialogue. (“Ce que nous avons vécu ce matin est finalement le reflet de là où en est la société française : fragmentée, à couteaux tirés, ne s’écoutant plus.”)
Bon il glisse quand même une petite pique en disant que c’est l’occasion de se rattraper du piétinement de la dernière fois du débat démocratique au conseil quand bon-papa avait mis à la benne en séance la concertation sur la Jonction Est, où 92% des 500 contributeurs s’étaient positionnés contre. Et pas faire comme celui qu’il avait appelé en novembre 2020 “mon ami Gérald Darmanin”.
Il était confiant le Maxime. Ben… Il avait tort. Bon-papa redit que la démocratie, elle est représentative donc il fait ce qu’il veut et que la Jonction Est, hé ben 500 habitants c’est rien sur un bassin (alors lequel de bassin, ça ?) de 30 000 personnes, ça compte pas. Et donc que c’est comme ça, on aura rien. Pouf, amendement enterré. Ça lui fera les pieds au défenseur permanent de la démocratie d’Archipel Citoyen.
Et bon-papa Moudenc d’avoir le toupet de dire qu’en plus c’est compliqué de se positionner comme ça sur un amendement en séance (alors qu’on l’a envoyé il y a 8 jours !)
Rien que de l’eau, de l’eau de pluie, de l’eau de là-haut… Et puis du contrat de ville, des fast-food, du GPSO et un peu de Téléphone
Odile étant partie manifester, c’est Agathe qui lit son intervention sur la gestion de l’eau. Elle l’a signalé, et ça permet à bon-papa Moudenc de rajouter une couche dans son harcèlement d’Odile en disant “si vous ne l’aviez pas fait remarquer, on ne s’en serait pas aperçu”. Bah oui, vu qu’ils s’attachent à la personne et à la forme avant de s’intéresser au fond, dès que c’est Odile, ils se braquent, et ne veulent pas admettre la justesse de ses propos.
À noter que pendant toute l’intervention d’Agathe, y’avait Djilali Lahiani qui était venu s’installer à la rangée de siège derrière nous pour passer tranquillement un coup de fil. Il s’est mis là pour ne pas déranger ses collègues et pouvoir papoter tranquillement ; les personnes du groupe AMC qui interviennent, est-ce vraiment important ?
Intervention ensuite de Caroline sur le rapport d’évaluation du contrat de ville (qui arrive à son terme), d’abord pour dire que c’est un document très bien fait, qui dessine des pistes pour faire mieux dans le futur Contrat. Elle a ensuite questionné l’opportunité de démolir plutôt que de réhabiliter les immeubles construits par l’architecte Candilis, rappelant qu’il y avait une mobilisation sur ce sujet d’architectes et d’habitants en ce moment à la Reynerie. Puis elle a demandé ce que ça veut dire, “mixité sociale”. Julie Escudier puis Gaëtan Cognard ont répondu, pour corriger le terme en “mixité résidentielle” et pour dire en gros que Caroline ne comprenait rien. Le Cognard de Quidditch a dit que la prétendue mobilisation, notamment lors d’une journée organisée deux jours avant par le collectif d’architectes qui s’oppose aux démolitions, c’était juste 4 habitants et que donc ils avaient tort. Caroline se permet de préciser que le refus des démolitions réunit plus de gens que ça et même le conseil de l’Ordre national des architectes. Julie Escudier nous a sorti ensuite un très beau « benchmarké » (alors que l’équivalent français est « parangonné », beaucoup plus joli). Au conseil métropolitain comme dans les sociétés privées, les gens ne se rendent même plus compte des anglicismes qu’ils sortent à tout bout de champ.
Chapitre 9, “Propreté” : Aymeric parle de la convention avec les enseignes de restauration rapide (autrement dit les “fast-food”, pour rester dans les anglicismes) ; la délibération est plutôt bien, ça demande aux établissements de limiter le suremballage et de communiquer auprès de leurs consommateurs pour arrêter de jeter les détritus partout dans la rue. Mais Aymeric se demande quelle est l’incitation et la motivation pour l’établissement de signer cette convention. Attention, Pascal, accroche-toi pour la réponse lunaire de Saint Emilion Esnault : « ça sera plus propre devant l’établissement, c’est mieux ». Ok, cool. Donc à 500 mètres de là on peut continuer à jeter les papiers par terre ?
Chapitre 11 : Odile intervient sur le GPSO pour dénoncer les approximations et mensonges de la droite sur le RER. Sachounet répond et dit « Les TER, ils partent vaguement à l’heure, et on ne sait pas combien arrivent » : superbe image donnée par l’adjoint aux finances des services publics, la SNCF appréciera. Mais en vrai de vrai, c’est juste un tacle à la Région, donc à Carole Delga, vu que monsieur est cumulard et donc aussi élu à la Région, dans l’opposition.
« mais parlez à la région, madame Maurin, je me souviens d’une séance d’ailleurs où vous étiez venue avec votre hygiaphone »
Alors non, en fait, Sachounet, t’as un peu confondu les mots. Odile lui fait remarquer « Ah non, hygiaphone c’est dans la chanson de Téléphone, vous confondez mégaphone et hygiaphone », dans l’hilarité générale.
C’est presque pareil, hein, on critique pas. Pas notre genre.
Sur les GPSO, on note cette phrase importante de bon-papa Moudenc : « je n’oppose pas la LGV et le RER, je suis d’accord avec la présidente de Région ». Il n’a pas toujours tenu le même discours, mais on aura l’élégance de ne pas le faire remarquer.
Ah bah non, pardon, on ne va pas avoir cette élégance-là, vu son comportement minable lors du conseil. Donc si, en fait, il a carrément opposé la LGV et le RER.
Donc la LGV, qui n’est pas de compétence métropolitaine, il veut bien filer des sous (600 millions d’euros, une paille quoi…), mais le RER métropolitain, qui n’est pas plus mais pas moins non plus de compétence métropolitaine et pour lequel la loi l’autorise à agir, que dalle. À part ça, il ne les oppose pas du tout.
Déchets, ZFE, et ressources humaines, puis les vœux. Ah bah non, pas les vœux…
On atteint péniblement le chapitre 12 “économie circulaire et déchets” : intervention conjointe d’Aymeric et Hélène Cabanes sur le bilan de l’incinérateur du Mirail, en pointant tous les dysfonctionnements constatés lors de la concertation publique. Vincent Terrail Noves répond. Maxime insiste en parlant de la politique de réduction des déchets à la source très insuffisante et nous place dans les dernières Métropoles de France.
Réponse magique de Vincent Terrail Noves “jeune entrepreneur”, “ben les déchets il y en a donc faut bien les traiter” et “oui on est en retard mais c’est pas facile”. Maxime insiste en faisant remarquer que l’ambition de Vincent Startup Noves c’est d’atteindre en 2050 ce que Grenoble ou Rennes ont fait en … 2019. Donc on ose crânement annoncer 31 ans de retard. M. Entrepreneur dit que “ouiiii mais bon c’est plus compliqué quand on part de loin”. Pas de bol, notre réduction censée être ambitieuse ben c’est -27% quand Grenoble ou Lyon annoncent –50% sur la même période et qu’ils partent de plus bas. Bref 0 argument mais bon, bon-papa Moudenc clôt le débat. Faudrait pas non plus que les arguments fallacieux, ça se voit trop.
Pendant tout ce temps, brouhaha permanent à côté de nous parce que le premier flic de Toulouse s’était retourné pour papoter tranquillement avec ses copains de la rangée derrière ; les déchets, il s’en fout, et les gens qui parlent au micro à 1 mètre de lui, ça le préoccupe autant que l’écologie. Rien à battre, donc.
Chapitre 16 : écologie, développement durable, transition énergétique.
16.1, intervention d’Agathe sur la ZFE : elle fait remarquer qu’on a encore une délibération dessus ; elle revient sur la vignette crit’air pour faire remarquer qu’il serait bon de prendre en compte le poids du véhicule, l’année, et la cylindrée.
La délibération propose des aides de 500 à 5000 euros pour aider les gens à changer de véhicule, mais il est impossible pour beaucoup de personnes d’acheter un véhicule, même d’occasion, conforme à la réglementation de la ZFE. Des personnes gagnant 500 euros par mois auraient 500 euros d’aide pour acheter un véhicule ! Ils doivent avancer 1 an de salaire pour se le payer ! Et les aides sont incompréhensibles. Heureusement qu’Archipel a développé un simulateur pour aider les gens, ce que n’a pas songé à faire la majorité.
François Chollet reconnaît que la vignette crit’air est sujette à critique. On note, on en reparlera.
Bon-papa Moudenc répond : « Madame Roby, avec le ton de procureur qui vous caractérise, vous avez fait une déclaration qui vous ressemble, outrancière ». Bah non, si c’est une déclaration qui lui ressemble, ça devrait être « intelligente et belle », il a rien compris lui.
Quant à qualifier l’attitude d’Agathe d’”outrancière” : on reparle de son attitude à lui envers Odile ? Sérieusement ?
Il conclut en disant que nous étions exemplaires (“nous” = “la métropole”, pas AMC, t’as cru quoi, Pascal ?), parce que ça fait toujours bien de le dire.
Chapitre 18, sur les ressources humaines : délibération 18.3, la dernière : intervention de Michèle Bleuse. Bon-papa Moudenc déclenche les votes, il enchaîne « qui ne prend pas part au vote, qui s’abstient, qui vote contre, elle est adoptée à l’unanimité » avant de se rendre compte que des mains se sont levées pour voter contre. Il relance donc les votes. Pour la forme, hein, vu qu’il sait comme d’habitude que tout passe. Limite on se demande à quoi ça sert qu’il se casse le cul à faire voter. En tout cas, ça doit être comme ça dans sa tête, vu le peu de cas qu’il fait de nos votes.
Et on finit avec les vœux !
Ah bah non, en fait, on finit sans les vœux. Parce qu’il y en avait deux : un sur notre refus de l’autoroute Toulouse-Castres qui est une aberration écologique, un racket financier, et un non-sens total ; bah tu sais quoi Pascal ? On ne peut pas en parler au conseil métropolitain parce que “le tracé de l’autoroute n’est pas sur le territoire métropolitain”. Bah merde alors, on vient juste à l’instant d’apprendre que Toulouse n’est plus dans sa propre métropole. Va falloir songer à une recomposition complète du conseil.
Et puis on pourrait recenser les différents vœux qui ont déjà été proposés en conseil alors que ça ne concernait pas directement la métropole. Donc c’est juste le fait du prince, quoi.
Le second vœu était sur la protection du droit à manifester et l’expression démocratique en proposant à la Métropole qu’elle se positionne pour des Etats Généraux de la démocratie, afin de faire suite à un rapport de la fondation Jean Jaurès qui incitait les communes et intercommunalités à faire pression sur l’Etat pour retravailler les institutions de la Vème comme monseigneur Macron s’y était engagé en début d’année. Bah non a priori, c’est inutile, faut pas mettre not’ président face à ses engagements sûrement… Bref, on a eu encore une belle leçon de démocratie.
Et puis les précédents conseils, quand il n’acceptait pas des vœux à l’ordre du jour, il avait au moins la décence de prévenir en début de conseil. On pouvait donc tenter d’aborder le sujet sur une autre délibération, pour au moins porter la parole des gens. Mais là, en prévenant au dernier moment, il s’assure qu’on ne puisse pas du tout en parler.
Et il a fait l’étonné, en disant “maisouimaisnonmaispasdutout”, genre “si je les retire avant, les autres éluEs des autres communes ne peuvent pas en prendre connaissance” : c’est ça, ouais : les vœux, on les reçoit toutes et tous par mail le lundi matin avant le conseil.
Bref.
Fin du conseil à 18h30, donc.
Prochain conseil métropolitain le jeudi 22 juin.
D’ici-là, Pascal, prend soin de toi. Et si tu es intéresséE, mercredi 12 avril à 18h30, au bar le Winger à Toulouse, les élues et élus du groupe AMC te proposent de venir les rencontrer pour discuter du conseil ou d’autres choses. Il y aura Caroline, Jamal, Maxime, Aymeric et Odile. Si tu viens et que tu dis que tu t’appelles Pascal, t’auras un autographe de bon-papa Moudenc en cadeau.